Innovation
Vers une vraie solution contre les problématiques liés aux oiseaux ?

Christopher Levé
-

Ingénieur résidant à Cruzy-le-Châtel, Aurélien Amoureux travaille sur la conception d'un dispositif d'effarouchement des oiseaux, afin d'apporter une vraie solution aux agriculteurs touchés par ces nuisibles, qui causent d'importants dégâts dans les champs lors des semis.

Effarouchement oiseaux
Aurélien Amoureux, ingénieur résidant à Cruzy-le-Châtel, travaille sur la conception d'un dispositif d'effarouchement des oiseaux.

Et si la vraie solution pour lutter contre la problématique des oiseaux venait d’un jeune ingénieur de Cruzy-le-Châtel ? Né à Paris, où il a grandi et fait ses études à l’école d’ingénieur Centrale Supelec, Aurélien Amoureux est en train de concevoir un dispositif d’effarouchement des oiseaux pour les agriculteurs. Pourtant, rien ne le destinait à travailler avec le monde agricole à l’origine. « Mes études étaient axées sur la formation en ressources énergétiques. En parallèle de ma formation principale, j’ai suivi une formation sur la création d’entreprise. À la base, je n’avais pas forcément de lien avec le monde agricole, hormis par mon frère qui s’est installé, il y a eu, en maraîchage à Cruzy-le-Châtel ».
Au cours de ses études, l’envie de quitter Paris et de s’installer à la campagne, mûri. Et après un confinement passé dans le village icaunais à aider son frère sur son exploitation, Aurélien Amoureux franchi le pas.

De la problématique touchant les aéroports…

Quant à l’idée de développer un système d’effarouchement des oiseaux ? Tout commence lors de sa deuxième année d’études. « À ce moment-là, avec un groupe d’étudiants de mon école, on commence à travailler sur le sujet des risques aviaires autour des plateformes aéroportuaires. On avait été frappé par le côté très artisanal de l’effarouchement des oiseaux, dans un milieu qui est pourtant plutôt de pointe en matière technologique. Car l’effarouchement se fait à la main, sûrement parce que c’est la méthode la plus efficace encore aujourd’hui », raconte Aurélien Amoureux. « Le but était d’aider les personnels au sol en installant des stations d’effarouchement. On était resté au stade de concept. On s’était demandé si on ne pouvait pas aller plus loin qu’un projet étudiant, mais on n’a tous pris des voies différentes. Ce n’était pas encore le bon moment pour finir ce projet ».
Après une année de césure, Aurélien Amoureux reprend ses études, en troisième année. Durant ce temps, il n’avait pas écarté l’idée d’aller plus loin dans son projet. « Seulement, la crise sanitaire est passée par là, avec des conséquences économiques. Au niveau des aéroports, les investissements annexes ont été drastiquement réduits ».

… à celui impactant les agriculteurs

C’est à Cruzy-le-Châtel que le projet va commencer à se concrétiser. « J’ai entendu parler, par des amis agriculteurs, de cette problématique des oiseaux en agriculture. Petit à petit, j’ai creusé la question et j’ai observé des similitudes assez fortes entre les problématiques présentes sur les plateformes aéroportuaires, et les problématiques des agriculteurs, même si la finalité n’est bien évidemment pas la même ».
Depuis bientôt un an, Aurélien Amoureux rencontre des agriculteurs pour échanger sur ce problème et mieux le comprendre. « C’est important car je ne viens pas du monde agricole. Je veux prendre le temps d’aller à la rencontre des acteurs de ce milieu avant de leur proposer une solution à cette problématique d’oiseaux. Je ne pouvais pas aller les voir en leur disant que je savais tout et que j’avais la solution miracle à leur problème, car ce n’était pas le cas », assure-t-il.

Des essais dès le printemps

Alors, en quoi consiste concrètement son projet ? « Mon objectif c’est de trouver un moyen de lier la présence des oiseaux avec les dispositifs d’effarouchement déjà existants (canons ou haut-parleurs). Le but est de parvenir à lutter contre leur présence en ayant une réponse adaptée, en ne faisant plus des coups à vide en espérant tomber au bon endroit et au bon moment. Cela passera par des solutions technologiques », explique Aurélien Amoureux. « C’est de l’assistance, un moyen permettant de rendre du temps et de la sérénité aux agriculteurs. Mais ce n’est pas non plus un dispositif qui remplacera l’humain. Il faudra maintenir un minimum de surveillance et d’intervention, lorsque cela sera nécessaire ».
Aujourd’hui, l’ingénieur poursuit ses échanges avec les agriculteurs avant de rentrer dans le concret. « Je vais prochainement commencer le prototypage. L’objectif est d’arriver au printemps avec des premiers dispositifs, pour mener une première batterie d’essais. Et si tout se passe bien, avoir des premiers dispositifs utilisables et commercialisables au printemps 2023 ». Rendez-vous donc dans quelques mois pour les premiers résultats.

Note : Pour faire part des problématiques que vous rencontrez à cause des oiseaux et faire avancer le projet, contacter Aurélien Amoureux au 07 77 38 72 58 ou à aurelien.amoureux@hotmail.fr.

Dégâts d'oiseaux sur culture.
C'est depuis qu'il vit dans l'Yonne qu'Aurélien Amoureux a pris pleinement connaissance de cette problématique à laquelle sont confrontés les agriculteurs. Les oiseaux causent, chaque année, d'importants dégâts dans les champs, lors des semis.