Tuberculose bovine
Des pistes à creuser

AG
-

Une conférence sur la tuberculose bovine était proposée la semaine dernière à Dijon. Les mesures de biosécurité (dont l'aménagement des points d'eau et le ramassage des viscères) ainsi que la vaccination des blaireaux sont porteurs d'espoirs.

Des pistes à creuser
Le 26 novembre, à l'Institut Agro.

Un parterre de spécialistes sanitaires se sont donné rendez-vous dans les locaux de l'Institut Agro Dijon (ex-AgroSup Dijon, ex-Enesad et ex-Enita). « Nous voulions rassembler tous les acteurs qui interviennent sur le sujet de la tuberculose bovine », présente Jean-Baptiste Deschamps, vétérinaire à Venarey Les-Laumes qui animait cette demi-journée. Le monde agricole, l’administration, les vétérinaires et la Fédération des chasseurs étaient notamment représentés, les actualités scientifiques et sanitaires de la maladie ont fait l'objet de présentations. 

Vacciner et ramasser

La vaccination des blaireaux était notamment au programme. Créditée de bons résultats en Irlande, la technique est en phase d'essai en Dordogne depuis deux ans. « Cela peut effectivement présenter un intérêt, mais cette vaccination ne sera en aucun cas « la » solution. Ce sera une arme en plus », résume Jean-Baptiste Deschamps, en rappelant l'extrême lourdeur du dispositif : « en pratique il faudra capturer les blaireaux, les identifier, les tester, les vacciner puis les relâcher... ». Concernant les mesures de biosécurité, de belles choses sont déjà mises en place sur le terrain et doivent sans cesse être encouragées. Le ramassage des viscères du gibier est opéré par les chasseurs sur tout le territoire : « il n'y a pas beaucoup de départements en France qui en font autant, cette mesure évite très certainement des contaminations, ces viscères n'étant plus accessibles aux autres animaux », commente Françoise Roulleau, du GDS21.

Deux ponts à Villy

Thomas Cotiby était invité pour présenter l'historique de son exploitation à Villy-en-Auxois, avec malheureusement la tuberculose bovine en 2021. L'éleveur de vaches laitières a aussi et surtout détaillé un projet mené avec le syndicat de l'Armançon : « Courant 2025, des aménagements seront créés sur la rivière qui traverse mes prés, le syndicat prendra en charge 95% des sommes nécessaires, de part l'intérêt écologique de ces ponts, qui seront au nombre de deux. De mon côté, ces aménagements représenteront un gros avantage sur le plan sanitaire, c'est certain ».

 

« Du sérieux, rien que du sérieux »
Pascal Martens.
// Rencontre

« Du sérieux, rien que du sérieux »

Pascal Martens, ancien président du GDS21, est aujourd'hui en charge du dossier tuberculose bovine à GDS France et même à l'échelle européenne. Le Côte-d'orien se félicitait de la tenue de cette conférence : « Les travaux s'enchaînent et tout le monde va de l'avant, c'est très bien. Cette journée montre bien la complexité de cette maladie multi-hôtes. La tuberculose, ce n'est pas qu'un problème de blaireaux ou de bovins, c'est un tout, il faut agir partout ». Un seul type de mesure « ne réglera pas tout » : « il faut travailler sur plusieurs paramètres en même temps : la biosécurité, la vaccination… Du sérieux est nécessaire partout. Ne surtout rien laisser au hasard, notamment dans les rassemblements d'animaux. Entre les 45 foyers que nous avions à l'époque en Côte-d'Or et le seul cas positif de l'an passé, il y a eu beaucoup de chemin de parcouru. Oui, c'est une satisfaction, mais la lutte contre la tuberculose bovine est un travail permanent, nous ne devons rien relâcher. Le respect des procédures de chaque acteur est primordial, une seule erreur et tout le monde le paye cash ! Attention notamment à la zone sud, où des cas de blaireaux et sangliers positifs ont été retrouvés ».