Arboriculture
Des aides pour les filières cerise et noix françaises

Actuagri
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Le gouvernement a décidé d’une aide financière pour les filières noix et cerise, confrontées aux aléas climatiques et aux insectes ravageurs. Cette aide va être complétée par des moyens de recherche pour s’adapter à des problématiques structurelles propres à ces filières.

Des aides pour les filières cerise et noix françaises
Les filières cerise et noix ont connu des difficultés ces dernières années.

Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a rencontré le 30 octobre, les représentants des producteurs de la filière cerise, puis ceux de la filière noix. Il s’agissait d’annoncer le lancement du dispositif d’aide exceptionnelle « destiné à compenser les pertes de chiffre d’affaires pour les exploitations les plus touchées par de multiples aléas et difficultés ». En 2023, les vergers ont été impactés notamment par des épisodes de grêle pour la noix et des attaques de la mouche Drosophila suzukii pour la cerise. Depuis l’interdiction du phosmet, les producteurs de cerises n’ont plus de solutions pour lutter contre ce parasite. Le dispositif présenté par le ministre, permettra de mobiliser jusqu’à dix millions d’euros, dont deux millions d’euros de crédits nationaux. Le soutien cible les exploitations spécialisées en noix ou en cerises qui ont subi des pertes supérieures à 20 % du chiffre d’affaires de l’atelier concerné, par rapport à un chiffre d’affaires de référence. Après application d’une franchise, ces pertes de chiffre d’affaires seront indemnisées à hauteur de 80 %. Les producteurs concernés ont jusqu’au 21 novembre pour déposer une demande d’aide auprès de FranceAgriMer. Le ministère s’engage à ce que les paiements interviennent « avant le 31 janvier 2024 ». « Cette aide pourra être déployée dans le cadre de l’activation de la réserve agricole par la Commission européenne, au titre du règlement d’exécution (UE) 2023/1465 du 14 juillet 2023 prévoyant une aide financière d’urgence pour les producteurs agricoles de secteurs spécifiques dont la viabilité économique est fragilisée » précise le communiqué du ministère. De plus, des travaux de plus long terme sont engagés pour agir sur les problématiques structurelles rencontrées par ces deux filières.

Solutions de protection des vergers

Ainsi, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) est missionné pour rédiger un rapport qui devrait « dégager les recommandations sur la structuration économique de la filière, afin d’améliorer l’organisation et la résilience de la filière et d’adapter la production aux débouchés et perspectives de marché ». Concernant la cerise, le ministère souhaite construire, avec les principaux acteurs de la filière et de la recherche agronomique, un plan d’actions pluriannuel. Son objectif est de « concevoir et de mettre en œuvre des solutions de protection des vergers dans le cadre d’une agriculture durable, afin que les producteurs ne restent pas sans alternatives efficaces, ni ne se retrouvent face à des impasses ». Enfin, la France « salue l’entrée en application au 15 septembre, de l’interdiction européenne, de l’importation de cerises contenant des résidus de phosmet ». Ce règlement instaure ainsi des exigences identiques pour les cerises importées et les cerises d’origine européenne. Ce texte prend le relais de la mesure nationale prise fin mars 2023 pour un an. « La France peut mettre ainsi fin à sa clause de sauvegarde et abroger l’arrêté du 16 mars 2023. Les contrôles réalisés par les douanes aux frontières et par le ministère chargé de l’Agriculture chez les distributeurs seront renforcés dans les prochains mois ainsi qu’en 2024 pour s’assurer de la conformité des cerises présentes sur le marché, quelle que soit leur origine, et lutter contre les concurrences déloyales » conclut le communiqué du ministère.