Chien de troupeau
Le meilleur des salariés

AG
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Il travaille bien et ne coûte pas cher : le chien de troupeau n'apporte que des avantages à ses propriétaires.

Le meilleur des salariés

La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or a débuté sa formation dédiée aux chiens de troupeau à Thoisy-le-Désert, sur l’exploitation de Gilles Morel. Vingt éleveurs – peut-être un record — répondu présent cette année. « Nous avons effectivement une très belle affluence », observe Aurore Gérard, conseillère à la Chambre d’agriculture, « le public est très large et composé d’éleveurs bovins viande, ovins viande, bovins lait, ovins lait et aussi caprins. Nous avons constitué deux groupes pour un bon déroulé de chaque session ». Il s’agissait là du deuxième rendez-vous de l’année : « les participants vont se réunir à sept reprises en 2022 : quatre fois pour de l’initiation et trois pour du perfectionnement. Le formateur agréé Institut de l’élevage se nomme Sébastien de Montmollin, il vient de l’Allier. Il est lui-même éleveur ». Ces formations sont réalisées en partenariat avec l’Auctym, l’association des utilisateurs de chien de troupeau Yonne-Morvan, dont fait partie Gilles Morel.

0,5 UTH

Aurore Gérard rappelle les atouts du chien de troupeau : « nous avons coutume de dire qu’il équivaut à 0,5 UTH (Unité de travailleur humain) sur une exploitation, il représente en quelque sorte le prolongement de la main de l’éleveur. Le chien apporte une aide précieuse au quotidien, surtout dans un contexte de manque de main-d’œuvre. Il existe énormément de situations dans lesquelles les chiens sont adaptés : l’éleveur peut déplacer ses animaux, les rentrer, les trier, les monter dans une bétaillère ou dans une salle de traite… Les exemples ne manquent pas. Le Border collie et le Beauceron sont souvent les meilleurs chiens pour travailler. D’autres races peuvent aussi donner de bons résultats, à condition que leurs parents aient été sélectionnés pour cela. L’âge idéal pour débuter une formation se situe entre 6 mois et un an ».

Témoignages

Parmi les participants figurait Nicolas Régala. Ce jeune éleveur du secteur de Nuits-Saint-Georges s’était inscrit pour la seconde fois à cette formation : « Ma première expérience date de neuf ans, je prépare la relève avec un nouveau chien qui n’est pas très facile à dresser… Cette formation permet de repartir chez soi avec de très bons conseils, de bonnes astuces. Je suis revenu car depuis ma première participation, j’ai sans doute oublié certaines choses et de toute façon, chaque chien est différent. Travailler avec un chien de troupeau est primordial pour moi, il va notamment chercher les brebis au fond d’une parcelle de 20 ha… Le gain de temps est énorme, il y a aussi moins de stress dans le travail. Un chien est toujours opérationnel, c’est très appréciable ». Apolline Dubois-Sirugue participait quant à elle à sa première formation : « je vais m’installer en fin d’année en ovins dans la Nièvre, il me paraît impératif de travailler avec un chien de troupeau. Une expérience professionnelle dans une exploitation à Martrois, près de Pouilly-en-Auxois, m’a démontré qu’un chien apporte de nombreux avantages, notamment en termes de pénibilité. J’avais entendu qu’une formation de ce type était proposée par la Chambre d’agriculture, j’ai sauté sur l’occasion et je ne regrette pas : nous apprenons beaucoup de choses qui nous seront utiles par la suite ».

Règles de base

Pas de dressage sans éducation : l’éducation du jeune chien est une phase incontournable pour devenir un chien adulte équilibré. L’éleveur est invité à mettre en place une hiérarchie claire, développer la confiance du chien, développer ses aptitudes naturelles, fixer les limites et lui apprendre à reconnaître nos signaux de communication.

Ne pas griller les étapes : est réservée aux ordres de bases. Ensuite, et les suivantes, l’éleveur dispose d’environ cinq semaines à chaque fois pour éduquer le chien qui va très bien enregistrer les ordres en prenant de l’âge.

Quelques rappels avant de venir en formation : jusqu’à cinq mois, le chiot peut prendre contact avec son environnement mais ne doit pas être lâché seul au milieu des animaux. Il faut lui apprendre à être tenu en laisse dès le départ.

Une formation progressive

La première journée est réservée à la théorie et à l’apprentissage des ordres de base sans le troupeau, comme le précise Aurore Gérard : « Un chien qui ne respecte pas les ordres de base sans troupeau sera incapable de les respecter avec. Ensuite, les deux journées suivantes sont réservées aux exercices au cercle. Ce cercle de 4 mètres de diamètre est un outil indispensable pour apprendre au chien à se placer à midi par rapport à l’éleveur et les notions de droite et de gauche. Il est demandé à chaque stagiaire d’en réaliser un chez lui. Une vingtaine de piquets et un rouleau de grillage de 50 m suffisent. La réussite de la formation en dépend bien souvent. Enfin, le travail en liberté débute. D’abord sur ovins puis en fin de formation, pour ceux qui le souhaitent sur génisses ».