Agrivoltaïque
Des engagements rayonnants

Chloé Monget
-

Le 27 novembre, à l’Agropôle du Marault, trois conventions étaient signées, avec le Groupement d’utilisation des financements agricoles (Gufa) et la Chambre d’agriculture de la Nièvre, pour des projets agrivoltaïques.

Des engagements rayonnants
Les représentants des sociétés Sunti, Watt&Co et Valorem accompagnés par l'exploitante de La petite ferme, Didier Ramet et Florian Guyard lors de la signature.

Afin que le développement de l’agrivoltaïsme soit encadré et équitable dans la Nièvre, une signature d’engagement fut réalisée le 27 novembre à l’Agropôle du Marault. Ainsi, ont paraphés les documents : la Chambre d’agriculture de la Nièvre, le Groupement d’utilisation des financements agricoles (Gufa) de la Nièvre, les sociétés Sunti, Valorem, Watt & Co et les porteurs de projets agricoles.

Didier Ramet, président de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, évoque : « en matière d’agrivoltaïsme, la Nièvre est une petite lumière qui brille par sa gestion innovante en la matière ». Florian Guyard, président du Gufa, poursuit : « Les stades d’avancement sont différents, mais l’engagement des trois sociétés est un excellent signal envoyé à tous : l’agrivoltaïsme encadré est possible ». Pour rappel, ces conventions engagent notamment les sociétés à verser une participation au Gufa de 1 500 euros/MWc/an. De leurs côtés, les porteurs de projets acceptent un suivi annuel de leur exploitation par la Chambre d’agriculture, les développeurs s’accordent d’ailleurs : « c’est une assurance pour que tout se passe bien pour tout le monde, cela est donc bienvenu ».

Pour les jeunes

Ainsi, l'exploitante de Coulanges-lès-Nevers, devrait par son association avec la société Sunti, « accéder à des terres, à proximité, afin d’augmenter la troupe ovine en vue de sécuriser mon résultat économique » précise-t-elle avant d’ajouter : « Pour moi, c’est une opportunité très intéressante pour accéder à du foncier dans une zone en tension ». Martin Bloch, responsable du service économies et entreprises à la Chambre d’agriculture rappelle : « La petite ferme a été ciblée par nos services, car elle était située dans le premier de rayon de recherche autour du lieu pressenti. Si elle n’avait pas accepté, nous aurions élargi ce rayon de prospection ; un procédé utilisé lorsque l’acteur agricole n’est pas ciblé ».

Un, deux, trois… soleil !

Plus en détail, ce projet devrait s’établir dans une parcelle de 14 ha au lieu-dit Champs de Craies à Saint-Éloi. Gilles Léandro, directeur général des opérations de Sunti, pointe : « j’ai un attachement particulier à ce projet car je suis nivernais et aussi car il a de multiples facettes puisqu’il touche à la fois l’agriculture et les industriels se trouvant à proximité et qui pourront bénéficier de cette énergie verte ; preuve d’une véritable synergie ». Le dépôt du permis de construire est prévu pour la fin 2023, début 2024.

Le second projet concerne la sécurisation de deux jeunes installés (Gaec du Limonet) en 2021, dont l’exploitation est vulnérabilisée par le contexte agronomique et climatique. « Notre projet permettra au Gaec d’accéder à 46 ha supplémentaires vers Langeron – Saint Parize » précise Diane Alesandrini, responsable d’agence Centre Est de Valorem. Tom Callon, chef de projet de Valorem, ajoute : « si la parcelle fait 46 ha, les panneaux traqueurs seront installés, eux, sur environ 21 ha, avec un espacement interpanneaux plus important qu’un parc photovoltaïque lambda afin de nous adapter aux contraintes agricoles. Nous attendons les résultats de l’enquête publique, et espérons une mise en service du parc à l’été 2026 ».

Enfin, le troisième projet était celui de Watt & Co. Julien Bey, responsable Agence Est de Watt & Co, détaille : « Nous avons été contactés par un exploitant n’ayant pas de repreneur et souhaitant donner l’accès de 40 ha à un jeune. Si ce projet voit le jour, l’installation de panneaux photovoltaïques dans une parcelle de grandes cultures sera une première dans la Nièvre ». Julie Chabaud, cheffe de projets Agence Est, rebondit : « la commune a émis un avis favorable ; une excellente base pour travailler. Sans l’accord des acteurs locaux, un tel projet n’a plus de sens ». Pour le moment, aucun agriculteur n’a été trouvé pour profiter du projet. Le dépôt du permis de construire n’est pas envisagé avant fin 2024, début 2025.

Ces signatures s’ajoutent donc à celles de Photosol et EDF. Didier Ramet et Florian Guyard concluent : « Nous entrons dans la phase d’action. Nous sommes regardés dans toute la France, à nous de mener à bien ces projets dans les lignes définies préalablement qui intègrent la viabilité technico-économique des exploitations engagées ».