Cocebi
Faire attention à la surproduction bio

Christopher Levé
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L'assemblée générale de la Cocebi s'est tenue le vendredi 9 décembre, à Nitry. Guillaume Conseil, son président, a mis en avant la récolte historique réalisée par la coopérative en 2021. Mais avec une baisse de la consommation bio cette même année, il alerte sur le risque de surproduction qu'il faut, selon lui, gérer. 

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L'assemblée générale de la Cocebi a eu lieu le vendredi 9 décembre, à Nitry (crédit photo : Cocebi).

« Le volume collecté sur la récolte 2021 dépasse les 40 000 tonnes, ce qui représente le plus haut tonnage collecté dans l’histoire de la coopérative », s’est réjoui Guillaume Conseil, président de la Cocebi, lors de l’assemblée générale de la coopérative. « En conséquence, le chiffre d’affaires est aussi le plus important jamais atteint, dépassant les 23 millions d’euros. Les investissements réalisés ces dernières années ont permis de gérer sereinement ce niveau d’activité inédit. Il faut s’en féliciter car c’est notre souhait de voir la bio grandir et d’avoir la capacité d’accompagner cette croissance dans de bonnes conditions ».
Cependant, depuis deux ans maintenant, la consommation bio est en berne. De moins 1,3 % en 2021 par rapport à 2020. « Avant, on avait une croissance régulière annuelle d’environ 10 %, ce qui n’est plus le cas. Aussi, on a un contexte où énormément de conversions en bio ont été faites, avec beaucoup d’incitation de la part des pouvoirs publics à travers des subventions. On avait en face un marché porteur. Mais, il l’est moins désormais, avant tout pour des raisons de pouvoir d’achat des Français. Avec l’inflation, ils arbitrent leur consommation alimentaire et les produits bios sont moins privilégiés », explique Guillaume Conseil. « Aujourd’hui, l’enjeu est de stabiliser la filière. Car accompagner la conversion, c’est bien, mais il faut aussi accompagner dans la durée la bio, que ce soit par des aides au maintien, qui ont disparu, et des aides pour les filières. Il faut aussi faire attention à ne pas entrer dans une bulle de surproduction à cause du nombre croissant de conversion dû aux subventions, où la production dépasserait la demande et risquerait d’écrouler la filière ».

Les travaux de l’usine de flocons ont commencé

L’an dernier, le projet Avena bio, l’usine de flocons d’avoine basée à Nitry et porté par la Cocebi, Biocer, Probiolor, Favrichon, Cereco et Biocoop, avait été annoncé. Un projet où le but est de réunir les coopératives puis les transformateurs et la distribution spécialisée, dans une filière équitable de production et distribution de céréales bio de petits-déjeuners. L’usine aura pour mission la transformation des gruaux d’avoine bio en flocons et en farine qui seront ensuite vendus par Fermes bio pour les petits-déjeuners et les jus végétaux.
Quand est-il aujourd’hui, de ce projet de 7 millions d’euros ? « Le premier coup de pelle a eu lieu début décembre. Il faut maintenant compter un an de travaux. On espère donc sortir les premiers flocons d’avoine au premier trimestre 2024 », indique le président de la Cocebi. « Notre objectif est de produire au minimum 3 000 tonnes de flocons d’avoine par an, mais on espère pouvoir en produire entre 4 000 et 5 000. Il a toutefois fallu revoir le projet et s’adapter à la hausse du prix des matières premières, ainsi qu’à la baisse de la consommation bio ».

La récolte 2021 en chiffres

Comme précédemment dit, la récolte 2021 est historique pour la Cocebi, dépassant les 40 000 tonnes collectées. Mais que cela représente-t-il concrètement selon les espèces ? C’est 11 792 tonnes de blé (+ 18,5 % par rapport à 2020), 5 084 tonnes d’avoine (+ 35,4 %), 2 641 tonnes de tournesol (+ 130 %), 2 306 tonnes d’orge (+ 22 %), 2 150 tonnes d’épeautre (+ 25 %), 1 044 tonnes de triticale (- 34 %), 796 tonnes de lentilles (- 2 %) et 562 tonnes de maïs (- 57 %).