Moissons
« On savait à quoi s'attendre »
Les moissons sont lancées dans l'Yonne. Comme chaque année, c'est par les orges d'hiver que la récolte a débuté. Et pour beaucoup, la moisson est compliquée, à cause de champs détrempés et des rendements faibles. Mais au vu de la saison et des multiples aléas climatiques survenus cette année, les agriculteurs n'ont pas été surpris.
« La récolte correspond à l’idée qu’on s’en faisait », déplore Bertrand Potherat, agriculteur du hameau Les Baudières (commune d’Héry). Lui et son collègue Vincent Beau, agriculteur à Ligny-le-Châtel, ont commencé à moissonner le mercredi 26 juin. Et comme le confie Bertrand Potherat : « la récolte est compliquée. De ce que j’ai pu entendre, les rendements varieraient dans le secteur entre 41 et 53 q/ha. C’est bien en dessous des rendements habituels. On récolte au minimum 25 q/ha de moins en orges d’hiver. Les bonnes années, ici, on a jusqu’à 70-75 q/ha ».
Pour lui, ces rendements ne sont pas une surprise. « On a vu l’évolution des cultures tout au long de l’année. Depuis les semis, on savait que la récolte serait mauvaise. Les plus déçus seront ceux qui avaient un beau visuel de leurs orges et qui ne vont pas faire le rendement espéré. Nous, on savait à quoi s’attendre ici ».
L’eau encore présente dans les champs
Les causes sont clairement identifiées : l’excès d’eau et le manque d’ensoleillement. « L’eau est encore présente dans les champs », confie Bertrand Potherat. « J’ai peut-être 40 ha d’orges où je vais devoir dessiner des ronds de moissonneuse-batteuse pour éviter les flaques d’eau ».
Les orages du week-end dernier n’ont rien arrangé. Beaucoup de champs sont sous les eaux ce qui a rendu les moissons impossibles pour beaucoup en début de semaine.
Si la situation est plus que délicate pour les orges, elle pourrait ne pas être bien meilleure pour les autres cultures. « Aujourd’hui on parle de l’orge, mais pour le blé cela sera probablement la même chose », se désole Bertrand Potherat.
En espérant que d’ici là, la pluie cesse enfin et que les agriculteurs puissent au moins moissonner tranquillement, sans interruption, ce qui n’est pour l’heure pas le cas.