Nuisances dans les bâtiments
Pigeons: le cauchemar des exploitations
Tout le monde connaît ce volatile familier des villes. Mais l’oiseau sévit aussi en campagne, où il aime à se nicher dans les stabules. Un hôte indésirable qui ne lasse pas d’agacer les agriculteurs.

A Lamenay-sur-Loire, Jean-Louis Rochu et Franck Gilbert se sentent un peu démunis. Comme bon nombre de leurs collègues agriculteurs, ils doivent faire face à de curieux envahisseurs : les pigeons. Ceux-ci ont élu domicile dans les stabules des exploitants agricoles, et depuis ils se multiplient et échappent même à toute tentative de les éliminer. A Surgy, Franck Gilbert élève quelques 120 vaches charolaises, et a fait construire sa stabule en 2002. A peine un an après, les premiers pigeons sont arrivés. D’abord ils n’étaient qu’une dizaine, à faire leur nids dans les hauteurs du bâtiment, mais rapidement ils se sont multipliés. Et la population de pigeons est allée croissante. «Si j’avais su, je serais intervenu tout de suite et je n’aurai pas laissé faire», regrette Franck. Le souci, c’est que les pigeons se reproduisent vite, et l’espèce est résistante. Bien à l’abri dans les bâtiments, ils trouvent confort et nourriture, se nourrissant de granulés comme les vaches. Mais là n’est pas le principal problème : pour les agriculteurs, ce sont les nuisances causées par les pigeons, à commencer par les excréments. Chaque jour, les éleveurs en retrouvent et sont obligés de nettoyer indéfiniment. «Quand on ouvre les vannes, il y a des crottes de partout, explique Franck Gilbert. Les tracteurs sont barbouillés. L’été je suis obligé de bâcher mes céréales, ça représente du travail en plus». Et si l’agriculteur garde le sourire : «je ne m’en suis jusque là jamais pris sur la tête, mais c’est quand même déjà arrivé à une agricultrice», ce n’est pas sans une pointe d’amertume. «Si on veut nous mettre à disposition une équipe pour intervenir pour les chasser, il n’y a pas de problème», convient-il. Du côté de Jean-Louis Rochu, un éleveur qui travaille à Nogent, c’est le même son de cloche. Lui aussi, à peine un an après la construction de sa stabule, a vu les envahisseurs arriver. «C’est infernal, commente l’éleveur. On retrouve des plumes et des excréments tout le temps, et il faut que l’on intervienne régulièrement sans quoi ils prolifèrent. Je me suis renseigné au Salon de l’élevage et on m’a dit qu’il n’y avait aucun produit répulsif afin de les chasser». Démunis, les agriculteurs utilisent régulièrement le tir dans l’espoir d’éliminer les pigeons. Mais l’efficacité reste limitée, ceux-ci se réfugiant dans d’autres exploitations avant de revenir. «C’est un animal plus intelligent qu’on ne le croit et c’est très difficile de l’éliminer», estime Franck Gilbert. Sans compter les éventuels problèmes sanitaires que les pigeons peuvent poser, et contre lesquels les vétérinaires mettent pourtant les agriculteurs en garde. Pour l’heure, c’est un poison au quotidien pour ces chefs d’exploitation.
Le pigeon, c’est quoi ?
Les pigeons sont des oiseaux de la famille des Columbidae, se nourrissant principalement de graines, mais avec un régime très élargi autour des lieux où les déchets alimentaires leur sont disponibles, ce qui les fait parfois qualifier d’éboueurs urbains. Pesant en moyenne de 500 à 800 g, ces oiseaux appartiennent à plusieurs espèces. On les trouve dans tous les continents. Le pigeon vit entre 5 et 10 ans et forme des couples stables. Le mâle et la femelle partagent toutes les tâches, y compris celle de nourrir les pigeonneaux avec le lait de jabot qu’ils produisent à l’aide d’une glande de leur jabot. (Source Wikipédia)