Élevage caprin
Étude sur la préservation de la qualité cellulaire du lait de chèvre

Lucie Legroux
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Le bien-être animal apparaît comme un des facteurs clés de maîtrise de la qualité sanitaire du lait, en élevage caprin : c’est ce qui ressort d’une étude dont les résultats étaient présentés à l’occasion d’une journée technique à Sainte-Croix-en-Jarez, dans la Loire.

Étude sur la préservation de la qualité cellulaire du lait de chèvre
Le bien-être animal ressort comme un paramètre essentiel dans la maîtrise de la qualité sanitaire du lait des chèvres.

« Des chèvres en pleine forme pour un lait de qualité ! » ou comment améliorer la qualité cellulaire de son lait… Récemment s’est tenue une journée technique caprine à Sainte-Croix-en-Jarez dans la Loire, près de Saint-Etienne, à laquelle participait un groupe d’éleveurs franc-comtois. Elle se tenait au sein d’un Gaec à deux associés et huit salariés exploitant cinq ateliers de production : deux cents chèvres laitières, 700 volailles de chair, 150 porcs engraissés, 40 ruches sur 57 ha de SAU (15 ha de céréales, et le reste en prairies) et une activité traiteur. La journée comprenait des ateliers théoriques et pratiques (avec visionnage de vidéo filmant le comportement des animaux dans le bâtiment). Elle a permis la restitution des résultats d’une étude de sept ans, menée auprès de 356 éleveurs des Alpes et du Massif central, sur le thème de la qualité des laits. Au cours de cette période, la concentration cellulaire des laits de chèvre a globalement augmenté. Deux groupes d’éleveurs ont été identifiés : un groupe A composé de 17 élevages dont la qualité moyenne cellulaire était inférieure à 1,2 million de cellules en 2016, et un groupe B composé de 34 élevages ayant amélioré leurs numérations cellulaires entre 2011 et 2016.

Réorganisation du troupeau

Le Criel Alpes - Massif central s’est intéressé à ces deux groupes pour tenter d’identifier les raisons de ces bons résultats. Le groupe A ne présentait pas de pratique de traite particulière expliquant une meilleure maîtrise cellulaire, mais avait en commun un souci important du bien-être du troupeau, concrétisé en termes de surveillance, d’hygiène et de confort des animaux. Quant au Groupe B, il rassemblait principalement des exploitations dans une situation initiale dégradée et ayant toutes mis en place des actions correctives pour réduire les cellules dans leurs troupeaux. Parmi ces actions, la réorganisation de l’ordre des chèvres avec un passage des primipares en premier et une gestion à part des chèvres à problèmes. Quand cette réorganisation n’était pas possible, un plan de maîtrise sanitaire était instauré (avec prétrempage des manchons de traite et post-trempage des mamelles). Une réflexion globale de l’exploitation vis-à-vis du bien-être de ses chèvres était aussi menée. Mais qu’est-ce que le bien-être en élevage ? Il est défini par cinq notions : l’absence de stress, l’alimentation, le confort, la santé et l’expression du comportement naturel des animaux.