Transmission
L'anticipation comme maître mot

Chloé Monget
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Le 17 septembre, dans les locaux de l'U.S.O.N. à Sermoise-sur-Loire, la Chambre d'agriculture de la Nièvre proposait une journée dédiée à la transmission.

L'anticipation comme maître mot
Retrouvez le diaporama sur : https://bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Bourgogne-Franche-Comte/061_Inst-Bourgogne-Franche-Comte/CA58/Portes_ouvertes/Diaporama_transmission_170924.pdf

Afin de présenter certaines clés aux cédants et leur offrir un contact direct avec les partenaires, la Chambre d'agriculture de la Nièvre orchestrait une journée dédiée à la transmission le 17 septembre au stade de l'U.S.O.N. à Sermoise-sur-Loire.

Découpée en deux temps, la journée fut scindée, pour une première partie dédiée à une présentation globale des grandes étapes d'une transmission – sans oublier certaines axées sur les repreneurs – et la seconde partie, via des stands spécifiques, fut consacrée à des échanges privilégiés sur ce sujet entre les exploitants présents et divers organismes comme la MSA, la Safer, les notaires, le Cerfrance ou encore les banques et assureurs. Les collectivités étaient également conviées à cette journée, afin d'aborder « cet enjeu crucial du renouvellement des générations pour le territoire, notamment pour le maintien et le développement démographique » stipule Martin Bloch, chef de service économie des entreprises à la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58). C'est donc un panorama très large qui était présenté, avec un mot revenant presque à chaque intervention : l'anticipation.

Un exemple

En effet, durant les échanges il a été expliqué qu'une transmission, ou un départ en retraite, ne se faisait pas du jour au lendemain : Carole Simon et Christophe Bossaron, conseillers installation-transmission à la CA 58, insistent : « entre le moment où l'on commence à s'interroger sur son projet de départ en retraite et la transmission totale de l'exploitation il peut se passer des années. Ne serait-ce que pour la déclaration de cessation d'activité (DICA) qui doit être transmise à l'administration 3 ans avant la fin de son activité ». D'autres temps longs sont à prévoir à l'image de celui dédié au relevé individuel de retraite. Marie-Elisabeth Bidaut, conseillère MSA, rappelle : « ce document est mis à jour régulièrement, mais il se peut qu'une période ne soit pas encore prise en compte par la MSA. De ce fait, il est nécessaire d'apporter les justificatifs correspondants – je pense notamment au service militaire » et ajoute : « À la fin de la carrière, on procède au dépôt du dossier qui doit être réalisé 4 à 6 mois avant le départ effectif en retraite… En sachant, qu’aucune carrière d’exploitant ne se ressemble et par conséquent aucune retraite également »… Une fois cette étape effectuée, l'exploitant a donc une vision un peu plus précise de la date à laquelle il peut prétendre à faire valoir ses droits retraite et envisager avec plus d'exactitude son projet. Et là, rien n'est uniforme, puisqu'il semble avoir autant de possibilités que d'exploitants et donc autant de laps de temps possibles.

Capital et reprise…

Entre le matériel, le foncier ou encore le bâti, tout est différent de même que les souhaits des propriétaires ou des exploitants : « certaines solutions existent comme les ventes à terme, ou les locations… le tout étant de savoir précisément ce que l'on veut et surtout ce qui est possible. Dans tous les cas, un diagnostic permet d'avoir des indications sur la valeur de sa ferme (cheptel, matériel, stocks, etc.), là encore il faut anticiper. D'ailleurs, il est aussi important de prendre en compte la reprenabilité et l'attractivité de celle-ci par un jeune qui parfois a beaucoup d'emprunts ; l'exploitation doit donc être viable et vivable. Là encore, il faut en discuter au préalable, et cela prend du temps » poursuit Christophe Bossaron. Afin de trouver un repreneur, le cédant dispose de divers canaux pour se faire connaître, parmi lesquels : le bouche à oreille, le répertoire départ installation (RDI) ou encore les annonces de la Safer. L'après retraite fut aussi évoquée, avec la multitude de possibilités pour l'accès à son capital financier, la poursuite d'activité comme aide familial ou salarié ainsi que la perte d'autonomie. Christophe Bossaron conclut : « Même si nous avons bien conscience que la retraite est rarement une priorité pour les actifs, la cessation d'activités est tellement complexe qu'elle doit être anticipée au plus tôt afin de partir dans les meilleures conditions possibles ». Afin d'en savoir plus sur la transmission, deux journées de formation sont proposées par la Chambre d'agriculture de la Nièvre le 19 et 26 novembre. Renseignements : 03 86 93 40 00.