Législatives / FDSEA
Rencontre avec les candidats

Chloé Monget
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La FDSEA 58 a organisé une rencontre avec les candidats aux législatives en vue d’instaurer un dialogue avec tous.

Rencontre avec les candidats
Tous les candidats furent invités à participer à cette matinée, mais tous n'ont pas fait le déplacement.

« Il est nécessaire que les candidats, de n'importe quelle étiquette, prennent en considération les contraintes et les attentes des exploitants agricoles – en bio ou en conventionnel » souligne Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58 lors de la rencontre organisée avec les candidats aux législatives pour les deux circonscriptions de la Nièvre le 3 juin à Bertrix. 

Sur place 

C'est donc au Gaec Thionnet à Bertrix que le rendez-vous était fixé. Fabrice Thionnet, associé du Gaec avec ses parents (Didier et Simone) pointe : « c'est une première pour nous, et c'est intéressant de pouvoir accueillir des politiques au sein de notre ferme, pour qu'ils entrevoient nos difficultés ou encore de nos contraintes. Certes l'agriculture est de moins en moins représentée dans le monde actif, mais ce n'est pas pour cela que l'on doit être oublié car nous nourrissons tout de même une partie de la population ! »

Échanges 

Durant les échanges, différentes questions ont été abordées, comme le régime de retraite, le manque d'installation, l'avenir du bio ou encore les conséquences de loi non adaptées... Même si certains chemins diffèrent en fonction des étiquettes des uns et des autres, tous s'accordent : il faut soutenir et pérenniser l'agriculture française et opérer un accompagnement local pour que tout se déroule au mieux pour tous. 


Le poids de l'Europe 

Les échanges se sont attardés sur la place de l'Europe, et des lois qui en découlent. Ainsi a-t-elle été présentée comme bénéfique et incontournable pour quelque-uns avec le soutien financier qu'elle peut apporter, notamment via la PAC. Pour d'autres, elle est inadaptée et lourde, rendant le quotidien des exploitants plus complexe qu'auparavant, avec une administration complètement déconnectée de la réalité du terrain. Dans tous les cas, il a été pointé qu'une évolution de cette entité devait être faite pour arriver, entre autres, à une uniformisation des réglementations pour les exploitants au niveau européen. 

Préservation 

Les candidats sont également tombés plus ou moins d'accord sur le fait que la préservation de l'environnement ne devait pas se faire au détriment des exploitants et encore moins en les culpabilisant. Ainsi il a été proposé, pour le zéro phytos, un accompagnement pour adoucir la transition vers un système dit plus vertueux. Pour une autre vision, il a été pointé la mise en place de restrictions avec la proposition obligatoire d'alternatives pour les traitements interdits. Là encore il a été rappelé que les exploitants ne devaient pas trouver seuls des solutions et que les politiques étaient présents pour les épauler. 

Ressources 

Avec les sécheresses successives, l'eau a été mise au centre d'un long débat avec l'utilisation possible de stockage. Si l'agriculture est placée avant le tourisme, il n'en reste pas moins qu'elle doit nécessairement, selon certains, changer de modèle afin de s'adapter à ce nouveau monde. Pour d'autres, l'eau – ressource commune – doit être utilisée par tous en bonne intelligence pour que chacun puisse y accéder. Enfin, des discussions autour de l'énergie ont été animées avec des avis partagés. Certains candidats avancent prudemment sur le thème du photovoltaïque en exprimant un bon moyen d'obtenir des revenus supplémentaires pour les exploitants, sans être la source de revenus principale de ces derniers. Une réticence palpable s'est aussi faite ressentir lorsque le photovoltaïque au sol – avec production en dessous – a été examiné par l'assemblée. 

Ressources rares

Pour terminer, l'installation, la transition et les conditions de retraites ont clôturé les échanges. Tous se sont accordés sur le manque d'attractivité du métier due notamment à une rémunération trop basse face au travail fourni, aux régimes de retraite trop faible (proposition d'une retraite au-dessus du seuil du SMIC pour quelques candidats), à la complexité de s'installer à cause des procédures longues ou encore au manque de terres disponibles. Sur ce point certains ont d'ailleurs insisté sur le fait que la Safer ne pouvait désormais assurer pleinement son rôle à cause d'un modèle économique non adapté à son fonctionnement. Une proposition a été faite de la nationaliser. Emmanuel Bernard a remercié l'assistance et a conclu : « Vous êtes nos représentants et il est nécessaire de travailler tous ensemble pour faire émerger des solutions. Nous espérons avoir pu engager un dialogue entre tous qui se poursuivra au-delà des élections »

Note : pour respecter les temps de parole de chaque candidat et comme certains n'étaient pas présents, aucune citation n'a été utilisée. 
Invités
En introduction, Fabrice Thionnet a présenté le Gaec dont les deux autres associés sont : Didier et Simone Thionnet.

Invités

La FDSEA 58 avait convié : Perrine Goulet – LREM (présente) ; Léo Coutellec – NUPES (présent) ; François Le Metayer – LR (présent) ; Patrice Perrot - LREM (présent) ; Marie-Joëlle Guillaume – Reconquête (présente) ; Pascal Petit – Debout la France (présent)  ; Christophe Deniaux – LR (présent) ; Pauline Vigneron – RN ; Geneviève Lemoine -LO ; Orny Impenge – SE ; Charles-Henri Gallois – Génération Frexit ; Héloïse Megy – parti animaliste ; Bryton Verdez - Reconquête ; Michel Peters - sans étiquette ou SE ; Anne-marie Guillemain -NUPES ; Julien Guibert – RN ; Dominique Dupuis – LO.