Vente à la ferme
Vente de reproducteurs à la ferme dans la Nièvre

Chloé Monget
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Organiser une vente à domicile, lorsqu’on est éleveur, c’est une approche différente du métier et de l’organisation du travail. Exemple avec Valentin Fassier, éleveur à Sampanges (Gimouille – 58) dont le marché de Sancoins est partenaire.

Vente de reproducteurs à la ferme dans la Nièvre
Valentin Fassier, éleveur à Sampanges dans la Nièvre.

« J’aime dire que je fais du broutard ». Valentin Fassier, éleveur situé à Sampanges, dans l’ouest du département de la Nièvre, revendique la fierté du travail bien fait. Il faut dire qu’il est la cinquième génération à opérer cette activité. « Cette génétique, c’est un héritage de plus de 145 ans ! » Elle ne vient pas de nulle part : l’éleveur conduit sa cinquantaine de mâles simplement : à la mise à l’herbe, ils sont séparés en deux lots selon leurs âges. En s’appuyant tout d’abord sur le pâturage tournant et les mères, la complémentation ne commence qu’au courant du mois de juin. Les animaux sélectionnés pour la vente sont triés début août et conservent le même régime. Cette conduite uniforme et ce tri tardif permettent de sélectionner les animaux en gommant l’effet milieu. Ce sont donc les qualités maternelles et le potentiel génétique qui sortent les animaux du lot.

Des raisons bien précises

Ce travail, il se voit complété par un mode de commercialisation particulier : une vente en ferme que l’agriculteur va proposer en septembre, en partenariat avec le marché de Sancoins, dans le Cher tout proche. « J’organise, poursuit l’éleveur, une vente de reproducteurs Charolais inscrits ». Valentin Fassier n'en est pas à son coup d’essai en la matière : c’est la troisième année qu’il procède ainsi, et pour des raisons bien précises. « J’ai opté pour un partenariat avec Sancoins pour une question de proximité. Les deux marchés nivernais étant trop loins pour moi. C’est aussi sur ce marché que je commercialise une grande partie de mes animaux. L’équipe est accueillante et dynamique et l’organisation de la prochaine vente à la ferme est d’ailleurs confiée à Florian Mélaye, chef des ventes du marché de Sancoins ». Pour l’éleveur nivernais, vendre à la ferme, c’est le moyen de redynamiser la communication sur son élevage, alors qu’il n’est plus présent sur les concours, les stations ou les autres ventes. Le bouche-à-oreille ne suffit pas. « Autrefois, ajoute-t-il, nous réalisions des ventes à la ferme traditionnelles, avec des visites tout au long de l’année, mais la formule s’est essoufflée à partir de 2017. La mise en place d’une vente selon cette formule modernisée et en partenariat avec Sancoins a permis le maintien du nombre d’animaux vendus annuellement. C’était mon objectif à l’époque. Aujourd’hui, je souhaite valoriser plus de reproducteurs, car le cheptel en a le potentiel ».

Optimiser une organisation de travail

Mais la raison principale du choix de Valentin Fassier, il faut la chercher du côté du fonctionnement de son exploitation. Les ventes réparties sur l’année sont extrêmement chronophages et peu prévisibles, elles demandent une gestion des lots d’animaux plus fine. « Je cherche constamment à optimiser et simplifier mon travail pour me libérer du temps. Je trouve un meilleur équilibre dans ce nouveau mode de vente. Le travail en lien avec les reproducteurs se concentre dans les deux semaines autour de la vente, il est facilement planifiable et maîtrisable. Depuis 11 mois, c’est une des raisons qui me permet de pallier un manque de main-d’œuvre, suite à l’installation de mon salarié ». Valentin Fassier est d’ailleurs en quête d’un nouveau salarié.

Note de bas de page : Renseignements sur la vente et le recrutement en cours au 06 45 50 00 01