Pâturage tournant
La pratique du pâturage tournant

Berty Robert
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Parmi les techniques permettant d’optimiser la ressource en herbe, le pâturage tournant est aujourd’hui beaucoup invoqué. Intéressant sur le papier, elle réclame néanmoins de la part de l’éleveur une organisation de travail différente.

La pratique du pâturage tournant
Des vidéos, consultables sur le site de la Chambre régionale d'agriculture de BFC permettent de découvrir des témoignages d'éleveurs de Côte-d'Or et de Saône-et-Loire pratiquant le pâturage tournant.

Dans l’optique de renforcer l’autonomie fourragère des élevages, la pratique du pâturage tournant est aujourd’hui souvent mise en avant. De fait, elle présente de nombreux intérêts mais implique aussi des contraintes à prendre en compte. Sans constituer une formule magique, il peut être intéressant de l’appréhender, en ayant bien conscience de tout ce qu’elle suppose. En Côte-d’Or, force est de constater que cette pratique est encore assez peu développée auprès des éleveurs allaitants alors que les éleveurs laitiers s’y mettent plus. En allaitant, la tendance est plutôt à une simplification des systèmes, avec moins de bovins sur des surfaces identiques, ce qui revient à une désintensification du système fourrager. Il faut reconnaître que, pour des éleveurs dont la charge de travail est déjà très conséquente, mettre en place un pâturage tournant peut – dans un premier temps – alourdir encore cette charge. Cela réclame, en effet, d’adapter ses clôtures, les points d’eau… Des contraintes qui sont aussi des freins. Toutefois, cette contrainte il faut aussi la relativiser, comme le souligne Matthieu Javelle, conseiller bovins viande, fourrages et contrôle de performance à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or : « C’est un fait : le démarrage d’une pratique de pâturage tournant réclame de revoir son organisation de travail. Le plus difficile, au départ, c’est d’habituer les bovins au changement de parcelle. Parfois, cela peut réclamer un peu de temps en termes de manipulation d’animaux, mais une fois que les aménagements nécessaires ont été mis en place et que les bêtes ont pris l’habitude de changer de parcelle, on peut, au contraire, gagner du temps, parce que les animaux seront devenus plus faciles à manipuler ».

Faire connaître la pratique sous tous les angles

Si l’on parvient à surmonter ces contraintes de départ, le pâturage tournant gagnerait à être développé. D’ailleurs, dans ce cadre et en collaboration avec la Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté (BFC), les services de la Chambre de Côte-d’Or ont travaillé afin de mettre cette pratique en avant. Des vidéos, qui traitent plus largement de l’engraissement à l’herbe, et dans ce cadre, du pâturage tournant, ont été réalisées en ce sens. Elles sont consultables par le biais de ce lien : https://www.youtube.com/@chambreregionaledagricultu6321.

On y trouve des témoignages d’éleveurs de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire qui expliquent ce qu’ils ont mis en place, et pour quelles raisons. Ils évoquent leur intérêt mais aussi leurs contraintes. « Vue l’évolution des coûts en termes d’achat d’aliments, souligne Matthieu Javelle, l’engraissement des animaux à l’herbe, avec des pratiques d’optimisation, présente tout de même un grand intérêt. Nous voulions montrer des témoignages de gens déjà impliqués, afin de montrer ce qui est possible ». Au-delà des vidéos, la Chambre va poursuivre ce travail au travers d’un webinaire destiné à toutes les personnes intéressées et qui permettra aussi aux conseillers de présenter en détail les résultats des exploitations pratiquant le pâturage tournant. Enfin, ce travail de fond sera complété par l’organisation de portes ouvertes sur ces mêmes exploitations.

Engraissement à l'herbe : Témoignage de Simon Dumontet