EPL des terres de l'Yonne
L'établissement s'équipe de simulateurs de conduite

Christopher Levé
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Arrivés la semaine du 19 au 23 septembre, les nouveaux simulateurs de conduite de l'EPL des terres de l'Yonne sont déjà en service. Leur utilisation est intégrée aux cours, aussi bien pour les jeunes du lycée, du CFA ou du CFPPA. 

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Les jeunes de l'EPL ont déjà pris possession des machines quelques jours seulement après leur arrivée.

Commencé il y a un an et demi, dans le cadre d’un appel à projet lancé par le Conseil régional, en lien avec le Feder (fonds européen de développement régional) pour le volet informatisation et adaptation à la crise de la Covid, le projet d’équiper l’EPL des terres de l’Yonne en simulateurs de conduite de matériels agricoles est désormais finalisé. Ces nouveaux outils pédagogiques sont d’ores et déjà en fonctionnement (ils sont arrivés la semaine du 19 au 23 septembre, ndlr) et sont à destination de tous les centres de l’EPL, c’est-à-dire aux lycées, aux apprentis et aux stagiaires.
Pour Pierre Mathis, directeur de l’EPL, « il était pertinent de mettre des salles de simulation à disposition des jeunes scolarisés. Ce sont de vrais outils qui se rapprochent le plus possible des situations réelles, sur le terrain. On n’est pas le jeu vidéo mais dans quelque chose de professionnelle », assure-t-il.

Multiplier le nombre d’heures de conduite

Plusieurs objectifs ressortent de ce projet. Le premier est d’ouvrir la pratique à tous les jeunes de l’établissement. « Il faut savoir que la population que l’on scolarise est variée. On a des jeunes, issus du monde agricole, qui ont déjà expérimenté la conduite de matériels agricoles. Mais on a aussi, et ce de plus en plus, des jeunes qui ne viennent pas de ce milieu-là et qui n’ont jamais conduit ces engins ».
Si, chaque année, l’EPL forme des jeunes à la conduite de ces matériels, l’établissement est néanmoins limité. « On n’a qu’un seul voire deux tracteurs. Le nombre d’heures de conduite est donc assez restreint. Cette salle de simulation offre la possibilité à plusieurs jeunes (sept simulateurs se trouvent dans cette salle simulant les tracteurs agricoles, les moissonneuses-batteuses et les tracteurs télescopiques, plus une huitième consacrée uniquement à la simulation d’un enjambeur en milieu viticole, ndlr) de s’exercer en même temps, ce qui multiplie l’expérience de conduite ».
Autre objectif : la sécurité. « Ces machines permettent de se tester dans des situations extrêmes, dans lesquelles on ne mettrait jamais un jeune et dans lesquelles il vaudrait mieux que ce jeune ne se mette pas, notamment la conduite en dévers. La machine montre les erreurs qui peuvent être amenées à faire et permet de les éviter en situation réelle ou de savoir comment réagir », explique Pierre Mathis.

Un complément mais pas un remplacement

Le directeur de l’EPL précise toutefois que « les simulateurs ne viennent pas remplacer la conduite sur les vrais matériels. Mais, au même titre que les simulateurs dans les écoles de conduite, ils servent à acquérir des bonnes pratiques aux jeunes avant d’ensuite basculer sur des matériels réels. C’est un complément, une entrée en matière », confie-t-il.
Aussi, ces machines ont un aspect pédagogique. « Avant que le jeune puisse commencer à conduire sur le simulateur, il doit d’abord faire un certain nombre de vérifications réglementaires, comme il devrait le faire en situation réelle : est-ce que le filtre est nettoyé, est-ce qu’il n’y a pas une fuite d’huile… Ce sont des réflexes quotidiens que le jeune va apprendre dès l’apprentissage sur simulateur », continue Pierre Mathis. « Les simulateurs ont également la particularité de bouger. Ils sont dynamiques, sur vérin, ce qui fait qu’on a le ressenti d’un vrai tracteur. Lorsqu’on simule un labour, par exemple, la machine donne cette sensibilité au jeune ».
Les enseignants ont la possibilité de suivre les progrès des jeunes, leurs notations, mais aussi de voir les points à améliorer. « Ainsi, ils peuvent mettre en place des exercices diversifiés et adaptés à chaque jeune ».
Pour ce projet, l’EPL a été subventionné par le Feder à hauteur de 100 %, soit un coût total, pour les huit simulateurs, de 765 000 euros.

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Huit simulateurs sont à disposition des élèves : sept simulants les tracteurs agricoles, les moissonneuses-batteuses et les tracteurs téléscopiques, plus une huitième pour la simulation d'un enjambeur viticole.