Horizons
Cousins et pourtant...

Chloé Monget
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Comme indiqué dans un précédent article, Damien Larrivée a choisi de travailler durant 1 an au Québec pour découvrir les exploitations agricoles.

Cousins et pourtant...
Un panier de course qui a coûté environ 240 $ CA soit approximativement 176 euros pour des produits de base ( dont du café pour 6,49 $ CA soit 4,76 euros, de la mayonnaise pour 8,99 $ CA soit 6,59 euros ou encore un poulet pour 12,99 $ CA soit 9, 50 euros).

Dans une précédente édition, Damien Larrivée soulignait que le nombre d’heures effectuées à la semaine sur une exploitation agricole Québécoise n’était pas le même que celui d’un employé agricole dans la Nièvre. Pour rappel, Damien est parti au Québec depuis le 31 mars 2022, à Saint-Simon-de-Rimouski.

Sans compter

« Nous sommes seulement deux pour environ 600 ha de cultures. Avec un parcellaire éclaté sur environ 150 km, la manière de travailler est vraiment différente. Déjà, nous faisons environ 100 heures à 150 heures / semaine. C’est une chose presque impensable en France pour des salariés, notamment à cause de la réglementation. Mais, le salaire n’est pas le même non plus ».

Mériter son salaire

« Pour deux semaines de travail, nous touchons environ 1 400 $ canadiens soit environ 1 052 euros – et j’insiste pour deux semaines et sans compter les heures supplémentaires, ce qui est un salaire correct pour le Québec. La vie est donc nettement plus tranquille financièrement parlant par rapport à la France ». Ceci dit, Damien fut surpris en arrivant.

Au quotidien

« Quand je suis arrivé, je n’avais donc pas touché mon premier salaire québécois, j’ai fait des courses… et j’ai eu une douche froide ! Environ 100 $ pour pas grand-chose… mais une fois qu’on voit que les salaires sont en adéquation avec le coût de la vie sur place, on est nettement plus rassuré ! Je crois que c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles on voit énormément de français venir s’installer ici. Par rapport à la France, la qualité de vie est meilleure, à mon avis ».

Un Français diversifié

L’autre point qui a étonné Damien était la langue : « J’ai choisi le Québec car les gens sont francophones. Mais, force est de constater qu’entre l’accent, ou encore les expressions locales ; un temps d’adaptation est plus que nécessaire ! De plus, dans le travail, les unités de mesures utilisées ne sont pas les mêmes que chez nous. En effet, il parle en livre ou en acre et non en hectare. De même, pour la pulvérisation (dit « arrosage » là-bas) il parle en gallon à l’acre et non en l/ha… Heureusement, notre patron fait la conversion pour nous aider un peu ! De même, il compte en miles, en pieds ou en pouces ce qui n’est pas toujours évident, mais on finit par faire la gymnastique de conversion assez bien ».

Démesure mesurée

Les différences entre la France et le Québec, ne s’arrête pas qu’à tout cela. La dimension du matériel n’est pas non plus la même : « Nous avons deux batteuses ici pour 600 ha. Nous travaillons avec du matériel européen mais aussi américain… ici on commence à avoir une escorte pour prendre la route à partir de 6 m de large, contre 3,5 m en France. De même, lorsque l’on est sur une route limité à 90 km / h par exemple, et qu’il y a un carrefour, on ne ralentit pas, on passe si nous avons la priorité… c’est assez impressionnant la première fois. J’ai d’ailleurs passé mon permis super lourd ici, avec des éléments importants à apprendre, comme les périodes de dégel car ici on peut descendre jusqu’à – 35 °C avec un ressenti à – 45 °C. Les mesures de sécurité sur la route par ces temps-là ne sont donc pas les mêmes que dans l’Hexagone. De ce fait, les cultures choisies sont aussi différentes ». Ce dernier point sera abordé, par Damien, dans un prochain article de TDB dédié à cette série « Horizons ».