Eplefpa de Cosne-sur-Loire
« À la croisée des chemins de la vie »

Chloé Monget
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Venant du domaine du notariat, Alicia Momaud a pris ses fonctions à la tête de l’Eplefpa de Cosne-sur-Loire depuis le 22 septembre. Elle présente sa vision du poste.

« À la croisée des chemins de la vie »
Alicia Momaud, 33 ans, est cosnoise.

À 33 ans, Alicia Momaud a pris la direction de l’Eplefpa de Cosne-sur-Loire le 22 septembre. Après 10 ans dans le notariat, Alicia sourit : « Au vu de mon parcours professionnel, on peut se demander pourquoi j’ai opté pour ce poste à l’Eplefpa de Cosne ! ». Pour l’expliquer, elle revient sur ses motivations.

Contact humain

Pour ce choix, elle détaille : « Je me suis lancée dans le notariat car je pensais sincèrement que l’on pouvait aider les gens dans des moments difficiles. En somme, les épauler pour passer des caps. Mais, finalement cette dimension humaine n’était pas requise, à mon grand regret. De ce fait, j’ai décidé d’arrêter, car continuer ainsi devenait inhumain ». Elle commence donc ses recherches et découvre l’annonce pour Cosne. « En lisant la fiche de poste, je me suis dit que cela était fait pour moi. Je ne sais pas trop comment l’expliquer » et poursuit : « je trouve cela intéressant de pouvoir s’investir d’un établissement qui vaut la peine d’exister et de perdurer dans les meilleures conditions qu’il soit. Je pense sincèrement pouvoir mettre mes qualités à profit ici afin de me rendre utile en remettant l’humain et les valeurs de partage au centre de tout ». Pour elle, cette idée du dévouement aux autres est de « famille puisque mes deux grandes sœurs, Élodie et Jennifer sont infirmières libérales ».

Conscience précise

En évoquant son cercle familial, elle ajoute : « Mon père, Marc, et ma mère, Nadia, étaient éleveurs de caprins avec transformation fromagère à Léré. J’ai donc fait les traites et conduit les troupeaux durant de nombreuses vacances. Cela laisse des souvenirs formidables et inoubliables. Malheureusement mon père a laissé sa santé et sa vie, en 2017, pour ce métier. Je connais donc parfaitement les difficultés que les exploitants peuvent rencontrer. À mon sens, avoir conscience de cela est déjà un atout indéniable afin de remettre un peu d’empathie humaine dans les échanges dits scolaires – que ce soit pour ceux avec l’équipe du site, les intervenants professionnels mais aussi les élèves ». Depuis son arrivée, elle espère avoir pu faire passer le message : « je suis là pour tous. Mon rôle est de pouvoir faire en sorte que chacun soit content de venir ici, sans avoir un poids ou une angoisse sur les épaules. Je suis persuadée que l’écoute est la première étape pour établir un environnement sain. Il est indéniable que la vie personnelle peut avoir un impact sur la vie professionnelle ou l’apprentissage. En partant de ce principe, il faut essayer de rendre le tout plus doux en proposant, déjà, une oreille attentive et, ensuite si cela est possible, des solutions. Cette responsabilité est encore plus centrale lorsque l’on réalise qu’un établissement tel que l’Eplefpa forme les adultes et les chefs d’entreprise de demain ».

Travailler le vivant

Pour elle, cette dimension est cruciale : « j’envisage mon poste sous trois volets : informatif, humain et promotionnel. En effet, il faut offrir toutes les clefs de l’enseignement pour la réussite de nos effectifs avec des cours pointus et pratiques. Ensuite, comme détaillé précédemment, la dimension humaine est indispensable puisque nous sommes parfois en contact avec des publics difficiles. Je pense que les établissements scolaires – quels qu’ils soient – ont un rôle dans l’éducation afin de permettre à certains de pouvoir vivre en société. Cela va passer notamment par l’explication de ce que l’on peut ou ne pas faire en classe, la politesse ou encore le respect de l’autre. Enfin, le pan promotionnel est primordial afin de faire rayonner la renommée de l’établissement. Si pour ma part je l’ai toujours connu, étant Cosnoise, force est de constater que l’Eplefpa n’a pas encore la visibilité qu’il mérite. Ce travail est déjà en cours notamment avec les dégustations du vendredi soir ou les différents événements comme le Cosne Wine Tour ». Elle conclut : « si je devais résumer toute ma vision en un seul mot, je choisirais « vivant », puisque l’établissement vit au rythme des élèves et des rencontres, et aussi car nous travaillons pour le vivant via les formations agricoles ou viticoles. En quelque sorte, l’Eplefpa est à la croisée des chemins de la vie qu’elle soit présente ou future ».