Traitement des déchets
Adivalor : vingt ans de collecte et de traitement de déchets agricoles

Christophe Soulard
-

L’organisme célèbre deux décennies d’activisme et d’innovation dans les domaines de la collecte et du recyclage des déchets agricoles. Un modèle atypique en Europe.

Adivalor  : vingt ans de collecte et de traitement de déchets agricoles
Le modèle de collecte et de traitement des déchets mis en place il y a vingt ans par Adivalor n'a cessé de progresser et d'évoluer. (Crédit Réussir)

Le président d’Adivalor, Christophe Grison, céréalier et maraîcher dans les Hauts-de-France, aime le répéter : « la France est précurseur du recyclage agricole au plan européen. Nous sommes le seul pays d’Europe à disposer d’une organisation aussi performante dédiée à la gestion de la fin de vie de l’ensemble des déchets agricoles ». Peut-être même au monde puisque l’expérience semble intéresser « l’Amérique du Nord et la Chine qui veulent visiter nos installations », ajoute Pierre de Lépinau, directeur général d’Adivalor.

Un argument pour les écorégimes

Chaque année, ce ne sont pas moins de 22 types de déchets qui sont triés et collectés en flux séparés sur les exploitations agricoles. Christophe Grison rappelle que « la démarche est totalement volontaire ». Les agriculteurs récupèrent les films plastiques (ensilage, enrubannage), les ficelles (fourrage, balles rondes), les big bags, les sacs d’engrais, les bidons plastiques et même les gaines souples d’irrigation. Chaque produit à recycler est stocké selon sa catégorie et même lors de la collecte, « il n’y a pas de mélange. Nous sommes dans une logique d’enlèvement séparé », certifie Pierre de Lépinau. L’agriculteur reçoit une attestation de remise de déchets. « C’est un élément que nous aimerions voir inscrit dans les écorégimes de la prochaine PAC pour valoriser le travail des agriculteurs », demande le président d’Adivalor. Les déchets agricoles, dont 90 % sont collectés auprès des coopératives et des négoces agricoles, sont ensuite acheminés auprès d’entreprises de recyclage. Après lavage et broyage, ces plastiques sont fondus pour fabriquer des granulés qui constituent la matière première des plasturgistes. Ces derniers en font d’autres emballages, bidons, films plastiques…

Le défi de l’économie circulaire

La filière a réussi à lever deux obstacles techniques pour parvenir à collecter et recycler 100 % des déchets. Tout d’abord celui des filets agricoles pour le conditionnement du fourrage. « Une unité spécialisée est en cours d’installation dans l’Orne et devrait être complètement opérationnelle d’ici la fin de l’année 2022 », souligne Pierre de Lépinau. Ensuite, les plastiques de paillage, couvrant le sol, souvent utilisé en maraîchage. « Ils sont couverts de terre, il faut bien les laver pour parvenir à bien les recycler », assure-t-il. Une usine spécialisée dans le traitement de ce déchet devrait voir le jour d’ici 2023 dans le sud de la France. Adivalor ambitionne aussi de réussir le défi de l’économie circulaire et de l’écoconception, afin que les futurs produits plastiques contiennent plus de matière recyclée, soient moins gourmands en énergie dans leur conception et plus recyclables qu’aujourd’hui. Il y a dix ans, la filière Adivalor comptait 250 000 agriculteurs, 1 000 distributeurs et 250 metteurs en marché. Maintenant, elle peut s’appuyer sur 300 000 agriculteurs, 1 200 opérateurs de collecte et 350 metteurs en marché.

Note : A l’occasion de cet anniversaire, une exposition photo intitulée « Recycler, c’est dans ma nature » est visible sur le site www.adivalor.fr