Moissons
Une orge petit bras

AG
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Les premiers rendements en orge d'hiver ne sont pas au niveau escompté en Côte-d'Or.

Une orge petit bras
photo illustration

Les moissons 2024 ont débuté comme chaque année par l’orge d’hiver, récoltée en premier lieu dans les cantons de Seurre et Beaune, rapidement rattrapés par leurs homologues du val de Saône et de la plaine dijonnaise. Les premiers « scores » semblent très décevants, à l’image des propos de Mathieu Faivre, agriculteur à Montmain et secrétaire général adjoint de JA21 : « La plupart des rendements varient entre 50 et 55 q/ha dans le canton de Seurre, avec quelques pics à 60 q/ha. Pour ma part, je fais encore moins avec seulement 46 q/ha… Cela ne fait tout de même pas bien lourd ». Jacques de Loisy, agriculteur à Hauteville-lès-Dijon et président de la FDSEA, livre une tendance plus générale : « à mi-chemin dans cette récolte d’orge, nous enregistrons une baisse moyenne de 25 à 30 %. Oui, c’est extrêmement décevant. À l’heure où je vous parle, la moisson a à peine commencé sur les plateaux : les agriculteurs espèrent être moins déçus, nous verrons bien. Dans tous les cas, les potentiels ne sont pas les mêmes qu’en plaine et les conditions de récolte s’annoncent tout aussi difficiles ». Diane Chavassieux, ingénieure à Arvalis, y va de son propre commentaire : « les rendements sont globalement inférieurs à la moyenne quinquennale (63 q/ha en Bourgogne-Franche-Comté), mais c’est surtout les bonnes terres qui peuvent faire facilement 80-90 q/ha les bonnes années qui ne performent pas en 2024. Globalement, il manque des épis/m² et des grains/épis. L’excès d’eau est un des facteurs explicatifs mais ce n’est pas le seul ! Le manque de rayonnement permanent que nous avons connu au printemps a affecté le fonctionnement des plantes. De plus, les maladies de fin de cycle comme la ramulariose ont été présentes plus tôt qu’en 2023 et de manière importante, ce qui a fait « tourner » les orges d’hiver dès la fin mai. L’impact de la JNO transmis par les pucerons à l’automne a lui aussi été fort, en plaine, sur les variétés sensibles ».

 

Pour le maïs, c'est cuit
Près de 800 mm sont déjà tombés à Griselles cette année (plus de 200 uniquement en juin).
Semis

Pour le maïs, c'est cuit

L’expérience qui suit n’est peut-être pas une exception en Côte-d’Or. Face aux intempéries et l’incapacité de « rentrer » dans ses parcelles, Alain Terrillon vient de prendre la décision de ne pas semer de maïs cette année. L’éleveur de vaches laitières près de Laignes avait pourtant « réservé et préparé » 21 ha pour cette culture utilisée pour l’alimentation de ses animaux. « Le potentiel serait beaucoup trop diminué en semant après le 14 juillet, ce n’est plus possible pour moi », confie le Côte-d’orien, qui sème généralement son maïs durant la première dizaine de mai. Du ray-grass et du trèfle seront implantés sur la même surface, dès que les conditions le permettront. « L’idée sera de sauver les meubles, en sortant un maximum de fourrages avant l’automne, si possible », confie Alain Terrillon. Ce dernier ne pouvant pas se priver de maïs, des achats supplémentaires seront à prévoir d’ici quelques semaines. « Les imprévus font partie du charme de notre métier, il faut s’adapter… Il faudra être aussi dans les clous au niveau administratif, car la Pac exige que tout soit semé avant le 15 juillet », ajoute l’éleveur.