Enseignement agricole
Marie-Guite Dufay en pleine rentrée scolaire agricole

Cédric Michelin
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Lundi 4 septembre, c’était jour de rentrée dans les établissements de l’enseignement agricole. Le lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus, en Saône-et-Loire, a été choisi par la Région et la Draaf pour illustrer l’excellence des métiers de l’agriculture. Cet établissement est en pointe sur l’alimentation locale, le développement durable et l’adaptation au changement climatique.

Marie-Guite Dufay en pleine rentrée scolaire agricole
A Tournus, Marie-Guite Dufay a visité un établissement qui bénéficie actuellement de travaux de rénovation financés par la Région Bourgogne Franche-Comté.

La présidente de Région, Marie-Guite Dufay, s’est rendue, le 4 septembre, en Saône-et-Loire, à Tournus, accompagnée du sénateur Jérôme Durain, de la directrice régionale de la Draaf, Marie-Jeanne Fotré-Müller, des vice-présidentes du Conseil régional de BFC, Claire Mallard et Océane Godard pour la commission Formation et Apprentissage, de Christian Morel et Fabrice Voillot pour la commission Agricole. Avec 205 apprenants dont 143 en formation initiale, le lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus récolte le fruit de son travail : douze élèves en plus cette année. Souhaitant une bonne rentrée aux parents d’élèves ainsi qu’aux équipes pédagogiques et de direction, la présidente de la Région soulignait l’importance des portes ouvertes car « les choix d’orientation restent compliqués » à faire. Façon de dire que les métiers agricoles ne sont généralement pas assez valorisés par le corps enseignant. Les témoignages des anciens élèves sont de meilleurs conseils et précieux pour les jeunes et leurs parents.

Partenariats tous azimuts

Le directeur du lycée, Antoine Philippe, a fait visiter l’ensemble du site. De la nouvelle chaufferie au bois à la rénovation de l’amphithéâtre et du gymnase, le lycée de Tournus fait peau neuve. Il en avait bien besoin. La ville de Tournus prête des salles et équipements en attendant la fin des travaux. Antoine Philippe a exprimé des remerciements pour « l’intérêt porté et le soutien » à ce pôle horticole régional qui propose des formations allant du baccalauréat général à la licence pro. « Nous avons quasiment l’intégralité de la formation d’aménageur paysager », se félicite-t-il. Un prochain partenariat va aboutir avec le lycée privé de Louhans pour permettre à une douzaine d’élèves de profiter du plateau technique de l’exploitation de Tournus pour des CAP horticole, faisant suite à la fermeture de Chamblanc en Côte-d’Or. Émilie Garde, la directrice de l’exploitation, les attend pour leur enseigner les bases du métier. Levée tôt, elle s’activait derrière sa motteuse en vue de préparer les nouveaux plants de chrysanthèmes pour cet automne.

Des milliers d’hectares à planter

Bataille sémantique, le mot horticulture n’a pas la même définition selon les générations : production uniquement de fleurs, ou de fleurs et de fruits… « parfois ce terme n’est pas compris », déplore le proviseur qui multiplie les opérations de communication durant l’année (une trentaine) pour se faire plus connaître. « Il faut favoriser les vocations précoces alors que le maraîchage semble « tendance » dans la conscience collective ». Les besoins sont immenses comme l’estiment les services de la prospective du ministère de l’Agriculture, avec plusieurs milliers de maraîchers à installer d’ici 2040. Rien qu’en Saône-et-Loire, une étude de la Chambre d’agriculture et du Département faisait état d’un « besoin nourricier » supplémentaire de 1 700 ha de légumes, 1 000 ha de pommes de terre, 1 500 ha de fruits et 2 600 ha de légumes secs. L’offre de formation doit donc répondre présente, comme à Tournus où les équipes font leur maximum. Cela se ressent avec 92 % des élèves satisfaits des conditions de vie et 94 % satisfaits de leurs études au lycée. « Un véritable lieu d’épanouissement et de sensibilisation aux gestes techniques et écologiques », puisque l’exploitation est certifiée HVE et le parc est en agriculture biologique. La directrice de la Draaf saluait également son ouverture et ses partenariats avec d’autres établissements, tels que le CFPPA de Charolles, les Instituts médicaux médico-éducatifs (IME) de Tournus et Chalon qui lui permettent d’être encore mieux approvisionné en produits locaux. Une obligation à l’heure de « viser la souveraineté alimentaire » compliquée par le changement climatique. Le lycée étant aussi là pour apprendre à adapter les pratiques présentes et futures. L’avenir est dans leurs mains.

Une plateforme régionale pour les stages

La Région inaugure une plateforme web régionale regroupant les stages disponibles. Si de tels outils existent déjà (Pôle Emploi, CCI, branches professionnelles…), la Région a voulu simplifier les recherches et dépôts en les agrégeant en un même endroit « pour ne plus perdre de temps à consulter tous les sites ». La Région a demandé au prestataire de ce service de solliciter les petites entreprises et exploitations agricoles pour qu’elles déposent leurs offres de stage ou pour leur donner des conseils afin d’accueillir des stagiaires dans de bonnes conditions. 1 500 offres de stages sont d’ores et déjà disponibles. Une opportunité aussi pour les familles « n’ayant pas les connaissances ou les réseaux » de découvrir ainsi « et valoriser les savoirs spécifiques de nos métiers qui font la richesse de nos territoires », concluait Marie-Guite Dufay.

https://stages.bourgognefranchecomte.fr/

En chiffres

Les établissements d’enseignements agricoles de Bourgogne Franche-Comté (public et privé) accueillent 10 158 jeunes. Plusieurs travaux ont été réalisés récemment dans les lycées qui dépendent de la Région :

Au lycée agricole de La Barotte, à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) : construction d’une chaufferie biomasse pour 2,230 M d’euros. Installée en novembre 2022. Dans ce même lycée, le restaurant scolaire est actuellement en cours de reconstruction. Des travaux portent également sur l’aménagement de l’ancienne demi-pension en internat et externat, et sur la mise en sécurité des internats, pour 3,670 M d’euros.
À l’Enilbio de Poligny (Jura), en mars 2022, les locaux ont été restructurés et étendus, pour 8,250 M d’euros.
Au Legta de Nevers-Cosne-Plagny, à Challuy (Nièvre), construction d’une chaufferie biomasse, livrée en février dernier, pour 2,325 M d’euros.
Au lycée agricole du Morvan, à Château-Chinon (Nièvre), installation d’ombrière sur la pisciculture de Vermenoux et ombrière photovoltaïque sur celle de Corancy, pour 2,2 M d’euros.
Au lycée agricole Sud-Bourgogne de Fontaines (Saône-et-Loire), construction d’une chaufferie biomasse livrée en septembre 2022 pour 2,790 M d’euros.
Au lycée agricole de l’horticulture et du paysage de Tournus (Saône-et-Loire), construction d’une chaufferie biomasse, pour 2,610 M d’euros. Réfection et amélioration thermique du gymnase et de l’amphithéâtre pour 1,6 M d’euros.