Gestion des risques
Le Plan de sauvegarde communal : une nécessité pour les petites communes

Sébastien Closa
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L’association des maires du Jura a récemment consacré une table ronde à la manière de réagir en cas d’événement grave. Le but était aussi de démystifier le Plan communal de sauvegarde (PCS), un document obligatoire en 2025.

Le Plan de sauvegarde communal : une nécessité pour les petites communes
Pour les petites communes, il sera obligatoire de constituer un plan communal de sauvegarde avant avril 2025. Le but est d'avoir un fonctionnement cohérent et efficace face à des risques de type incendie, inondation ou autre. (Crédit O. Fachard)

Risques sismiques, industriels, feux de forêt, inondation… Pour parer toutes les éventualités, les communes ayant au moins un risque avéré doivent obligatoirement rédiger un Plan Communal de Sauvegarde (PCS) avant avril 2025. Ce sujet était au cœur d’une table ronde récemment organisée par l’Association des maires du Jura (AMJ) à Montmorot, près de Lons-le-Saunier. L’association a accompli dans ce domaine un travail de formation des élus reconnu au niveau national : la présidente de l’AMJ, Sandrine Gauthier-Pacoud, et le vice-président, Jean-Louis Maître, sont sollicités par l’Association des maires de France (AMF) pour intervenir sur ce thème lors du congrès des maires de France qui se tiendra à Paris du 21 au 23 novembre. La table ronde réunissait un représentant des maires de France, les services de secours, la préfecture du Jura, les associations de protections civiles et des assureurs. Son but : démystifier le PCS. Alain Chrétien, vice-président de l’AMF et maire de Vesoul a résumé ce qu’est un PCS : « Les maires doivent recenser sur des fiches les moyens à leur disposition en cas de crise : combien de personnes entrent dans la salle des fêtes ? Où sont les jerricans pour le groupe électrogène ? Une barque est-elle disponible dans le village en cas d’inondation ? Les ressources des citoyens doivent être prises en compte : un agriculteur peut-il mettre à disposition son tracteur en cas d’urgence ? Si la commune n’a pas de salle des fêtes, une grange peut-elle éventuellement abriter des gens ? ».

Simplement du bon sens

« Il faut tester le matériel comme les groupes électrogènes de temps en temps, » précisait le colonel Frédérik Sauge-Merle, commandant du groupement de gendarmerie du Jura. Pour Serge Taboulot, président de l’Institut des risques majeurs (IRMa), « un PCS, c’est simplement du bon sens. C’est aussi un bon carnet d’adresses pour savoir à qui s’adresser en cas de crise ». Pour établir ce plan, les maires doivent savoir à quels dangers ils peuvent être confrontés. Pour cela, la préfecture a envoyé à chaque commune du département la liste des risques pouvant les concerner. Sandrine Gauthier-Pacoud conseille de créer des solidarités entre communes en mutualisant les contacts et les moyens. « Il faut aussi que les adjoints se penchent sur ce PCS, insiste le vice-président Jean-Louis Maitre, ne serait-ce que si le maire est absent ». Depuis juillet 2022 un conseiller ou un adjoint doit être nommé correspondant « Incendie et secours », et son nom doit être transmis au préfet. Ce sera l’interlocuteur privilégié du SDIS. Le préfet du Jura soulignait l’importance de l’acculturation des populations : « Vos administrés doivent aussi être au courant des risques pour s’en prémunir ». Il cite l’exemple des feux de forêt de 2022, sur lesquels de nombreux agriculteurs sont intervenus bénévolement.

Le rôle des agriculteurs

Présent dans la salle, le président de la Chambre d’agriculture, François Lavrut, a apporté son témoignage : « Lors de ces feux, l’appui des agriculteurs a été demandé. Nous avons sonné la mobilisation générale à travers les réseaux syndicaux et celui des Cuma. Les agriculteurs ont l’habitude d’agir à l’instinct, 80 tracteurs bénévoles ont répondu, c’était plus que nécessaire. Pour l’avenir nous avons besoin d’organiser tout ça. La profession a proposé qu’un agriculteur par secteur soit référent auprès des services de secours. Un exercice grandeur nature avec les pompiers doit avoir lieu prochainement ». « Le risque ne se négocie pas ! concluait le préfet du Jura. Si vous avez conscience du moindre danger, prenez-le en compte dans votre PCS ! »