Syndicalisme
Les JA BFC font valoir leurs proposition dans l'optique de la future loi d'orientation agricole

Berty Robert
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Dans le cadre de la fête régionale de l’agriculture, à Châtillon-sur-Seine, les JA de Bourgogne Franche-Comté ont entamé un tour des parlementaires de la région. Le but est de faire remonter leurs propositions dans le cadre de l’élaboration du Projet de loi d’orientation agricole prévu pour la fin de l’année.

Les JA BFC font valoir leurs proposition dans l'optique de la future loi d'orientation agricole
(De gauche à droite) : Jacques de Loisy, vice-président de la FDSEA 21, Christian Morel, vice-président du Conseil régional BFC, Florent Point, président de JA BFC, Baptiste Colson, président de JA 21, le préfet Franck Robine, les députés Hubert Brigand et Benoît Bordat, et Thomas Lemée, secrétaire général de JA BFC.

Benoît Bordat, Hubert Brigand et Didier Martin : ces trois députés de Côte-d’Or ont ouvert le bal de la série de rencontres que les JA de Bourgogne Franche-Comté (BFC) ont programmé d’ici au mois de novembre, afin de faire connaître aux parlementaires régionaux leurs propositions, dans le cadre de l’élaboration du Projet de loi d’orientation agricole (PLOA) prévue pour la fin de cette année. Cette première rencontre s’est produite dans le cadre des Terres de Jade, la fête régionale de l’agriculture, organisée les 2 et 3 septembre sur le site du lycée agricole de La Barotte, à Châtillon-sur-Seine. « Nous misons énormément sur ce PLOA », précisait Florent Point, président de JA BFC, devant les parlementaires mais également le préfet de Côte-d’Or et de Région, Franck Robine, ainsi que Christian Morel, le vice-président de la Région en charge de l’agriculture et Anne Bronner, la directrice de la Chambre régionale d’agriculture.

« Une loi forte, ambitieuse »

Les JA ne font pas mystère du fait qu’ils attendent beaucoup d’une loi dont l’idée avait été lancée par Emmanuel Macron, il y a un an, lors des Terres de Jim, dans le Loiret. « On a besoin d’une politique agricole forte, poursuivait Florent Point, on ne veut pas louvoyer sans cesse entre les différentes tendances de la société sur ces questions ». Il était rejoint par le président des JA de Côte-d’Or, Baptiste Colson : « Nous nous sommes beaucoup impliqués pour faire des propositions dans le cadre de ce PLOA. On en attend une loi forte, ambitieuse, et qui ne se fasse pas sans nous ». Dans le document que les JA ont donc remis aux parlementaires et autres personnes présentes lors des rencontres des 2 et 3 septembre, les grands enjeux de l’agriculture régionales sont posés : poids économique, baisse du nombre d’exploitations, présence de filières d’excellence, défi du renouvellement générationnel et de la transmission des exploitations, décapitalisation du cheptel bovin… Des éléments de contexte sur lesquels s’appuient les propositions des JA BFC.

Trois axes de réflexion

Le premier axe porte sur la formation initiale et continue pour lesquelles la volonté est d’accompagner tous les publics afin de faire face aux défis des prochaines décennies. Une volonté qui se décline en huit propositions :

- instaurer une semaine de l’agriculture dans l’objectif de rapprocher les jeunes français du monde agricole

- favoriser la réalisation de stages agricoles pour tous les publics

- expérimenter des parcours « Avenir » agricoles dès la rentrée 2024, permettant à des élèves de la 6è à la 3è de découvrir cet univers professionnel

- mieux préparer les jeunes dans leur futur rôle de chef d’entreprise, tant les agriculteurs de demain devront apprendre à « jongler » avec des compétences multiples

- mettre en place l’école de formation agricole de demain, en faisant évoluer les référentiels et en instaurant une pédagogie par projets

- mieux armer les jeunes dans leur stratégie d’adaptation au changement climatique

- revaloriser l’attractivité des formations agricoles

- rendre plus accessible la formation continue.

Le second axe qui a animé la réflexion des JA BFC, c’est la problématique de l’installation / transmission. Là encore, huit propositions émergent :

- mettre en place un Point accueil formation installation transmission, afin de mieux accompagner l’ensemble des publics agricoles tout au long de leur carrière

- instaurer des rencontres régulières avec un conseiller de carrière

- pour les cédants, labelliser le Point accueil transmission et le rendre obligatoire

- réaliser un « audit transmission » cinq ans avant le départ à la retraite

- disposer d’avantages sociaux et fiscaux si la transmission est anticipée et réalisée au profit d’un porteur de projet

- pour les porteurs de projets et les jeunes installées, définir un statut avantageux pour les porteurs de projet en phase de test

– faciliter l’accès au foncier agricole

– consolider le parcours à l’installation du jeune.

Le troisième axe porte sur le fait de donner à l’agriculture française les moyens de sa résilience face aux bouleversements climatiques. Six propositions en découlent :

– créer un droit à l’expérimentation et mieux financer les expérimentations aux champs réalisées par les agriculteurs

– favoriser les projets locaux de gestion et de partage de la ressource en eau

– changer la dynamique d’innovation variétale, miser sur des outils de hautes technologies ainsi que sur une meilleure vulgarisation / diffusion des références

– rendre attractif les services environnementaux en flexibilisant leur déploiement sur les territoires et en les rendant économiquement viables

– renforcer la gestion des risques par un système préventif dès l’installation

– garantir le maintien de l’élevage.