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Clap de fin pour Jacques Blanchot, l'assureur aux multiples casquettes

Propos recueillis par Christopher Levé
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Après 16 années à la direction des établissements de l'Yonne et de la Seine-et-Marne à Groupama Paris Val de Loire, Jacques Blanchot termine sa carrière en partant par la grande porte et s'oriente désormais vers « un nouveau chapitre », comme il aime le dire, lui qui refuse de parler de retraite. Retour sur sa carrière lors d'un entretien exclusif avec Terres de Bourgogne. 

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Jacques Blanchot, directeur des établissements de l'Yonne et de la Seine-et-Marne à Groupama Paris Val de Loire.

Jacques Blanchot, pouvez-vous tout d’abord nous raconter comment vous êtes arrivés dans le monde de l’assurance ?

Jacques Blanchot : « J’ai fait un bac scientifique, puis quatre années de fac où j’ai fait une maîtrise de gestion des entreprises, avant de partir faire mon service militaire. À la suite de cela, j’avais différentes possibilités de jobs : travailler dans une chaîne de restauration rapide, d’être VRP pour une marque de jus de fruit ou encore entrer dans le monde de l’assurance. Pourquoi ce choix ? Car je suis issu d’une famille d’assureurs », rit-il. « Mon père a été assureur pendant 35 ans, mon frère pendant 40 ans et je trouvais qu’ils étaient loin d’être malheureux. J’ai donc intégré la société Gan assurances, qui était à l’époque l’un des trois fleurons de l’assurance française.
Le métier au départ consistait à rencontrer des créateurs d’entreprises pour mettre en place des régimes sociaux : caisses de retraite et régimes de prévoyance. J’ai fait cela pendant 23 ans au Gan, à différents endroits et en progressant dans la hiérarchie. Entre-temps, le Gan avait été racheté par Groupama, ce qui m’a ouvert des possibilités d’évolution. Un jour j’ai répondu à une offre qui était celle de prendre la direction de l’Yonne et c’est comme ça que je me suis retrouvé ici, il y a 16 ans, le 1er octobre 2007 ».

Quand vous avez commencé dans le monde de l’assurance, vous vous voyez finir un jour à un poste de direction ?

JB : « Absolument pas, je n’avais pas cette ambition. J’ai commencé dans ce milieu car mon père et mon frère en parlaient d’une belle façon et qu’il fallait démarrer dans la vie active. À ce moment-là, je n’imaginais déjà pas y rester 40 ans », sourit-il.

Quelles sont les choses qui ont pu vous marquer pendant vos 16 dernières années ?

JB : « En arrivant ici, j’avais l’image d’un petit territoire et d’une petite ville qui était Auxerre. J’ai été étonné du dynamisme de l’Yonne d’une façon générale. J’avais travaillé à Nice, Toulouse ou Marseille où la population était plus importante que celle du département icaunais dans son ensemble, donc cela surprend quand on arrive. Mais il y a une dynamique très forte ici, que ce soit au niveau agricole comme au niveau des PME et des PMI. C’est une vraie richesse pour le département. Tout cela m’a plu et a guidé les soutiens que j’ai pu proposer à ma direction générale pour aider le territoire ».

Tous les ans, beaucoup d’actions sont mises en place par Groupama : celles avec le SDIS pour les incendies de récoltes et les gestes qui sauvent, celles avec les gendarmes sur la cybersécurité et la prévention des vols en milieu rural, celles sur la sensibilisation aux risques au volant… Quelle est la volonté de Groupama à travers cela ?

JB : « Globalement, dans toutes les actions que l’on peut mener, ce sont des actions qui sont toujours rattachées au territoire. Je crois que l’ancrage territorial est quelque chose de cruciale au niveau de Groupama. L’entreprise n’appartient à personne, on n’est pas coté en Bourse, on n’a pas d’actionnaire, on a juste une obligation d’être responsable. Alors, avec le bénéfice que l’on peut dégager, on peut faire ces actions, on peut réinjecter cet argent dans les territoires. Ce sont nos trois valeurs : proximité, solidarité, responsabilité ».

Vous avez le grade de lieutenant-colonel au sein de la réserve citoyenne de la gendarmerie de l’Yonne, pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste ?

JB : « Un jour, l’ancien colonel du groupement de la gendarmerie de l’Yonne, le colonel Boismoreau, m’a proposé d’intégrer la réserve citoyenne de la gendarmerie nationale. J’ai naturellement dit oui car cela me paraissait intéressant de pouvoir apporter ma vision d’assureur à de la prévention au niveau de la gendarmerie.
Très rapidement, cela s’est enchaîné avec l’association des cadets de la gendarmerie qui a été créée à peu près à ce moment-là, il y a quatre ans, dont je suis le vice-président. Là, l’idée est que je puisse apporter mes connaissances dans le domaine civil à la constitution de cette association qui s’adresse à des jeunes dans le but de leur faire découvrir la gendarmerie. Je suis content de pouvoir contribuer à cela ».

Quelle est la chose dont vous vous souviendrez le plus après ces 16 années ?

JB : « Ce sont toutes les personnes qui ont répondu favorablement à l’invitation de mon pot de départ. Je pense que c’est dans ces moments-là qu’on a la vérité. De voir autant de monde, de personnalités venir à cette occasion, pour moi c’est une vraie reconnaissance de ce que j’ai pu mettre en place, à différents niveaux, au cours de mes 16 ans ici. Mais si cela a pu se faire, c’est en partie grâce à mes présidents successifs, Jean-Paul Nieutin, Philippe Renoux et Pascal Maupois, , aux administrateurs et à mes collaborateurs. Tout seul, je n’y serai jamais arrivé. De pouvoir, grâce à Groupama et par Groupama, réussir à être acteur et utiliser tous les moyens qu’on avait pour faire beaucoup d’actions et de prévention, c’est vraiment ce que je garderai en mémoire. Si demain, ne serait-ce qu’une personne réussie à en sauver une autre grâce à des bons gestes appris dans l’une de nos formations, on aura réussi notre pari ».

Maintenant, qu’allez-vous faire ? Avez-vous des projets ?

JB : « Officiellement, je ne serai en retraite qu’au 1er février, même si je suis en congés jusque-là. Pour l’après, d’abord je resterai vice-président de l’association des cadets de la gendarmerie et lieutenant-colonel de la réserve citoyenne. Tant que la gendarmerie veut de moi, je suis disponible », sourit-il. « À ce jour, je n’ai pas d’autres fonctions, mais j’ai plusieurs appels du pied, de différentes structures et je me laisse du temps pour faire mon choix », rit-il. « J’aimerais bien réussir un nouveau challenge, de mettre en place quelque chose de conséquent pour le département. Il y a énormément d’atouts ici pour créer de la dynamique dans ce beau département ».