FDSEA 58
Vérification impromptue sur la provenance des viandes

Chloé Monget
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Le 21 février, Romaric Gobillot, président de la section bovine de la FDSEA 58, a vérifié la provenance des viandes dans certains restaurants et GMS à Nevers et ses alentours.

Vérification impromptue sur la provenance des viandes
Aurélie Prégermain et Romaric Gobillot ont fait le tour des enseignes afin de vérifier la provenance de la viande.

Afin de s’assurer que la qualité française promise par certaines enseignes était bien respectée, la FDSEA 58, sous l’initiative de Romaric Gobillot, président de la section bovine, s’est rendue dans quelques restaurants et GMS de Nevers et de ses environs, le 21 février. Romaric Gobillot souligne : « dans un contexte où le gouvernement prône la souveraineté alimentaire mais aussi avec la découverte que certaines viandes en provenance des Pays-Bas étaient en fait issues du Mercosur - et donc ne respectant pas les cahiers des charges imposés par l’Union Européenne – il nous paraissait indispensable de vérifier tout cela sur place par une visite impromptue ». Ainsi, accompagné par Aurélie Prégermain, animatrice de la section bovine, il s’est rendu dans divers enseignes (à Marzy : Mc Donald, Carrefour Marzy, Burger King, Holly’s Diner, Buffalo Grill ; à Nevers : l’Agricole, Le Carnot, Le Lord ; à Varennes-Vauzelles : Intermarché).

Sur place

Si certains restaurateurs et distributeurs ont accepté de parler et de montrer les paquets (étiquetés) proposés à la vente (Carrefour Marzy, Buffalo Grill, Holly’s Diner, Intermarché, Le Lord), d’autres n’ont pas souhaité le faire pour cause de procédure en désaccord avec la politique de la direction (Burger King, Le Carnot, L’Agricole ou Mc Donald – avec ce dernier un rendez-vous a été fixé prochainement avec le directeur d’achat). En effet, ils ont insisté sur le fait que ce type de visite devait être prévue et organisée par la direction de l’enseigne. Romaric Gobillot réagit : « Il est regrettable que la transparence ne soit pas totale pour quelques-uns. Nous sommes là pour tenter d’apporter des solutions, car il est dommage de constater que sur une terre d’élevage la viande vendue vient d’ailleurs… La profession peut approvisionner ces enseignes, faut-il encore qu’elles en aient la volonté ».

Point de vue

Sur ce point, Chafiq Mourif, directeur du Carrefour Marzy, rebondit : « Bien évidemment, les connaisseurs sont prêts, eux, à mettre un certain prix pour les denrées, car ils ont conscience du travail qu’il y a derrière la production française. Malheureusement, ceux-ci ne sont pas forcément légion. S’ajoute à cela une conjoncture incertaine pour tout le monde, forçant à nous adapter à la demande de la clientèle. De ce fait, nous proposons un panel de viandes diverses pour offrir des produits accessibles à toutes les bourses, et donc forcément avec des provenances différentes ».

Un glas annoncé ?

Problème de conjoncture ou non Romaric Gobillot insiste : « nous pouvons fournir les étales, sans problème, il faut simplement que la démarche soit contractualisée de l’éleveur au distributeur – comme il n’y a pas forcément toujours de cheville ; pour l’instant dans le département il est possible de contractualiser avec des éleveurs puis de faire abattre les animaux dans des abattoirs locaux ». Conscient que cela complique les procédures d’achat, Romaric Gobillot regrette que cette solution d’approvisionnement local, bien que majoritairement appréciée par les revendeurs, n’aboutisse pas à des contrats : « Il y a de l’envie, mais les moyens mis en œuvre ne suivent pas pour faire changer les choses. Si personne ne s’engage un minimum, le glas de l’élevage français sonnera ». Il conclut : « Il y a un gouffre entre les discours politiques et ce qui se passe sur le terrain, le tout au détriment de la filière française. Certes nous ne pouvons tout produire, mais ce qui existe déjà ici est en danger selon moi. Les normes Européennes sont de plus en plus restrictives et contraignantes, compliquant le travail en France. Et, dans le même temps, des produits ne respectant pas ses normes – et donc forcément avec des prix plus attractifs – sont quand même autorisés à la vente sur nos territoires… il y a quelque chose qui ne va pas ». Romaric Gobillot ne s’interdit pas de refaire des visites, comme celle du 21 février, dans un avenir proche.