Bâtiments
Conseils d'amis

AG
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Les journées bâtiments de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or se sont déroulées en début d'année. Nous avons recontacté les dix éleveurs participants : ces derniers ont été invités à donner un conseil aux futurs porteurs de projet.

Conseils d'amis
Photo illustration.

Le bâtiment « parfait » n'existe certainement pas, mais il est possible de s'en approcher. Les éleveurs ayant participé à la dernière édition des journées bâtiments de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or livrent leur ressenti d'après leurs expériences respectives. Un conseil est à chaque fois apporté aux futurs « constructeurs ». S'inspirer de constructions existantes, prendre le bon et mettre de côté le moins bon, est une idée qui revient à plusieurs reprises.

 


Yannick Thibert (Villeberny, bergerie en bois pour loger 280 brebis) : « Je suis très satisfait de ma construction. Ma seule erreur concerne un aspect de l'aménagement intérieur : j'aurais dû augmenter la largeur de mon couloir autour du bâtiment, pour pouvoir circuler plus facilement. Un mètre, ce n'est pas assez. Réaliser davantage de visites de bergeries m'aurait peut-être évité cela. Mon conseil : ne pas hésiter à aller prendre des idées sur d'autres exploitations. Si l'on se trompe, il est parfois possible de faire marche arrière mais dans tous les cas, cela coûte plus cher ».

 


Sylvain Thibault (Mimeure, bâtiment métallique pour 110 vaches allaitantes et 48 jeunes sur aire paillée) : « Beaucoup de personnes m'avaient dit qu'il fallait deux ans pour faire un bâtiment. Dans mon cas, j'ai eu de la chance, tout est allé très vite puisqu'en six mois, le bâtiment était monté. Cette rapidité, je la dois notamment à quatre amis venus m'aider environ quinze jours chacun pour réaliser l'intégralité de la maçonnerie. Trouver des mains extérieures est un atout, solliciter du monde que l'on connaît permet aussi de réaliser des économies parfois importantes ».

 


Nicolas Bayen (Nod-sur-Seine, réaménagement d'un ancien bâtiment bovin/stockage céréales pour loger 100 brebis) : « Quand on construit un bâtiment, on ne peut pas forcément savoir à quoi celui-ci servira dans 20 ou 30 ans. Mon conseil serait alors de rechercher au maximum la polyvalence, quand cela est possible. Dans mon cas, j'élève des moutons mais peut-être que j'aurai des vaches dans quelques années. Mes différents aménagements ont été conçus pour pouvoir changer du jour au lendemain, ou presque ».

 


Yannick Salomon (Savoisy, bâtiment structure bois pour 65 vaches laitières) : « Des visites de systèmes existants sont toujours enrichissantes et limitent les chances de se tromper. Prendre des idées un peu partout où il y en a serait mon conseil ! Même si je suis parti d'une construction existante, un certain nombre de trucs et astuces m'ont été très utiles, notamment pour pour mon robot de traite. Un exemple parmi d'autres : j'ai installé un abreuvoir avec de l'eau adoucie à la sortie du robot, au plus grand plaisir de mes vaches ».

 


Maxime Asdrubal (Is-sur-Tille, bâtiment bovin avec un système de contention de type « boîte à camembert ») : « La fonctionnalité et la sécurité n'ont pas de prix dans un bâtiment. Il ne faut surtout pas hésiter à s'équiper sur ces deux critères, le plus tôt possible dans sa carrière. Rien ne sert d'attendre d'avoir 40 ou 50 ans. Il n'est pas toujours nécessaire de chercher bien loin ni de dépenser beaucoup d'argent, des choses très simples sont à disposition : une petite contention, un quai de chargement et le tour est joué ».

 


Adrien Estivalet (Ahuy, chèvrerie en bois de 60 places) : « Pour ma part, je conseille les futurs porteurs de projets à bien réfléchir en amont. Construire un bâtiment ne s'improvise pas et certaines tâches, notamment administratives, peuvent parfois prendre un temps fou. S'y prendre suffisamment à l'avance, c'est aussi mieux concevoir le projet dans sa globalité : en ce qui me concerne, je regrette de ne pas m'être lancé dans des panneaux photovoltaïques, ces derniers m'auraient permis de financer une partie du bâtiment ».

 


Florent Tripodi (Bouilland, stabulation métallique aire paillée avec 2 lots de 32 vaches allaitantes + cases à veaux + cases de vêlage) : « Comme d'autres personnes ont dû le dire ici, je conseillerais de visiter beaucoup de bâtiments. Voir ce qu'il se fait ailleurs permet d'avoir des idées. Malgré tout, il n'existe pas de recette miracle. Je me suis moi-même inspiré d'une exploitation en m'équipant d'un filet brise-vent. Aujourd'hui, je n'en suis pas pleinement satisfait de ce dispositif. Pour moi, il n'est pas aussi simple d'utilisation que je ne le pensais. J'aurais la possibilité de revenir en arrière, j'aurais bardé ce côté et j'aurais ouvert totalement un autre pan, cela m'aurait aussi permis d'économiser 11 000 euros ».

 


Thibaut Barithel (Abbaye de Cîteaux, bâtiment bois pour séchage en grange) : « Il existe différentes techniques et variantes pour le séchage. Elles sont certainement toutes bonnes, la difficulté est de trouver celle qui est la mieux adaptée à son projet. Aller voir ailleurs est le principal conseil que je pourrais donner aux éleveurs qui seraient intéressés par ce type d'équipement, il faut se faire un avis. En ce qui nous concerne, nous sommes plutôt satisfaits après plusieurs mois d'utilisation. En revanche, nous avons du mal à faire rentrer nos 100 tonnes de fourrages par cellule : il manque sans doute un mètre en hauteur. Pris par le temps en amont du projet, nous n'avons peut-être pas encore assez creusé la question. Pour le reste, d'ici peu de temps, nous aurons assez de recul pour dire si nous avons fait les bons choix ».

 


Vincent Gardey (Beaumont-sur-Vingeanne. bâtiment avec logettes pour jeunes génisses) : « Quand on équipe son bâtiment, cela va sans dire, nous devons bien prendre en compte les caractéristiques de ses animaux. Leur environnement, l'organisation du travail et même le système de production dans sa globalité ont aussi une grande importance. Ces critères sont un gage de bien-être animal et de productivité. Dans le cas des logettes pour génisses, les dimensions les mieux adaptées ont été déterminées après plusieurs visites en Allemagne ».

 


Régis Sirurguet (Busserotte-et-Montenaille, robot de traite GEA, bâtiment ossature bois lamellé-collé pour 145 vaches laitières sur caillebotis, logettes matelas Omega) : « De nouveaux équipements sur son exploitation peuvent changer le quotidien, de A à Z. Le robot de traite est un très bel outil, nous en sommes ravis, il y a des bénéfices sur le travail et aussi sur la santé. Quand on est jeune, on n'y pense pas forcément. Alors si je devais donner un conseil, ce serait de prendre en compte ces différents aspects. Tout le monde se sent mieux aujourd'hui sur la ferme, y compris les vaches dans leurs logettes. Les caillebotis permettent de réduire les quantités de paille, le travail est d'autant plus simplifié ».