Coopérative laitière de Côte-d'Or
Le flambeau est transmis
Samuel Bulot quitte la présidence de la CLCO après un mandat de deux ans, Hervé Dechanet lui succède depuis le 26 avril.
Un peu de 52 dans le 21 : telle est l’originalité de la coopérative laitière de Côte-d’Or (CLCO), qui vient d’élire un Haut-Marnais à sa tête. Hervé Dechanet, 42 ans, élève une centaine de vaches Prim’Holstein avec son frère Nicolas sur la commune de Poinson-lès-Grancey, non loin de Saint-Broing-les-Moines, Minot, Bure-les-Templiers et Cussey-les-Forges. Le nouveau président, qui siégeait déjà au conseil d’administration, est l’un des deux Haut-Marnais de la CLCO : « Il est vrai qu’il ne reste plus grand monde du 52, il y a Emmanuel Stelet de Villars-Santenoge et moi-même… Historiquement, notre département était rattaché à celui de la Côte-d’Or, de par les laiteries de Minot et Venarey ».
Au diapason
Hervé Dechanet partage les mêmes idées que son prédécesseur, éleveur à Prâlon : « nous voulons maintenir le dynamisme de notre coopérative, de notre filière, même si rien n’est simple pour autant avec une pyramide des âges qui n’est pas favorable et des installations qui ne s’affolent pas… Entretenir, voire améliorer nos relations avec les transformateurs fait partie de nos objectifs les plus importants ». Samuel Bulot rappelle que la CLCO « pèse » aujourd’hui 90 adhérents pour environ 60 millions de litres de lait : « Cela représente les deux tiers de la production départementale. Une quarantaine de millions, bio et conventionnel, sont contractualisés via Eurial. Les vingt autres millions sont en AOP, nous travaillons avec trois transformateurs que sont Lincet (Gaugry), Berthaut et Germain ». Le Côte-d’orien poursuit : « notre production laitière est certes en diminution, c’est une réalité, mais cette baisse est beaucoup moins marquée que dans d’autres régions de France. En Côte-d’Or, nous avons la chance d’être dans le berceau de la Simmental et de la Brune, ce n’est pas rien. La Montbéliarde et la Prim’Holstein ont aussi un poids important. Ce sont des atouts que nous devons exploiter ».
Que ça bouge !
Samuel Bulot et Hervé Dechanet pensent tous les deux que cette diminution de l’offre ne sera pas « sans conséquences » : « ce contexte doit nous permettre d’assainir nos relations avec nos partenaires, nos transformateurs. Il faut que nos ateliers tournent économiquement, il n’y a pas le choix. Être éleveur laitier demande beaucoup de travail, avec une grosse astreinte, même avec un système robotisé ! Socialement, ce métier doit être acceptable. Nous aimons ce que nous faisons et nous ne comptons pas nos heures, mais cela ne fait pas tout ». Le nouveau président rappelle qu’un prix de base de 430 euros les 1 000 litres est annoncé pour le mois de mai en cours : « ce niveau de prix reste très limité, les marges de manœuvre dans nos exploitations le sont tout autant car les charges sont encore élevées… À nous de chercher, trouver et développer des filières rémunératrices, à l’image de la marque C’est qui le Patron, dans laquelle plusieurs de nos adhérents sont engagés ». Samuel Bulot rappelle qu’Eurial avait incité le maintien de la production en 2022 : « cette mesure, certes aidée par une bonne récolte fourragère, avait bien marché. Quand les prix sont là, la production est là aussi… Nous devons nous faire entendre. La force du collectif est très importante dans nos démarches, il n’y a que collectivement que nous arriverons à peser ».