Agritechno
Chronique Agritechno : des outils pour construire des modèles météo

Caroline Chanlon
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Terres de Bourgogne vous propose une nouvelle chronique consacrée aux technologies innovantes utilisées en agriculture. Son autrice est Caroline Chanlon qui a travaillé pour une entreprise informatique de Côte-d’Or développant des applications web et mobile pour faciliter le travail des agriculteurs. Elle nous parle cette semaine des moyens de traitement des données météo.

Chronique Agritechno : des outils pour construire des modèles météo
Adrien Pillot, du Domaine Fernand et Laurent Pillot à Chassagne-Montrachet devant une station connectée (Crédit Adrien Pillot)

Les applications comme la Météo agricole permettent d’avoir une vue assez précise et fiable heure par heure du temps qu’il va faire. Ces prévisions sont basées sur des données collectées par des stations météorologiques locales, des satellites et d’autres instruments de mesure. Cependant, les épisodes isolés et très localisés passent aujourd’hui au travers des mailles du filet et ne peuvent pas faire l’objet d’une alerte. Par ailleurs, le dérèglement climatique a donné lieu à des épisodes météo très inattendus qui impactent directement les cultures. L’exploitation des données issues des stations connectées apparaît comme un moyen de prévenir et de réagir plus rapidement grâce à la définition de modèles. C’est avec cet objectif en tête que la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or s’est associée à Sencrop, start-up de l’agritech, pour mettre en place un réseau de stations collectant des informations météorologiques essentielles pour les exploitants viticoles : température, hygrométrie et pluviométrie. Toutes les 15 minutes, les données des 119 stations (ainsi que 18 anémomètres et 5 sondes humectation foliaire) disposées de manière raisonnée dans la Côte viticole et les Hautes-Côtes sont transmises en très bas débit aux utilisateurs.

Outil stratégique

L’usage montre que chaque viticulteur suit entre 8 et 12 capteurs et se connecte entre 8 et 10 fois par jour à l’application. Aujourd’hui, 220 domaines viticoles sont abonnés et le dispositif gagne peu à peu les grandes cultures. « En tant que conseiller, souligne Pierre Petitot, de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, c’est réellement un outil stratégique qui nous permet d’être beaucoup plus pertinents, on affine notre conseil, les données météo nous permettent d’alimenter des modèles. Avec le modèle mildiou par exemple, on est en phase avec les attentes des agriculteurs dans un contexte de plus en plus critique du point de vue climatique ». De son côté, Adrien Pillot, du Domaine Fernand et Laurent Pillot à Chassagne-Montrachet, explique : « Nous disposons de 15 hectares de Chassagne-Montrachet à Pommard, soit un domaine étendu sur 8 km. Grâce aux stations, on sait exactement combien de millimètres de pluie tombe sur chaque parcelle ce qui nous permet de savoir quand et quelle zone très précisément nous devons retraiter. C’est très utile notamment pour le bio car on considère qu’après 20 mm de pluie la protection du traitement précédent n’est plus efficace. L’application sur téléphone est très simple d’utilisation et me permet de suivre en temps réel une dizaine de stations ».