Interprofession bétail et viande
Conseil d'administration Interbev BFC

Berty Robert
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Lors de son dernier conseil d’administration, Interbev BFC est revenu sur le travail de fond mené afin de faire comprendre aux acheteurs régionaux potentiels ce qu’il faut entendre par « approvisionnement local ».

Conseil d'administration Interbev BFC
Si la volonté de nombreux acteurs locaux de consommer plus de viandes régionales est réelle, elle doit être renforcée par une meilleure connaissance de l'ensemble des filières.

De la pédagogie, encore et toujours ! C’est le maître-mot au sein d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté (BFC) l’interprofession bétail et viande régionale. Une pédagogie qui s’avère chaque jour un peu plus indispensable si l’on veut combler le fossé entre les intentions de consommer plus de viande d’origine locale, exprimées par la société, et la réalité des approches. Le fait était confirmé le 28 avril, à Pouilly-en-Auxois, en Côte-d’Or, à l’occasion de la dernière réunion du conseil d’administration d’Interbev BFC. L’organisme y passait en revue les activités de ces derniers mois, avec, notamment, des rencontres opérées lors du Salon de l’agriculture. L’interprofession a ainsi pu échanger avec les équipes commerciales de Sogeres, entreprise qui gère la cuisine centrale de Chalon-sur-Saône.

Quelque chose à inventer

C’est aussi à cette occasion que l’interprofession a pu aborder le sujet lié à l’approvisionnement des cuisines des lycées de BFC. Christian Morel, vice-président du Conseil régional de BFC en charge de l’agriculture, souhaite qu’Interbev fasse des propositions, afin d’accroître l’engraissement des bovins sur la région. « Pour avancer sur ce sujet, estime Yves Largy, président d’Interbev BFC, peut-être faut-il inventer quelque chose, dans le cadre de la contractualisation qui se met actuellement en place… » De manière plus générale, Interbev BFC s’est beaucoup mobilisée ces derniers mois sur la restauration hors domicile (RHD) publique et privée. Des rencontres ont été organisées avec Watterlot Viande, un négociant basé à Dompierre-sur-Nièvre, dans la Nièvre, mais aussi avec Dijon Métropole ou le Conseil régional BFC. De ces rencontres il ressort un constat : celui d’une grande méconnaissance par rapport à l’organisation de la filière viande. « En discutant avec eux, précise Caroline Mousseron, directrice d’Interbev BFC, on réalise que leurs approches de la consommation de viande locale reposent sur beaucoup d’idées préconçues ». Ce n’est pas rien lorsqu’on tente de sensibiliser une collectivité telle que Dijon Métropole qui prépare et sert 8 000 repas par jour !

Mieux connaître les filières

Les thématiques, par exemple, du circuit court et de la consommation de proximité, sont très souvent associées, dans l’esprit de ces interlocuteurs, à l’image du producteur isolé et pas trop éloigné, alors qu’elles peuvent prendre en compte des filières beaucoup plus structurées et aptes à répondre aux attentes sur des échelles plus grandes, quantitativement parlant. Faire preuve de pédagogie s’illustre par exemple à travers la visite d’une délégation de Dijon Métropole à l’abattoir de Paray-le-Monial, en Saône-et-Loire, afin de découvrir un outil de proximité. Ce conseil d’administration a aussi permis une discussion autour de l’instauration en BFC d’un Fonds d’assainissement régional (FAR), destiné à indemniser des éleveurs dont une bête est saisie en abattoir car présentant une maladie. Cela représente une proportion minime des plus de 260 000 animaux abattus chaque année en BFC, mais il faut néanmoins la prendre en compte. Cela imposera de se coordonner avec les Groupements de défense sanitaire (GDS) et d’harmoniser des situations aujourd’hui très différentes d’un département à l’autre en BFC. Nous n’en sommes donc encore qu’au début d’un long processus.

Une conjoncture contrastée

Ce conseil d’administration d’Interbev BFC aura aussi été l’occasion de faire un point sur la conjoncture bovine dans un contexte général marqué par l’accélération de la décapitalisation. En 2021, la consommation de viande bovine en France a été stable par rapport à 2020 (-0,1 %). Les ventes de viande hachée demeurent dynamiques (+13 % en 2021 par rapport à 2019) et sur le début de 2022 la hausse était encore de 6 % comparée à la même période de 2020. Les cours de la viande bovine sont en hausse : +22 % en 2021 sur les vaches de catégorie R, à 4,98 euros, et +27 % en 2021 sur les Jeunes bovins U, à 5,12 euros. Une bonne tendance, à nuancer, toutefois avec la hausse parallèle des coûts : en février, l’Indice des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa) accusait une hausse de 15, 4 % sur un an. Pour les aliments, c’est + 13 %, pour le petit matériel, +24 % et pour les engrais… +82 % !