Le marché de la machine agricole donne de sérieux signes d'essoufflement, avec des prix à la hausse, en neuf comme en occasion.
Le Sedima, syndicat des concessionnaires de machinisme agricole et d’espaces verts a fait récemment le point sur la conjoncture économique de l’année. Plus de la moitié de ses huit cents adhérents constatent un recul de 3 % des commandes de matériel neuf dans le domaine agricole et une baisse un peu moins marquée pour l’occasion. Après 2023 où la demande était atone, cet essoufflement devrait s’accentuer au deuxième semestre. Un recul des prises de commandes de l’ordre de 13 % est attendu pour la viti-viniculture. La baisse est sensible dans le secteur des grandes cultures alors que le matériel d’élevage se porte mieux. Les commandes de pièces en magasin ou en atelier sont en revanche bien orientées avec une augmentation de 7 à 8 % du chiffre d’affaires. Alex Mortier, le nouveau président du Sedima, explique ce ralentissement des commandes par « la conjoncture des marchés (…) On suit le monde agricole. Il y a des inquiétudes dans la viticulture face aux transformations de cette activité et aussi dans les grandes cultures. Mais le principal frein reste le prix du matériel neuf. Celui-ci a pris 20 % d’augmentation en trois ans. Le neuf est trop cher. L’occasion, automatiquement, a suivi à 10 % de hausse. »
Stocks en hausse
Ce ralentissement des commandes entraîne des répercussions pour les concessionnaires. Les trois quarts déclarent une augmentation de leurs stocks de 10 %, pour atteindre un niveau « supérieur à la normale », en neuf comme en occasion. Nombre d’entre eux déclarent une dégradation de leur trésorerie et des difficultés à financer l’achat de nouveaux tracteurs à exposer. Ces concessionnaires assurent un service auprès du monde agricole, exposition et démonstration du nouveau matériel, mais aussi services d’entretien et de réparations. Ce ne sont pas des usines, mais des PME souvent familiales, avec des hommes et une convention collective adaptée aux besoins de l’entreprise ainsi que des agriculteurs clients. D’où l’importance de l’aspect social pour ces entreprises. « Malgré des trésoreries tendues nous devons négocier des salaires pour attirer des compétences, recruter et fidéliser nos collaborateurs », explique Anne Fradier, la secrétaire générale du Sedima. 75 % des concessionnaires ont recruté du personnel l’année écoulée et procédé à des augmentations de salaires.