Formation

AgriActes, en résonnance avec l'actualité agricole

Une nouvelle promotion de stagiaires inscrits pour suivre la formation AgriActes, organisée par la Chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté (BFC), a fait sa rentrée. Ils sont neuf (une femme et huit hommes), exploitants ou représentants d’organismes agricoles, venus de Côte-d’Or, de Haute-Saône, de Haute-Marne et du Doubs. Le démarrage de cette troisième session AgriActes (après celles de 2017 et de 2023) revêtait un caractère un peu particulier : alors que cette formation vise à doter des personnes qui ont choisi de prendre des responsabilités au sein du monde agricole (syndicalisme, organismes professionnels…) d’outils leur permettant d’approfondir leur réflexion, de structurer leurs discours et d’être plus à l’aise pour défendre des points de vue et argumenter, cette rentrée se faisait sur fond d’une protestation agricole d’un niveau inédit. Forcément, ce hasard du calendrier donnait une autre dimension à leur engagement. Cela leur était rappelé, lors du lancement de la promotion, à l’Institut Agro Dijon, le 30 janvier, par François Roche-Bruyn, directeur de l’Institut et Anne Bronner, directrice de la Chambre régionale d’agriculture. « Le contexte de manifestations médiatisées, soulignait cette dernière, rappelle l’importance de s’appuyer sur des agriculteurs capables d’argumenter et d’échanger avec la société civile ».

« Contrebalancer des discours négatifs »

Christine Gobillot, agricultrice en Haute-Marne, près de Bourbonne-les-Bains, en polycultures-élevage lait, a décidé de s’inscrire à la formation après en avoir entendu parler par une de ses amies qui l’a suivie l’an dernier : « Elle en avait été enchantée et ça m’a donné envie de franchir le pas. Elle s’était vraiment sentie enrichie de ce qu’elle avait appris, notamment pour mieux maîtriser son discours quand on parle de notre métier. C’est aussi l’occasion d’échanger, de mieux comprendre certaines choses, d’élargir notre horizon ». À ses yeux, l’occasion ainsi fournie de côtoyer d’autres corporations lui apportera beaucoup. « Par ailleurs, le contexte actuel, poursuit-elle, permet de reparler des agriculteurs, sous un angle nouveau. Cela permet de contrebalancer un discours qui était systématiquement négatif sur nos professions, ces dernières années. Les manifestations nous ont permis d’expliquer nos problèmes à la population, les médias approfondissent les sujets, c’est une bonne chose ! » L’intérêt d’AgriActes est qu’elle permet aux participants de rencontrer et d’entendre des intervenants de milieux très divers : Christine Gobillot attend beaucoup de ces échanges. C’est aussi le cas pour Thomas Groshenry, agriculteur du Doubs, près de Besançon, en exploitation laitière et allaitante (Montbéliardes et Limousines). Depuis dix ans, il n’a cessé de prendre des responsabilités au sein de groupes ou d’associations. Il est impliqué au sein de la coopérative d’insémination Gén’Iatest : « ce qui me motive, c’est d’améliorer ma communication au sein de la coopérative, mais aussi sur la coopérative vis-à-vis de l’extérieur. J’ai envie d’apprendre à animer des évènements, de m’enrichir personnellement, de faire passer des messages au grand public. Je me sens bien en tant que paysan et j’ai envie de communiquer cette image ». S’ouvre à présent pour eux une période de plusieurs mois au cours de laquelle différentes sessions se succéderont.