Initiative
De la farine de paille pour la litière

Guillaume de Werbier
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L’entreprise de négoce de paille et fourrage Grimault, dans le nord de la Vienne, vient de faire construire une unité de transformation pour développer son activité de production de farine ou granulés de paille. Des matières destinées aux matelas logettes des vaches laitières ou aux élevages avicoles.

De la farine de paille pour la litière
L’entreprise de Thierry et Cécile Grimault est sur le point d’obtenir une certification pour pouvoir produire des granulés de paille bio.

Depuis plusieurs années, les éleveurs laitiers ayant opté pour des tapis de logettes s’orientent vers l’utilisation de farine de paille, pour la propreté des animaux, l’optimisation du nettoyage et pour réduire les volumes de paille à acheter. Un créneau dans lequel s’est engagée la société de négoce Grimault, basée à Craon (Vienne), sous l’impulsion d’un de ses salariés. « À ce moment-là, ce n’était pas encore trop connu. Une seule entreprise, dans l’Est de la France en produisait. Dès le début, c’est un produit qui a bien marché », se souvient Thierry Grimault. Avec sa femme Cécile, il est à la tête d’une SARL créée en 2001, et qui compte 16 salariés. L’entreprise a, en parallèle, développé la commercialisation de granulés de paille utilisés en litière dans des bâtiments d’élevage avicole. Leurs principaux clients se trouvent localement, mais aussi en Pays de la Loire et Bretagne. « Jusqu’à maintenant, on faisait sous-traiter la partie granulation, mais on broyait la paille dans les locaux pour faire la farine », détaille le couple. La demande s’est vite accrue, au point d’avoir trouvé au fil des années des marchés sur une grande partie de la France. En 2020, 3 500 t de farine de paille et de granulés ont été commercialisés. Devant une demande en forte progression, la SARL vient d’investir près de 1,20 M€ pour la construction d’une nouvelle usine de transformation. L’équipement peut désormais prendre en charge la granulation. « La paille est mise sur un tapis roulant, passée dans le broyeur, puis dans une presse à granulés, ensachée, conditionnée en big-bags d’1 tonne, ou dirigée vers des cellules de stockage. On a un réglage spécifique pour faire les granulés de paille. L’usine a été dimensionnée pour accueillir une seconde presse à granulés. En pleine capacité, avec ces deux presses, on pourra sortir 30 000 t / an. » Ce développement va générer un emploi supplémentaire au sein de l’entreprise. Thierry Grimault se réjouit de voir que cette nouvelle étape lui offre aussi d’autres perspectives de marchés comme la production de granulés de luzerne destinés à l’alimentation animale. « On vient déjà de signer un contrat de 600 t pour commencer ! »