Agroforesterie
Une piste à étudier

AG
-

La valorisation des haies en bois plaquette a fait l’objet d’une visite technique à Molinot. Un des rendez-vous proposés par la Fédération des Cuma de Bourgogne-Franche-Comté et la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or dans le cadre de l’opération « Quatre saisons de l’agroforesterie en Côte-d’Or ».

Une piste à étudier
Damien Barberet, éleveur et président d'une Cuma, réfléchit à une alternative à la paille pour la litière de ses bovins.

La Fédération des Cuma de Bourgogne-Franche-Comté et la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or organisent plusieurs journées d’information sur l’agroforesterie. La première d’entre elles s’est tenue à Molinot le 5 décembre, avec pour thème principal la valorisation des haies en bois plaquette. « Nous avons étudié différents aspects techniques, les notions économiques et plusieurs points réglementaires », présente Damien Barberet, président de la Cuma En delà de l’eau qui accueillait l’événement, « des démonstrations de déchiquetage et de paillage par les Cuma Terr’eau et Compost 71, équipées en matériels, étaient aussi au programme. Des témoignages d’utilisateurs sont venus agrémenter cette journée ».

« Imaginer quelque chose »

L’éleveur de 85 vaches charolaises est lui-même convaincu de l’intérêt des pratiques agroforestières : « je pense qu’il y aurait quelque chose d’intéressant à faire… Nous avons une ressource locale à disposition, dans nos prés. Celle-ci mériterait d’être exploitée pour remplacer en partie la paille que nous utilisons en litière dans nos élevages bovins viande. La paille est une ressource qui, elle, ne fait que diminuer. Les volumes disponibles n’étaient pas très importants avec les dernières sécheresses que nous avons connues, la tension sur ce marché s’accroît au fil du temps. La paille est aussi broyée pour enrichir les sols, d’autres débouchés se font aussi de plus en plus nombreux, même si les volumes restent à ce jour marginaux. Nous ne savons pas comme cela peut évoluer ».

Gagner en autonomie

Les plaquettes de bois, utilisées en litières, forment un matelas drainant et améliorent l’absorption des jus. Elles peuvent être utilisées pour remplacer tout ou partie de la paille et permettent de renforcer l’autonomie de l’exploitation en tirant parti d’une ressource locale et renouvelable. « Des essences comme l’aulne, le peuplier, le saule ou encore le frêne peuvent convenir », souligne Damien Barberet. L’éleveur de Molinot s’était déjà renseigné sur une éventuelle utilisation de ces plaquettes, dans sa propre ferme : « l’idée serait de réaliser une sous-couche d’une dizaine de centimètres avant l’hivernage des animaux. Une couche de 25-30 cm est également possible, mais l’utilisation d’un vibroculteur devient alors nécessaire pour remuer. Investir dans du matériel supplémentaire n’est pas du tout l’objectif visé ».

Sortir la calculette

Des simulations économiques s’imposent pour démontrer l’intérêt des plaquettes : « des tarifs dégressifs nous ont été exposés. Pour des volumes de moins de 100 m3 de plaquettes, la facture s’élève à 500 euros/heure de broyage, tout compris, sachant que le débit moyen est de 80 m3/heure. Le tarif tombe à 350 euros/ heure pour un chantier supérieur à 700 m3. Il y a donc un intérêt collectif dans la démarche. La valorisation des haies est une piste à étudier, sachant que la tonne de paille nous revient ici aux environs de 70 euros la tonne, pressée en bout de champ ».

 

La suite

Les « Quatre saisons de l’agroforesterie en Côte-d’Or » se poursuivront au mois de mars avec un événement dédié à l’entretien de la haie. La plantation sera abordée en mai ou juin. Une dernière journée, courant septembre, s’intéressera à l’agroforesterie productive.

photo
Lors d'une démonstration.