Gendarmerie/Groupama
La cybercriminalité, la délinquance montante

Christopher Levé
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Pour faire face à la montée de la cybercriminalité, la gendarmerie de l’Yonne et Groupama Paris-Val-de-Loire organisent des réunions d’information aux quatre coins du département pour les seniors et les entreprises, principales victimes des hackers.

Cybercriminalité
Dans l'Yonne, les infractions cybercriminelles ont augmenté de 14 % en 2021 par rapport à 2020 (crédit photo : Racool_studio/Freepik)

Même si les personnes âgées et les entreprises sont les principales victimes des hackers, le Colonel Christophe Plourin, commandant du groupement de gendarmerie de l’Yonne, l’assure, « la cybercriminalité touche tout le monde. L’espace dématérialisé a totalement envahi notre vie ce qui crée des infractions qui augmentent de plus en plus ».
Dans l’Yonne, 621 infractions cybercriminelles ont été recensées l’an dernier, avec une augmentation de 14 % par rapport à 2020. « Il y a une augmentation continuelle chaque année de 10 à 15 % de faits déclarés », confie le Colonel Plourin.
Dans la majorité des cas, ce sont des escroqueries, essentiellement par mail. « C’est 65 % des cas, vers des particuliers ou des entreprises », précise-t-il.
« On a un sociétaire qui s’est fait avoir avec un détournement de RIB », ajoute Jacques Blanchot, directeurs d’établissements à Groupama Paris-Val-de-Loire. « Sa boîte mail s’est fait hacker et au moment de la transmission des données bancaires au notaire et le RIB a été changé. Ce qui fait que le virement a été fait sur le mauvais RIB, vers les Pays-Bas, pour un montant de 300 000 euros ».

Rester vigilant

Si, dans ce cas précis, la gendarmerie a pu intervenir à temps et bloquer le virement, ce n’est pas toujours le cas, à cause de l’extrême rapidité des malfaiteurs et des escroqueries de mieux en mieux faites et de plus en plus crédibles. « Les hackers profitent de la crédulité des gens, des personnes âgées mais aussi de ceux dans le besoin. Par exemple, ces personnes vont recevoir un mail signé de la sécurité sociale ou de la MSA leur disant que leurs comptes font apparaître un solde en leur faveur, avec un lien pour le retirer demandant des informations personnelles, ce qui est une arnaque. Parfois, plus on est dans le besoin et moins on est vigilant », continue Jacques Blanchot.
Et il n’y a pas que les escroqueries. « On a aussi ce qu’on appelle l’hameçonnage (ou phishing) c’est-à-dire la collecte d’informations personnelles pour ensuite les revendre ou commettre des infractions, ou encore les logiciels malveillants qui infiltrent l’ordinateur pour vider les données ou le bloquer », liste le Colonel Plourin.
Quant aux profils des hackers ? « Il y en a trois grands », répond ce dernier. « Les hackers étatiques (qui s’attaquent à l’État et aux institutions), les groupes criminels organisés qui opèrent essentiellement depuis l’Europe de l’est et l’Afrique subsaharienne, et les hackers dits « à la petite semaine » qui s’attaquent aux particuliers en tentant d’escroquer de petites sommes ».

Des réunions d’information

La gendarmerie et Groupama organisent entre octobre et novembre des réunions d’information sur la cybercriminalité, sur dix dates, assurées par des militaires formés à cette délinquance. « Il y a deux actions par journée. La première de 16 heures à 18 heures pour les seniors, l’autre de 18 heures à 20 heures pour les entreprises, dont les agriculteurs », annonce le Colonel.
Avec pour idée d’informer et de faire de la prévention, avec des précieux conseils, pour éviter d’être la victime des hackers. Le programme détaillé des réunions d’information est à retrouver dans la rubrique « l’agenda pro' » en page 29.