Le 28 avril dernier, l’assemblée générale d’Alsoni Conseil Élevage fut l’occasion de rappeler les différents lauréats Bovins Croissance Bourgogne 2021, dont Christophe Divorne, éleveur à Trucy-l’Orgueilleux dans la Nièvre.

Une distinction de plus
Christophe Divorne a obtenu un premier sabot d'argent en 2013, un second en bronze en 2021. « j'ai été nommé en 2015, mais n'ai pas eu de sabot ».

« C’est la deuxième fois que je reçois un prix de l’organisme. C’est toujours un bonheur et une reconnaissance de notre travail » pointe Christophe Divorne (EARL Divorne compte 200 ha, dont 35 ha de prairies, et réalise 28 vêlages) ayant reçu en 2021 le Bronze pour la section charolais de Bovins Croissance Bourgogne. S’il n’en est pas à sa première distinction, le plaisir de recevoir est toujours le même.

« Ce n’est pas une reconnaissance d’un travail uniquement personnel. C’est celle d’un tout » détaille Christophe Divorne. Humble, il poursuit : « Ce prix met aussi en avant l’engagement de Stéphanie Moreau, technicienne Alsoni et aussi de Bruno Elmanowsky (Cecna), qui m’accompagne dans mon plan d’accouplement ».

Si sa joie est palpable, Christophe Divorne ne se repose pas sur ses sabots : « j’utilise la génomique depuis 2018 environ sur une grande partie de mon cheptel afin de garder en qualité. Aujourd’hui, mes femelles sont génotypées à 60 %. Je m’intéresse principalement aux facilités de vêlage ou encore aux sans cornes. Mais, même si la génomique est utile, ce n’est pas mathématique. Il y a une part d’inconnu et l’œil de l’éleveur reste tout de même l’outil le plus important dans les accouplements ».

Déception

Malgré la reconnaissance d’une partie de la profession pour son travail, il reste amer : « J’ai aimé mon métier avec passion, mais c’est fini. Aujourd’hui, il y a trop de contraintes administratives et un regard porté par le grand public qui nous fustige. C’est affolant de se dire que l’on fait tout pour nos animaux, mais qu’au final, nous sommes considérés comme des parias. Ils nous critiquent, mais ne savent pas comment nous travaillons au quotidien. Ils ne savent pas que nous sommes attachés à nos animaux, que nous avons un lien avec eux et que nous les faisons passer avant nous… Nous avons des pratiques plus que raisonnées et il est grand temps que cela soit visible ».

À 57 ans, Christophe Divorne s’est déjà intéressé à son départ en retraite et précise que « l’exploitation ne fermera pas ses portes, et sera reprise. Je pense partir à 61 ans, car j’ai assez donné de ma personne. Si j’ai un conseil à donner aux suivants, c’est  de travailler de son mieux, de manière collective pour ne pas s’isoler ».

La sélection

Ce challenge récompense les éleveurs qui (sur 5 campagnes) sont : adhérents VA4 depuis plus de 5 ans, avec plus de 20 vêlages, connectés, au moins 60 % de veaux pointés, une productivité sur la campagne de calcul supérieure à la moyenne de la race moins ½ écart type, IVMAT > à la moyenne de la race sur la campagne de calcul. Trois postes principaux issus des bilans génétiques sont retenus et comptent pour 1/3 dans le calcul : la croissance = PAT 210 jours corrigé du troupeau, la maîtrise des outils génétiques = IVMAT des mères et ISEVR des veaux, la maîtrise de la conduite technico-économique = mortalité des veaux et intervalle vêlage vêlage. Sont pris en compte dans l’établissement des calculs : la taille de l’élevage et la progression sur les 5 dernières campagnes.

Ainsi, il existe trois niveaux de sélection (10 élevages minimum dans une race) : Sabot de Bronze = Départemental, Sabot d’Argent = Régional, Sabot d’Or = National.

(D’après communiqué d’Alsoni Conseil Élevage).