Sport
Un collège qui forme des cyclistes en Haute-Saône

Alexandre Coronel
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À Faucogney-et-la-Mer, en Haute-Saône, le collège Duplessis-Deville est le seul en France à proposer une section sportive dédiée au cyclisme. Cette année 27 élèves y ont été accueillis. Peut-être une « pouponnière » pour un cyclisme en quête d’un successeur à Laurent Fignon et Bernard Hinault, les derniers vainqueurs nationaux du Tour de France ?

Un collège qui forme des cyclistes en Haute-Saône
Le développement de la section sportive scolaire dédiée au cyclisme a permis de faire rayonner l’établissement au-delà de la Franche-Comté, avec des sportifs comme Hugo Ritaine .

Au cœur du plateau des 1 000 étangs, le collège de Faucogney-et-la-Mer, au nord de la Haute-Saône, entre Remiremont et Belfort, bénéficie d’un cadre naturel qui invite à sa découverte… Il jouit d’une belle dynamique, d’un développement prometteur dans le cadre d’un programme expérimental, où il a été désigné comme « Collège ouvert ». Il est devenu lieu d’accueil de services publics ouvert à tous (cours informatique, activités sportives, vente de produits locaux…), proposant de se former à tous les âges de la vie (formations qualifiantes, remise à niveau en langues, etc.). Avec ses options sportives, agricoles et santé uniques dans le quart nord-Est, l’établissement scolarise des enfants issus de huit départements différents. Il était pourtant en sursis au début des années 2010. « En raison d’effectifs jugés trop faibles (entre 140 et 160 élèves depuis dix ans), l’établissement était promis à la disparition, relate Rudy Cara, le principal. À l’automne 2014 nous avons alors fait le choix de nous engager dans le développement de pratiques pédagogiques innovantes ». Pour cela, le chef d’établissement et son équipe ont noué des partenariats avec différents partenaires et lancé différents projets. « De la mobilité européenne Erasmus à la vente en direct des produits locaux par les élèves et pour les élèves (projet Km Zéro), en passant par les associations comme « Lire et Faire Lire », la vie des élèves est rythmée par les diverses options choisies par chacun ».

Du vélo au quotidien

Mais l’action la plus populaire, qui a contribué à faire connaître le collège de Faucogney bien au-delà des limites du département, est sans conteste celle liée à un « sport étude » dédié au vélo. Depuis le printemps 2018, les élèves de cette section ont désormais un créneau quotidien de pratique cycliste entièrement intégré dans leurs emplois du temps (1 à 3 heures selon les jours, du lundi au vendredi). Une vingtaine de bénévoles encadrent et accompagnent les entraînements sur route ou en VTT. Le collège a acquis un véhicule qui suit systématiquement le peloton lors de sorties sur route. Au cours de cette année scolaire 2021-2022, 24 élèves sont partis en voyage dans le nord de l’Italie, où ils ont pu visiter le musée du cyclisme à Ghisallo et découvrir les routes du Tour de Lombardie dans le triangle Côme/Lecco/Bellagio. « Les meilleurs ont même pu réaliser plusieurs ascensions du Mur de Sormano », précise Rudy Cara. À l’automne, les collégiens cyclistes de Faucogney étaient invités par Yves Krattinger, président du Conseil départemental de Haute-Saône, à une présentation des Tours de France… où ils ont pu rencontrer Christian Prudhomme, directeur de ce grand événement.

Un vrai tremplin sportif

Sept ans après le lancement de l’option Cyclisme et l’initiation au vélo à l’automne 2015, le chemin parcouru est impressionnant. « Nos meilleurs élèves nous quittent désormais à l’issue de leur classe de 3e pour rejoindre les classes sportives de lycées réputés, et invariablement chaque année le bouche-à-oreille conduit jusqu’à notre village des élèves passionnés de vélos qui rêvent de pouvoir pratiquer leur passion au quotidien », se réjouit le principal, qui compte bien entraîner d’autres établissements dans son sillage… « Notre projet cycliste a vocation à grandir, à poursuivre de nouvelles expériences au gré des rencontres. Mais notre projet a surtout vocation à réveiller les esprits : pourquoi ce collège est-il le seul en France à fonctionner sur ce modèle, où est l’ambition politique de la Fédération ou du ministère ? », interroge-t-il, prédisant le retour de l’usage quotidien de la bicyclette.