Salon de l'agriculture
« Le Charolais c'est ma vie »

Chloé Monget
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Pour la seconde fois, le Gaec Savre est sélectionné pour participer au Salon de l’agriculture à Paris (du 25 février au 5 mars). Une consécration qui demande de l’investissement.

« Le Charolais c'est ma vie »
Anthony Savre et Pauline Bouterige (Gaec Savre) avec Sylvanie, génisse de deux ans née sur l'exploitation à Fleury (Decize) et issue d'une insémination entre Havanaise – née aussi sur l'exploitation – et Night Club.

« On ne se réveille pas un matin en se disant on va aller au Salon. C’est l’aboutissement d’un travail de plusieurs années et de choix parfois difficiles à faire » insiste Anthony Savre, 45 ans et associé du Gaec Savre avec Pauline Bouterige, 43 ans. Sélectionné en 2019, le Gaec participera donc pour la seconde fois au Salon de l’agriculture à Paris accompagné cette année par Sylvanie (génisse de 2 ans – père : Night-Club et mère : Havanaise).

Raisons et sentiments

« Sylvanie est née sur l’exploitation, nous sommes donc fiers qu’elle soit sélectionnée pour Paris » soulignent Anthony et Pauline. « Il y a un attachement particulier avec ces animaux issus directement de sa propre ferme, ce qui donne encore plus de valeur à cette sélection. À nos yeux, c’est notre travail qui est mis en avant, que ce soit via les choix génétiques ou encore par le pansage de nos animaux au quotidien. Ce n’est pas un métier facile, mais c’est un métier passionnant et c’est tout cela qu’il faut montrer et expliquer à Paris ».

Une race multiple

Si la sélection est donc une consécration, Anthony et Pauline rappellent qu’il n’y a pas d’animal parfait. « Et heureusement car sinon personne ne pourrait s’améliorer. En effet, chacun fait sa sélection génétique en fonction de ses envies et de ses goûts. D’ailleurs, pour nous, le charolais est une des seules races à viande offrant un grand panel aux éleveurs. C’est une race aux multiples facettes qui a beaucoup à apporter grâce à cette polyvalence. De plus, nous sommes persuadés que les éleveurs permettent de la pérenniser quels que soient leurs choix génétiques ». Et Anthony Savre l’avoue : « pour moi, le Charolais c’est mon enfance, ma profession, mon gagne-pain, mon quotidien… en somme, le charolais c’est ma vie ».

Rester simple

Si la race propose, selon eux, une grande palette génétique, les associés du Gaec Savre recherchent des points bien particuliers. « Il faut aller à la simplicité en intervenant le moins possible – notamment en période de vêlage. Attention, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas surveillance ! Il faut retrouver une certaine confiance en nos animaux, et les soigner sans excès. Ils doivent être en bonne forme, sans trop de gras – car cela peut être néfaste pour eux – ce qui n’est pas toujours facile à gérer. Enfin, de notre côté nous apprécions beaucoup les charolaises avec du dos, une belle ligne et une finesse du grain de viande ». Anthony et Pauline pointent également que la sélection peut être accessible en s’alliant avec d’autres. « Nous achetons des taureaux en commun avec d’autres éleveurs. D’une part, cela nous permet d’accéder à certaines lignées et d’autre part ces associations engendrent, avec lesdits confrères, des échanges constructifs sur nos pratiques. Ce qui nous permet à tous d’évoluer ». Même si Sylvanie sera à Paris toute la semaine du Salon, Anthony et Pauline ne pourront y aller qu’une journée : « c’est dommage que cet événement se déroule pendant la période de vêlage… car on en profite moins. C’est un petit regret, mais qui s’efface vite quand on repense à toute cette aventure ! ».

Le Gaec Savre

Pour mémoire, le Gaec s'étend sur 270 ha, dont 150 ha de prairies et 120 ha de cultures (blé, colza, trèfle porte graines, orge, maïs) avec 120 vaches à vêler.