Évènement
Le salon de l'herbe d'Onay (70) riche en solutions fourragères

Alexandre Coronel
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La deuxième édition du Salon de l’herbe organisé par la coopérative Interval a réuni plus de 200 visiteurs à Onay, près de Gray. L’occasion de rappeler les fondamentaux techniques de la culture de l’herbe et de sa récolte…

Le salon de l'herbe d'Onay (70) riche en solutions fourragères
Outre les classiques trèfles-ray-grass, les visiteurs ont aussi pu découvrir des méteils, ainsi que des fourragères moins connues, comme la vesce, la minette…

Comparativement à 2022, le deuxième salon de l’herbe d’Interval a bénéficié d’une météorologie plutôt clémente, fin mars à Onay, en Haute-Saône. Les coopérateurs se sont retrouvés, à l’invitation de leurs techniciens. « Nous avons aussi accueilli une soixantaine d’élèves de Vesoul Agrocampus (BTS ACSE), du lycée de Montmorot (BTS ACSE), de la MFR d’Amange (bac pro 2e année), du Legta Dijon Quetigny (BTS PV 2e année) », précise Gaétan Corti, responsable de la communication de la coopérative. Au menu de cette journée technique, 14 ateliers thématiques. Les dix dernières années, marquées par les aléas climatiques et les fluctuations des prix des engrais et des carburants, focalisent les éleveurs sur l’intérêt stratégique de l’autonomie alimentaire de leurs systèmes. Une autonomie qui passe par l’implantation de prairies temporaires productives… et adaptées au contexte pédoclimatique local. Plusieurs bandes de démonstrations de variétés fourragères, en culture pures ou associées, étaient visibles lors de ce Salon de l’herbe : trèfles blancs, trèfles violets, trèfles d’Alexandrie, Ray-Grass anglais, vesces, sainfoins, minettes…

Conseils de récolte

La coopérative a pu présenter les essais conduits cette année, notamment sur la thématique de la conduite de la fertilisation azotée sur ray-grass, des stratégies culturales, de différents méteils. S’appuyant sur des résultats d’analyses, les techniciens ont délivré des conseils en matière de récolte des fourrages. « La valeur alimentaire de l’herbe évolue en fonction des conditions météorologiques dans ses différentes composantes : l’énergie, la matière azotée, la cellulose… il faut trouver le bon compromis pour récolter au moment optimum, en fonction des contraintes de l’exploitation. La digestibilité de la matière organique (dMO) est une valeur intéressante, car elle permet de savoir ce qui est réellement disponible pour les animaux. Gagner un point de dMO, en fauchant deux jours plus tôt par exemple, ça correspond à seulement 0,015 unité fourragère… mais sur 16 kg de fourrage ingéré, ça fait 1,5 litre de lait supplémentaire permis par la ration de base ». Et autant d’économisé en complémentation énergétique, sous forme de céréales ! L’amélioration de la valeur alimentaire de l’herbe destinée aussi bien au pâturage qu’à la conservation sous forme d’enrubanné, d’ensilage ou de foin s’élabore dans toutes ses dimensions. « Le choix des espèces, le pilotage de la fertilisation, le stade et la date de fauche, la conservation, la durée de séchage au sol notamment – plus le fourrage reste longtemps et plus sa valeur nutritive baisse – et enfin l’ingestion… », résumaient les techniciens, graphiques à l’appui.

L’importance d’un ensilage de bonne qualité

D’autres ateliers s’intéressaient à la question du séchage en grange, du suivi et de la gestion des populations de campagnols, ou du chaulage des prairies. Sans oublier le volet économique « un ensilage d’herbe de bonne qualité, correctement fertilisé et récolté au bon stade, est une source d’économie car il abaisse le coût de la ration : si on compare une ration à base d’ensilage de maïs avec une ration maïs associé à 6 kg d’ensilage de ray-grass de bonne qualité, pour un troupeau de 80 vaches laitières, on économise 40 tonnes de tourteaux de soja par an ! », assuraient les techniciens.