Tuberculose bovine
Encore un effort

AG
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Frédéric Carré, nouveau secrétaire général de la préfecture, a été convié sur une exploitation de la vallée de l’Ouche pour aborder la problématique de la tuberculose bovine. « Tout doit être mis en œuvre » pour diminuer encore plus le nombre de foyers dans le département.

Encore un effort
Le 29 juillet, lors d'une visite chez Frédéric Clément, à Gissey-sur-Ouche.

Le dossier de la tuberculose bovine est un combat permanent, sans relâche, depuis de nombreuses années en Côte-d’Or. Le « bout du tunnel » n’est plus très loin, mais c’est justement ces tout derniers efforts, ce « dernier kilomètre » comme dirait un coureur de fond, qui sont souvent les plus difficiles à réaliser. Frédéric Carré, nouveau secrétaire général de la préfecture, s’est déplacé fin juillet dans une exploitation récemment contaminée pour aborder le sujet, en présence de nombreux partenaires terrain (GDS, DDPP, vétérinaires, Chambre d’agriculture, syndicats, Fédération des chasseurs, Laboratoire départemental…) : « Les résultats enregistrés dans le département sont là, le travail paye, la situation n’a plus rien à voir avec celle d’il y a dix ans. Mais il ne faut rien relâcher, bien au contraire, il reste des efforts à accomplir pour aller encore plus loin ».

Ça repart

Le choix de la vallée de l’Ouche n’était pas anodin pour cette visite. Des foyers sont de nouveau observés dans ce secteur, lui qui connaissait pourtant une encourageante accalmie depuis un moment. Ce revirement de situation inquiète le GDS et tout particulièrement son président Jean-Luc Chevalier, qui avait choisi d’organiser cette rencontre sur les terres de l’EARL Clément à Gissey-sur-Ouche. Le cheptel de cette exploitation composé de 120 vaches Salers a été contaminé une troisième fois en 2021 après deux premiers épisodes en 2007 et 2012. « L’idée, aujourd’hui, était d’aborder tous les thèmes et toutes les pistes possibles avec l’ensemble des partenaires. Nous devons trouver tous ensemble des solutions, travailler sur les causes multifactorielles de la transmission de cette maladie, avec une meilleure prise en compte de l’environnement », a insisté Frédéric Carré, aux côtés de Jean-Luc Chevalier.

La maladie circule

Françoise Roulleau, animatrice biosécurité au GDS21, dressait l’état les lieux et émettait plusieurs pistes de travail : « dans cette zone, la tuberculose circule dans la faune sauvage et dans l’environnement comme le prouvent les résultats positifs découverts régulièrement chez les blaireaux et sangliers. Nous sommes ici dans des massifs forestiers importants et très denses : il n’est pas toujours facile d’assurer la surveillance de la faune sauvage, il va pourtant tâcher de le faire davantage. Une régulation plus importante de la faune sauvage s’impose inévitablement dans cette zone, en particulier au travers d’un renforcement des piégeages de blaireaux. Des associations entre piégeurs, éleveurs et chasseurs dynamiseraient cette action. Du côté des éleveurs, les mesures de biosécurité doivent se multiplier. Certes, elles ne sont pas une garantie à 100 %, mais elles limitent considérablement les risques de transmission. Dans le cas de ce jour, Frédéric Clement a choisi de protéger ses voisins et ses animaux en installant des doubles clôtures pour éviter les contacts fil à fil, il prévoit d’équiper ainsi l’ensemble de ses parcelles. Côté environnement, il faut bien veiller à ce que les bovins ne s’abreuvent pas aux mêmes endroits que la faune sauvage. La création de zones boueuses et humides est à éviter, car la mycobactérie survit dans cet espace. L’idéal est de faire boire les animaux dans des bacs. L’Ouche étant une rivière à fort débit, des aménagements peuvent être imaginés pour proposer une installation stable et propre aux bovins. Nous le rappelons à cette occasion : il existe des aides financières pour ce genre d’opération ».

Les indemnités n’y sont pas

Les discussions ont également porté sur les conséquences économiques de la tuberculose bovine. Frédéric Clément, le chef d’exploitation, a indiqué qu’il lui manquait 25 broutards à vendre par rapport aux précédentes années. Les indemnités ne sont pas non plus au niveau escompté, encore davantage avec la hausse des cours de la viande. « La solution à tous ces problèmes passera encore une fois par le dialogue », conclut Jean-Luc Chevalier, qui a remercié les services de l’État pour leur déplacement et la prise en considération de cette récurrente problématique sanitaire.