Nouvelles technologies
Atol CD veut attirer des talents sur l'agriculture

Berty Robert
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L’entreprise dijonnaise spécialisée dans les services numériques ouvrait ses portes le 4 avril. L’occasion de découvrir l’ensemble des solutions qu’elle conçoit et propose pour le monde agricole et pour lesquelles elle recrute des développeurs.

Atol CD veut attirer des talents sur l'agriculture
Le but de ces portes-ouvertes est, pour l'entreprise, de faire connaître ses nombreux métiers et d'attirer de nouveaux talents.

À Dijon, Atol Conseil et Développement a cette particularité d’être une entreprise de services numériques très implantée dans le secteur agricole. Elle joint en fait à son expertise numérique une véritable connaissance du milieu agricole, de ses besoins et de ses attentes, que ce soit au niveau des exploitants, ou pour ce qui concerne les techniciens de coopératives ou de Chambres d’agriculture. Depuis quelques années, elle organise une opération portes ouvertes qui est, pour elle, le moyen de se faire connaître auprès des étudiants et professionnels du développement informatique, et, éventuellement, d’attirer de nouveaux talents, car sur le large périmètre que couvre Atol CD, les besoins de recrutement sont permanents. Le service dédié à l’agriculture, situé rue du Docteur Maret, en plein Dijon, ne fait pas exception à cette règle. Il emploie aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs (un chiffre qui a doublé depuis 2019) et est encore en phase de croissance. Ces portes ouvertes fournissaient donc l’occasion d’aller découvrir ce que propose l’entreprise, en matière de d’applications numériques dédiées à l’agriculture.

Des applications devenues des « classiques »

Dans le lot, figurent des solutions qui sont devenues des « classiques » telles que l’application Mesparcelles, qui permet de piloter de manière technico-économique une exploitation, ou bien Agrilocal, plateforme offrant la possibilité aux agriculteurs de nombreux départements de France de proposer leurs productions pour l’éventuel approvisionnement de restaurations collectives, en répondant à des appels d’offres. Mais l’entreprise aborde aussi d’autres domaines. C’est le cas avec VizAgreste, par exemple. « Il s’agit d’un outil qui nous a été commandé par le ministère de l’Agriculture, précise Olivier Coiffu, responsable projets chez Atol CD. Il s’appuie sur le recensement agricole de la base Agreste qui a lieu tous les dix ans. Il permet de mettre en relief certaines données chiffrées récupérées à l’occasion de ce recensement (le dernier a eu lieu en 2020, ndlr) en racontant une histoire autour de ces chiffres, ce qui les rend plus parlants pour le grand public ». Qu’on parle de signes de qualité, de main-d’œuvre et d’externalisation de travaux agricoles, des traitements phytosanitaires ou bien encore de l’évolution du nombre d’exploitations, les données sont traduites sous forme d’infographies claires et plutôt attrayantes qui rendent ainsi concret un univers agricole parfois un peu hermétique. L’entreprise propose également des outils d’aide à la décision (OAD) tels qu’Insectes du silo, développé pour le compte d’Arvalis. « Le but, précise Olivier Coiffu, est de disposer d’une base de données permettant d’identifier le type d’insecte auquel on a affaire s’il s’avère qu’il est présent dans un silo. L’utilisateur peut alors mettre en œuvre les mesures adaptées pour lutter contre ce problème ».

On se comprend

Voilà vingt ans qu’Atol CD a commencé à travailler pour le secteur agricole. Une durée qui ne doit rien au hasard : « Nous avons de très bons techniciens, souligne Olivier Coiffu, qui savent développer sur du Java, du PHP (des langages de codage informatique, ndlr) mais la reconnaissance du secteur envers nous, elle vient d’abord du fait que, lorsque des acteurs agricoles nous exposent leurs problématiques, on les comprend. Pour concevoir des applications comme les nôtres, être un très bon technicien ne suffit pas : il faut comprendre ce que ceux qui nous sollicitent veulent faire, à quel problème ils sont confrontés… Quand on nous parle de plan prévisionnel de fumure, ou d’intrants, on sait ce que cela veut dire, et nous sommes beaucoup plus rapides dans la mise en œuvre des choses, de ce fait ». Et avec l’importance croissante des besoins en matière de valorisation des données numériques, ou l’arrivée de l’intelligence artificielle, on comprend que pour Atol CD, les perspectives ne manquent pas…

Du côté des nouveautés

Les applications les plus récentes conçues par Atol CD pour le monde agricole sont au nombre de deux :

- ARTB : elle vient juste d’être mise sur le marché et a été développée pour l’Association recherche technique betteravière (ARTB) à destination des producteurs de betteraves sucrières afin qu’ils puissent bénéficier de l’Instrument de stabilisation des revenus (ISR), en cas de mauvaise récolte ou de chute des prix. L’application permet d’automatiser le recours à cet ISR. Les betteraviers peuvent cotiser directement à ce fonds de compensation et déclarer les quantités de betteraves versées aux sucriers avec lesquels ils travaillent. À la suite de cette déclaration, l’application calcule si l’agriculteur est éligible ou non au versement d’une indemnisation, en fonction de critères préétablis.

- Spotizi sort également ces jours-ci. Atol CD a répondu à une commande de conception d’une plateforme pour Sumi Agro (entreprise japonaise productrice de biostimulants) qui travaille beaucoup avec des utilisateurs de drones afin d’appliquer ses produits. Le but est de faciliter la mise en relation entre agriculteurs et dronistes, afin de contractualiser des prestations de traitement. L’agriculteur poste son besoin précis de prestations sur la plateforme et, en retour, des dronistes qui y sont inscrits peuvent lui faire des offres.