Séchage en grange
Pour de bons fromages

AG
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La ferme de l'Abbaye de Cîteaux participait le 1er février aux journées bâtiments. Au programme : la présentation de son nouveau séchage en grange d'une capacité de 400 tonnes.

Pour de bons fromages
Thibaut Barithel, responsable de l'exploitation, a présenté l'équipement à une cinquantaine de visiteurs.

À l'Abbaye de Cîteaux, on ne lésine pas sur la qualité de l'alimentation des vaches laitières. Suite à deux incendies ayant ravagé trois hangars de stockage et un ancien séchage en grange, la reconstruction d'un seul et grand bâtiment multifonctions a été décidée. Le « rendu des clés » s'est déroulé très récemment, il y a seulement quelques semaines. Le résultat est superbe, avec une imposante structure de 1 500 m2 en bardage bois, composée de quatre cellules d'une capacité individuelle de 100 tonnes. Trois d'entre elles recevront de la luzerne, la dernière sera dédiée à du foin de prairie naturelle. « Nous voulons gagner en autonomie protéique et ne plus acheter de correcteurs azotés. L'objectif est aussi et surtout d'obtenir une meilleure qualité de fourrages et de transmettre un maximum de « terroir » à nos bons fromages ! La démarche est clairement qualitative. Nous nous sommes inspirés des climats de Bourgogne : le Cîteaux se fabrique intégralement sur les 220 ha, et pas ailleurs », indique Thibaut Barithel, responsable de l'exploitation.

Nombreux avantages

Le séchage en grange présente un « paquet » d'atouts, ce dispositif offre notamment la possibilité de faucher à des stades précoces presque indépendamment de la météo. Il permet d'accroître la valeur alimentaire du fourrage, mais aussi la rapidité du ramassage pour conserver un maximum de qualités nutritionnelles. Les récoltes se retrouvent sécurisées vis-à-vis des dégradations et pertes de volume ou de qualité liées aux moisissures. Le séchage en grange diminue également les risques de transmission de spores butyriques. Les achats d'aliments sont effectivement moindres pour les propriétaires d'un tel équipement. « En cas de sécheresse, nous arriverons à gérer sans rien acheter, nous pouvons compter sur 300 jours d'hivernage. Ce bâtiment est aussi en capacité de nous ouvrir les portes de l'agriculture biologique et/ou du lait cru si un jour nous prenons ces directions », ajoute Thibaut Barithel, ravi de son nouvel outil de travail.

Tout roule

L'exploitation cultive 24 ha de luzerne, avec la possibilité d'irriguer. Le rendement moyen s'élève à 10 tMS/ha. La première coupe intervient généralement début mai, de nouvelles fauches sont ensuite réalisées toutes les cinq semaines. La récolte effectuée avec l'aide d'une autochargeuse sera entreposée sur de grandes grilles métalliques, à l'intérieur du bâtiment équipé de trois puissants ventilateurs électriques. « Il nous sera possible de tout récolter en une seule journée, à condition bien sûr de ne pas pas chômer ! Le séchage est solaire, nous n'utilisons aucune énergie fossile pour cette action, nous récupérons la chaleur sous une toiture doublée. Quand il fait 20 °C à l'extérieur, nous en avons 10 de plus à l'intérieur », informe le responsable de la ferme. La puissance électrique disponible permet de continuer de traire les vaches et d'utiliser le laboratoire de transformation sans la moindre perturbation. « C'était une de nos priorités. Cette puissance électrique est un critère à bien étudier avec un tel équipement. Attention aussi aux coûts de raccordement, qui peuvent vite exploser », prévient le jeune éleveur.

En chiffres

La ferme de l’Abbaye emploie 3,5 unités de main-d’œuvre. Le cheptel est composé de 87 vaches Simmental, 75 sont à la traite. La production annuelle s’élève à 740 000 litres de lait, avec un objectif fixé à 800 000. L’intégralité de la production est transformée. L’an passé, 104 tonnes de fromages (soit près de 130 000 produits) ont été commercialisées. L’exploitation dispose de 220 ha de SAU d’un seul tenant autour de l’Abbaye, 114 sont en productions céréalières.