Année olympique
Chez les Soccard, la natation se pratique en famille

Christopher Levé
-

À l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques, nous réalisons une série de portraits de personnes que ce grand rendez-vous mobilise ou passionne. Ils sont agriculteurs ou travaillent pour le milieu agricole mais toutes et tous sont sportifs, ou passionnés par le sport. Aujourd’hui, rencontre avec Bérénice, Victor et Marie-Hélène Soccard, qui font de la natation une activité et une passion commune.

Natation
Bérénice Soccard fait les championnats de France depuis 2013 (photo : Carine Bonnefont).

Chez les Soccard (Les Délices du Metz, à Domats – lieu-dit Le Metz – dans l’Yonne), la natation est une histoire de famille. « Avec mon frère, Victor, nous faisons de la natation depuis notre plus jeune âge. Nous avons commencé le bébé nageur à 7 mois avant de faire l’école de natation », débute Bérénice, la fille. Elle poursuit. « À l’âge de 6 ans (Victor, l’aîné, et Bérénice ont trois ans d’écart, ils ont franchi chaque étape au même âge, ndlr), nous intégrons le club de natation d’Egreville CNCL (en Seine-et-Marne). Puis, à 9 ans, nous débutons les compétitions. Depuis nous n’avons jamais arrêté », sourit-elle.
Une passion pour la natation se développe pour eux, avec chacun sa spécialité : le dos pour Bérénice, la brasse et le dos pour Victor. Pourtant, c’est une tout autre raison qui a poussé leur maman, Marie-Hélène, a les inscrire au bébé nageur. « Je ne voulais pas qu’ils aient peur de l’eau, comme mon mari », rit Marie-Hélène.
Tous les deux participent à leurs premiers championnats de France à leurs 13 ans ; à Montauban, en 2010, pour Victor, qui remporte une médaille de bronze en 50 m dos ; à Lille, en 2013, pour Bérénice.
Pas de médaille pour cette première pour la jeune femme, mais son tour vient quelques années plus tard, avec une médaille de bronze aux championnats de France de Saint-Flour en 2016 en 100 m brasse. Une première qui en appelle d’autres, Bérénice ayant désormais un joli palmarès (toujours en championnats de France) : médaillée de bronze en 100 m dos à Saran en 2018, médaillée d’or en 100 m dos et d’argent argent en 50 m crawl à Palaiseau en 2019, médaillée de bronze en 100 dos, de bronze en 50 brasse et de bronze en 50 crawl à Saint-Jean-de-la-Ruelle en 2022, et médaillée d’argent en 50 m dos, d’or en 100 m 4 nages, ainsi que d’argent en relais en équipe major sur un 8 x 50 m nage libre, il y a quelques semaines (durant le week-end de la Pentecôte), à Brive-la-Gaillarde. Rien que ça.

Investis dans leur club

Bérénice, Victor et Marie-Hélène sont également investis au sein de leur club. Tous ont rejoint le bureau en 2021, Victor en tant que vice-président, Bérénice comme chargée de communication et Marie-Hélène comme secrétaire. Si la maman ne nage pas en compétition, elle intervient toutefois comme officiel B (juge arbitre).
Pour eux, réussir à conjuguer l’activité sportive de haut niveau avec le métier d’agriculteur demande de l’organisation. « Nous nous entraînons la semaine. Deux à trois fois pour moi, une fois pour mon frère et deux fois pour notre maman », poursuit Bérénice. « Le club n’est qu’à 15 km de l’exploitation, mais nous priorisons le travail sur la ferme. Il y a des grosses périodes, comme celles des foins ou de l’ensilage où nous ne pouvons pas s’entraîner. Parfois, lorsque nous ne pouvons pas y aller tous ensemble et laisser la ferme, nous y allons chacun notre tour. Cela nous permet tous d’avoir ce petit temps pour notre passion », reprend Victor.
Mais aussi de se retrouver, en famille. Car s’ils travaillent ensemble, dans la même société, chacun s’attelle à ses activités. « Nous ne nous voyons finalement pas beaucoup. Moi, je suis dans ma fromagerie et Victor est dehors, avec notre papa, à s’occuper des vaches. La natation nous permet de sortir de ce cadre agricole, de nous retrouver et de parler d’autre chose que de la ferme, du travail, même entre nous. C’est aussi l’occasion d’échanger avec des gens qui ne sont pas du milieu agricole », confie Bérénice.

La chasse, l’autre passion

Outre la natation, Bérénice pratique la course, fait des randonnées et traque, avec son frère, qui lui pratique la chasse depuis l’âge de 16 ans. Une occasion de passer encore un peu de temps ensemble entre frère et sœur. « La chasse, à la base, c’était pour défendre nos cultures, puis c’est devenu une passion. J’y vais toutes les semaines durant la période de chasse », indique Victor.
Alors, en tant que sportifs, les Soccard ont-ils hâte de suite les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ? « C’est plutôt moi qui aime suivre les sports à la télévision », avoue Marie-Hélène en riant. « Ce qui nous plaît ce sont surtout les sports habituellement peu médiatisés, comme l’aviron, la voile… Cela permet de découvrir d’autres sports », ajoute-t-elle.
Toute la famille aura bien sûr un œil sur les résultats dans leur discipline, en espérant que les Français fassent le plein de médailles, et pas seulement en natation !