Prévention
Comment éviter l'incendie dans un séchoir à grains ?

Groupama Paris Val de Loire
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Les bonnes conditions de récolte et de séchage du maïs ces dernières années ont pu nous faire oublier que des incendies peuvent toujours se produire lors de cette opération délicate. Il convient de rester vigilant.

Comment éviter l'incendie dans un séchoir à grains ?
Les séchoirs à grains doivent être scrupuleusement inspectés avant, pendant et après la campagne de séchage.

Chaque année des séchoirs à grains brûlent, qu’ils soient fermiers ou industriels. L’origine de ces incendies est diverse, il peut s’agir d’un nettoyage insuffisant, de températures inadaptées ; certaines graines sont plus sensibles que d’autres aux risques d’incendie (chènevis, tournesol, soja…). Les conditions de récoltes peuvent aussi exercer une influence. L’adoption de bonnes pratiques est un facteur clé dans la maîtrise de ce risque. Voyons ensemble ce qui favorise la survenance d’un incendie et les bons réflexes à adopter pour l’éviter.

Quels sont les principaux facteurs pouvant favoriser un incendie de séchoir ?

- Les grains sales, immatures ou incomplètement pré-nettoyés (pré-nettoyage : opération consistant à enlever les impuretés) accroissent le risque de blocage du transit des grains dans la colonne sécheuse.
- L’absence de nettoyage complet du séchoir avant son démarrage. La colonne sécheuse et les caissons doivent être dépourvus de toute matière pouvant boucher la colonne sécheuse ou s’embraser à l’allumage des brûleurs.
- Les températures d’air de séchage non adaptées aux types de grains/graines et à leur humidité.
- Les intervalles et durées d’extractions inadaptés.
- Les périodes d’arrêt du séchoir de plusieurs heures sans qu’il soit vidé : les grains s’agglomèrent entre eux, se tassent, générant ainsi autant de risques supplémentaires de blocage et de fermentation.
- L’envol de follicules depuis la fosse de réception vers l’aspiration d’air du brûleur peut générer des escarbilles qui sont transportées ensuite dans le grain.
- L’absence d’arrêt hebdomadaire en cours de campagne pour examiner et nettoyer les parties accessibles du séchoir.
Les années humides et l’insuffisance de surveillance par une personne formée durant le fonctionnement d’un séchoir constituent les principaux points d’aggravation des incendies de séchoirs.

L’incendie d’un séchoir n’est pas une fatalité. Comment le prévenir ?

Disposer avant tout d’un équipement bien conçu : des accès faciles dans le séchoir pour faciliter le nettoyage et l’intervention en cas d’incendie - une aspiration d’air neuf qui soit propre (à distance de la fosse) – des sondes de régulation du brûleur fiables – des sondes de détection d’incendie avec asservissement à l’arrêt complet du séchoir en cas d’alarme (arrêt des brûleurs et de la ventilation) – un équipement en trappes de vidange rapide - un dispositif d’aspersion d’eau des colonnes d’air permettant d’accompagner la vidange du séchoir pour préserver sa structure.

Adopter les bonnes pratiques :

- Assurer une présence pendant le fonctionnement par une personne formée

- Procéder au nettoyage complet du séchoir avant son démarrage (colonne sécheuse, caissons d’air, compartiment brûleur…).

- Récolter des grains mûrs (humidité optimale : 30 à 35 % pour le maïs)

- Respecter les températures de séchage selon les types de grains/graines et leur humidité (ex : pour le maïs : 110 à 115 °C en attaque du grain et seulement 60°C pour le tournesol), ainsi que les durées d’extractions préconisées par le constructeur.

- Contrôler régulièrement les températures, les humidités et les enregistrer. Cela permet notamment de détecter les points chauds et vérifier le bon séchage du grain.

- Effectuer un arrêt hebdomadaire pour visiter le séchoir et le nettoyer.

- Après un arrêt prolongé, il s’agit d’effectuer plusieurs extractions de grains et de ventiler la colonne (15 à 30 mn selon la taille du séchoir) avant d’allumer les brûleurs. Vidanger la colonne sécheuse lorsque l’arrêt du séchoir est supérieur à 24 heures pour le tournesol et 48 heures pour le maïs.

En fin de campagne pour procéder à l’arrêt du séchoir, il est impératif de finir le cycle de séchage en maintenant la colonne pleine de grains par recyclage du grain séché (cf. : notice constructeur). En cas d’incendie, procéder à l’arrêt complet du séchoir, fermer la vanne de gaz, appeler les secours et mettre en œuvre la vidange rapide. Les évolutions environnementales (bilan carbone, développement durable…) peuvent conduire à l’apparition de nouveaux équipements qui ne sont pas toujours adaptés au séchage rationnel des grains, entraînant ainsi de nouveaux risques. Par exemple dans le cas d’un projet de chaudière biomasse générant de l’air chaud pour un séchoir, il est nécessaire d’adapter les installations pour que le séchoir soit alimenté avec de l’air chaud, homogène en température et propre (dépourvu de poussières carbonisées, voire d’escarbilles…). Attention : les risques existent également dans les cellules sécheuses (aspiration de matières combustibles dans le brûleur entraîné dans la cellule).