Agriculture biologique
Profession maraîchers

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Anna Caillerie et Stéphane Blaysat cultivent 40 variétés de légumes bio près d'Arnay-le-Duc.

Profession maraîchers
Les gérants des Jardins de Longecourt, la semaine dernière près de leurs tomates.

Leurs « moissons » à eux, c'est chaque semaine de l'année. Quarante variétés de légumes sur 3,5 ha nécessitent beaucoup d'attention, de la main d'oeuvre et du travail constant, encore plus en agriculture biologique. En plein pic de leur production estivale, Anna Caillerie et Stéphane Blaysat ont accepté avec gentillesse une « petite pause » pour parler de leur métier, présenter leur exploitation et leur parcours de vie. 

Reconversions

Ce couple de 38 et 41 ans, originaire de Haute-Savoie, est arrivé sur la commune de Longecourt-lès-Culêtre il y a une dizaine d'années. « Une exploitation se libérait dans le secteur et l'ancienne gérante, Christiane Carré, avait la ferme volonté de transmettre à des jeunes. Stéphane, ancien salarié du Parc régional naturel du Morvan, a été le premier à s'installer. Je l'ai rejoint par la suite, je travaillais en tant que thermicienne dans le bâtiment, à Dijon », confie Anna Caillerie. Les Jardins de Longecourt ont été créés en 2016, les deux hors cadres familiaux y travaillent à plein temps, en Gaec, depuis seulement trois ans : « nous n'avons pas quitté nos anciennes fonctions professionnelles du jour au lendemain, nous avons progressivement diminué pour nous libérer du temps sur la ferme, le temps que celle-ci atteigne la surface et le volume de production que nous recherchions ». La diversification a été la ligne directrice pour ne pas mettre « tous les œufs dans le même panier » : « en effet, en bio, les moyens de lutte sont limités face aux agresseurs et la météo, nous sommes susceptibles d'enregistrer des pertes plus ou moins importantes sur une ou plusieurs variétés. Se diversifier était donc une nécessité, c'est la raison pour laquelle nous cultivons aujourd'hui une quarantaine de légumes différents, avec donc autant d'itinéraires techniques ! C'est sans doute un inconvénient pour la partie main d'oeuvre, mais un réel atout pour notre clientèle ». Le choix du bio couplé à celui de la vente directe était une « évidence » pour les deux jeunes agriculteurs, parents de deux enfants : « nous voulions produire de bons légumes naturels, ceux que nous mangeons au quotidien. Ce cycle de production nous convient parfaitement. Aujourd'hui, nous sommes très fiers de proposer des produits bio à notre clientèle, avec qui nous échangeons très régulièrement. Ce mode de commercialisation est aussi très enrichissant d'un point de vue humain ».

Des légumes toute l'année

Les Jardins de Longecourt « alimentent » près de 200 familles, chaque semaine de l'année. Une soixantaine de personnes se rendent à chacun des deux marchés hebdomadaires organisés à la ferme le jeudi de 17h à 19h et le samedi de 9h à 11h, du 1er mai au 31 octobre. Des produits d'autres agriculteurs locaux bio sont proposés à cette occasion. Les prix sont beaucoup plus attractifs qu'en grandes surfaces. « Nos clients s'y retrouvent, sans parler de la qualité... Les bonnes tomates montent jusqu'à 8 euros/kg dans les grands magasins, alors que chez nous, elles ne sont qu'à 4,5 euros », illustre Stéphane Blaysat. Le reste de l'année, du 1er novembre au 30 avril, un système de drive est mis en place. « Nous continuons de produire des légumes, même en hiver, grâce à nos différents tunnels. Nos clients passent alors commande sur notre site internet », mentionne Anna Caillerie. Entre 100 et 120 paniers sont aussi écoulés chaque semaine de l'année via les Amapp de Pouilly-en-Auxois, Plombières-lès-Dijon et Sombernon. Un partenariat a également été crée avec le collège Claude Guyot d'Arnay-le-Duc : « il s'agit là de notre Amapp de cœur ! Un très beau projet a été initié grâce à l'implication de deux professeurs. Une fois par mois, des élèves de troisième viennent nous aider à constituer des paniers de légumes. Ces derniers sont vendus au tarif de 10 euros à une cinquantaine de familles pendant toute la période scolaire ».

Un travail méticuleux

Aidés d'un apprenti et d'un saisonnier, Anna Caillerie et Stéphane Blaysat passent leurs journées au plus près de leurs cultures. Comme évoqué précédemment, l'agriculture biologique implique davantage de temps de travail manuel qu'en conventionnel : « la partie désherbage, pour ne citer qu'elle, en demande beaucoup. Nous utilisons d'ailleurs nos chevaux pour une partie de ces travaux. Il y a aussi et sans doute davantage de tris à réaliser qu'en conventionnel, sachant que nous avons à cœur de proposer de très beaux légumes, propres et lavés ». Les deux Côte-d'oriens sollicitent des techniques naturelles face aux ravageurs et diverses agressions : « nous privilégions à chaque fois la prévention, en jouant notamment sur la densité des plantations. Trouver des parades est toutefois essentiel devant certaines problématiques. Des exemples ? Le cuivre peut notamment prévenir contre le mildiou sur des oignons. Pour la toute première fois, nous avons fait le choix d'en utiliser cette année après les dernières averses de grêle que nous avons eues. Nous pulvérisons aussi du petit-lait sur nos cucurbitacées pour fermer la porte à l’oïdium. Ce produit nous est fourni par Thomas Maurice, éleveur de chèvres à Crépey, cette technique est très connue dans le monde de la vigne. Les plantes médicinales de Julie et Aurélien Gros, nos voisins de Brin d'Ortie, nous sont également très utiles : un mélange thym-origan-sarriette en infusion permet d'éloigner les pucerons ». Contact : 06 71 82 10 87, contact@lesjardinsdelongecourt.fr, www.lesjardinsdelongecourt.fr/