Pour la seconde année consécutive, la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre (FDC 58) travaille sur la récolte de données concernant les collisions sur route en vue de proposer des solutions.
Depuis 2023, la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre (FDC 58), en partenariat avec le Conseil Départemental de la Nièvre (CD 58), effectue une récolte de données afin de cibler certains tronçons routiers accidentogènes, via le projet Faune_INFRA. Pour mémoire, ce dernier a été établi afin de permettre la restauration des continuités écologiques tout en limitant les accidents de la route.
Croiser les données
Ainsi, les renseignements rassemblés par la FDC 58 proviennent de divers canaux. Romane Boismenu, chargée dossiers « Formations » et « Eco-contribution » à la FDC 58, développe : « Nous croisons les éléments renseignés dans l'application Vigifaune (1), ceux des enquêtes remontées par les sociétés de chasse et des mairies ». Les autres fédérations telles que celles du Tarn ou de l’Aveyron ont équipé des animaux comme des cervidés et sangliers afin de récolter des données sur le mode de vie. Avec toutes ces données et un algorithme, cela crée des « Chemins à Moindre Coût ». Pour mémoire ceux-ci font référence aux sentiers utilisés le plus souvent par lesdits animaux. Elle insiste : « En les repérant précisément, et en recoupant ces éléments avec ceux déjà récoltés pour les collisions, cela permettra de cibler les secteurs sur lesquels travailler en priorité ». Dès à présent, quelques axes ont été identifiés comme Decize / Saint-Germain-Chassenay et Saint-Pierre-le-Moûtier / Neuville-lès-Decize.
Pertinence des solutions
Romane Boismenu souligne tout de même : « une fois que nous aurons ciblé définitivement les tronçons, nous installerons des pièges photographiques afin d'avoir encore un peu plus d'information de terrain, en vue de proposer des solutions pertinentes dans notre diagnostic à destination du CD 58 ». En effet, si la FDC 58 réalise celui-ci, c'est au CD 58 que reviendra l'installation des aménagements, s'il le souhaite. Pour Romane Boismenu, la précision des préconisations est essentielle afin de : « ne pas éparpiller les installations et donc d'avoir des coûts maîtrisés pour leur mise en œuvre des éléments sur ces points de friction ; évitant un certain gaspillages de matériel, d'argent et de temps ». Parmi les recommandations qui pourraient être envisagées, Romane Boismenu détaille : « la pose de grillage en bord de route, l'implantation de piquet réflecteur ou encore l'installation de panneaux clignotants ». Le diagnostic devrait être rendu d'ici le début 2025. Romane Boismenu conclut : « j'invite tous les Nivernais à utiliser l'application Vigifaune afin de nous épauler dans notre travail. En plus, cette application permet d'avoir une vision d'ensemble sur points de collisions, offrant aux usagers de la route une certaine visibilité sur les axes où la plus grande vigilance est à avoir ». En attendant, la FDC 58 continue son travail d'aménagement le long des canaux, en partenariat avec les Voies navigables de France (2), afin de prévenir les noyades de la faune sauvage.
2. Voir TDB n° 1753, 1682.
En chiffres
Dans le cadre du projet Faune_INFRA, l'application Vigifaune compte après un an d'activité (1) : 207 utilisateurs. L'application a permis de récolter plus de 1 005 données. Ainsi, 279 observations d'animaux vivants ainsi que 668 collisions ont été recensées via cet outil. Romane Boismenu souligne : « Avec ces éléments, il a été établi, qu'à date, les espèces les plus impactées par les collisions routières sont, dans l'ordre décroissant : les blaireaux (152 collisions), les renards (106), les chevreuils (81), les sangliers (55), les lièvres (44), les Martre (43) et les hérissons (37)".
1. chiffres arrêtés au mois de février 2024.
