Morvan
Une réunion aux multiples entrées

Chloé Monget
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Le 23 juin, à Ouroux-en-Morvan, était organisée une rencontre d'échanges entre la DDT et certains exploitants agricoles, en présence d'élus. Quatre sujets étaient au programme. 

Une réunion aux multiples entrées
Les échanges ont débutés sur la présentation des cartes de classification des cours d'eau de la commune d'Ouroux-en-Morvan – revues par les exploitants.

Afin de trouver des solutions à quatre sujets précis, des exploitants – dont des représentants de la FDSEA 58 et des JA 58 – avaient programmé une réunion le 23 juin à Ouroux-en-Morvan. Ainsi étaient conviés : Patrice Perrot, député de la Nièvre, Patrice Joly, sénateur de la Nièvre, Jocelyn Kerleaux. directeur de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, Olivier Georges, directeur du Parc naturel régional du Morvan, et la DDT de la Nièvre – représentée par Pierre Papadopoulos, directeur, et Mathieu Dourthe, chef du service eau, forêt, biodiversité.


Peu limpide

Les échanges ont démarré par la classification des cours d’eau avec la mise en lumière de potentielles erreurs dans la commune d’Ouroux-en-Morvan comme l’évoque Pierre Bobin, exploitant à la retraite : « Nous avons ciblé certains fossés classés à tors par l’administration en cours d’eau. Notre demande est simple : les déclasser afin de laisser les agriculteurs travailler et surtout stopper les contrôles inutiles ». Eric Boucher, exploitant, souhaite une réglementation simple : « lorsqu’ils sont indiqués en bleu (cours d’eau), on ne fait rien ou on demande une autorisation pour intervenir ; en gris – donc non classé – on fait ce que l’on veut. Il faudra aussi passer le mot aux agents, puisqu’il semble que la réglementation change de l’un à l’autre ». Là, les représentants de la DDT ont évoqué que le Morvan « étant composé d’une multitude de chevelus, l’identification en est donc plus complexe » avant de conseiller : « en cas de doute, il faut appeler nos services ». Puis, l’assemblée martelée que la classification actuelle « n’a pas été faite en concertation avec les exploitants ou la Chambre d’agriculture de la Nièvre – une ineptie - et s’il y a des chevelus aujourd’hui, c’est bien que le bon sens paysan a permis de les conserver, donc cela veut dire que nos pratiques ne sont pas si mauvaises ! ». Pour ce sujet, il a été convenu que les cartes corrigées par les exploitants pour la commune d’Ouroux-en-Morvan serviront de base de travail pour établir une méthode afin de repointer les sites en tension pour les autres communes du Morvan. Deux mois ont été accordés par l’assemblée pour arriver à avoir des cartes définitives de l’administration pour Ouroux. La mairie d’Ouroux-en-Morvan ainsi que le Parc ont proposé leur aide pour l’expertise de terrain - puisque les exploitants se sont basés sur la cartographie réalisée par Laurent Paris, du Parc naturel régional du Morvan, en 2002.

Pour rester dans la thématique de l’eau, les zones humides et plus précisément leur définition a été évoqué par Eric Boucher : « une définition précise et commune à tous serait intéressante à obtenir car pour le moment c’est complètement flou ». Pierre Papadopoulos rappelle que la création d’une carte des zones humides est en cours – la concertation avec la profession agricole interviendra avant la fin de l’année au niveau national – et qu’elle sera utilisée pour la PAC. Il détaille : « Réalisée par le ministère de la transition écologique, cette carte devrait sortir durant l’été mais nous n’avons aucune info dessus ».

Environnement

Les débats se sont ensuite dirigés vers les MAEC. Jocelyn Kerleaux indique : « pour les mesures portées par la Chambre, les enveloppes initiales étaient insuffisantes pour honorer toutes les demandes mais nous savons qu’il y pourra y avoir un transfert des enveloppes sous-consommées entre les deux MAEC gérées par la chambre d’agriculture. Pour le moment, une trentaine d’exploitants dans le Morvan a procédé à une demande ». Du côté du Parc, Olivier Georges est clair : « l’enveloppe est consommée. Désormais, nous travaillons pour récupérer des fonds afin d’intégrer les nouveaux installés ». Frédéric Bobin, exploitant, souligne : « on nous fait signer des contrats avec des engagements de notre côté mais sans garantie de l’autre ; c’est fantastique ». Pour finir la réunion, Eric Boucher a abordé la réglementation des boisements : « la limite des 10 ha doit changer. Il est nécessaire de remanier tout cela pour obtenir un texte logique » et Pierre Papadopoulos de rassurer : « la réglementation « incendies » est en train de changer et donc modifier quelques points à ce sujet » sans préciser lesquels pour le moment. Eric Boucher enchérit : « Ce n’est pas parce qu’une parcelle de sapin fait moins de 10 ha qu’il n’y a pas de nuisances ». Ainsi, si les acteurs présents promettent de travailler aux sujets évoqués, l’avenir dira si des solutions adaptées aux pratiques agricoles seront trouvées. Pour rester sur une note amicale, la rencontre se clôtura par un pot. Cette réunion, aura bien suite, puisque Patrice Perrot s’est emparé de ces quatre sujets et a obtenu un rendez-vous le 19 juillet au Ministère de l’Agriculture. Il sera accompagné par Michel Loison (FDSEA 58), Eric Boucher (FDSEA 58), Thomas Lemée (JA 58) et Pierre Bobin (exploitant à la retraite) ; affaire à suivre.

Les autres sujets

Si quatre sujets avaient été ciblés d’autres furent discutés, comme la gestion de l’eau dans le Morvan. Dans ce dossier Pierre Papadopoulos a évoqué la mise en place de certains leviers dans le cadre du remaniement de la réglementation des incendies. Olivier Georges indique que le Parc travaille avec les 4 SDIS du Morvan pour établir une carte d’intervention commune sur le territoire du Morvan afin que les interventions soient les plus rapides et efficaces possibles. Outre ceci, la question lupine a été pointée et de Monsieur le directeur de la DDT de rappeler : « pour avoir une indemnisation il est obligatoire de montrer « qu’un effort de protection a été fait » - pour les ovins en tout cas avant de rassurer : « nous n’avons pas de meute installée dans le département pour le moment ». La DDT stipule enfin que certains dossiers de demandes d’aides aux investissements vont lui être transmis par la Région en insistant concernant : « le temps de traitement de ces cas n’est pas du fait de nos services, c’est pourquoi nous demandons un accueil cordial pour les agents qui contacteront les personnes concernées ».