Agroforesterie

Les pépinières Naudet disposent d'un véritable outil de promotion de l'agroforesterie

Présentes au salon Euroforest, les pépinières Naudet, dont le siège est à Leuglay, au nord de la Côte-d’Or, trouveront là une belle occasion de communiquer sur leur pôle Agroforesterie. Celui-ci existe officiellement depuis septembre 2020. Sur une cinquantaine d’hectares répartis entre les communes de Leuglay et de Voulaines-les-Templiers, l’entreprise a planté, à l’automne 2019, 22 000 arbres et arbustes destinés à constituer une vitrine grandeur nature de son savoir-faire en matière de solutions d’agroforesterie. Trois ans ont passé et nous avons voulu savoir comment cet « outil » est utilisé, ce qu’il apporte aux clients de Naudet et à l’entreprise elle-même, et ce qu’il génère comme intérêt. Directrice de travaux, Isabelle Jounot a participé à la création du pôle Agroforesterie : « l’année qui a suivi la plantation, explique-t-elle, a été très favorable à la croissance des essences choisies. Nous avons des arbres et des arbustes qui ont déjà pris un bon mètre de pousse ».

Forte croissance

Le pôle a eu un impact positif sur l’activité agroforesterie de Naudet et ce d’autant plus qu’il a pu bénéficier des différents dispositifs financiers disponibles ces dernières années pour favoriser les plantations de haies ou d’arbres. « Dans le cadre de cette activité, souligne Isabelle Jounot, nous plantons en moyenne 200 000 plants par an, pour un total d’une centaine de kilomètres de haies ». En trois ans, le nombre de salariés du pôle a doublé : ils sont aujourd’hui une trentaine. L’entreprise intervient sur une moyenne de 300 chantiers annuels dans 20 départements et le chiffre d’affaires du pôle a été multiplié par 3. Depuis trois ans, il a aussi permis de mettre en place des suivis scientifiques pour observer l’effet des plantations sur la biodiversité. On en est encore qu’au début mais certains constats, qui demandent à être confirmés dans les cinq ou six prochaines années, sont encourageants : « avec le soutien du Conseil départemental de Côte-d’Or, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), de la Société d’histoire naturelle d’Autun, en Saône-et-Loire, ou encore de la délégation régionale du Conservatoire botanique national, nous avons réalisé des suivis sur la présence de chauves-souris, d’oiseaux, les insectes pollinisateurs et les carabes, poursuit la directrice. Ces animaux sont de bons indicateurs de l’évolution des habitats naturels. On devrait voir la faune augmenter en quantité et en diversité. Les carabes, en particulier, sont d’excellents auxiliaires de cultures, prédateurs d’insectes ravageurs. Ils adorent les couverts herbacés des haies ».

Un site très visité

Autre type de suivi qui devrait prochainement être mis en place sur ce pôle : les capacités de stockage de carbone des plantations, le niveau de biodiversité dans les sols ou encore la biomasse. D’ores et déjà ce qui est en place a été inspirant puisque des agriculteurs de Vareilles, près de Sens, dans l’Yonne, clients de Naudet, ont dupliqué sur leurs parcelles certaines des solutions adoptées pas les pépinières, comme autant de prolongements du pôle côte-d’orien. Le site fait aussi l’objet de nombreuses visites, souvent commentées, de la part d’un public varié : particuliers, scolaires, étudiants, techniciens de Chambres ou de coopératives, grands groupes industriels qui investissent dans des plantations forestières, étrangers… Des panneaux pédagogiques vont prochainement être installés pour informer les visiteurs en autonomie sur une balade de 2 km.