Visite du ministre
L'occasion de se faire entendre

AG
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Une délégation côte-d'orienne s'est entretenue avec le ministre de l'Agriculture en marge de sa venue, lundi à Pouilly.

L'occasion de se faire entendre
Fabrice Genin, président de la FDSEA, a relayé plusieurs revendications en élevage et grandes cultures.

« Le » Ministre en Côte-d'Or : ça n'arrive pas tous les jours. Le syndicalisme a saisi l'opportunité de lui parler et même d'échanger avec sa conseillère, à l'issue de leur rendez-vous dédié au renouvellement des générations à Pouilly-en-Auxois. Fabrice Genin revient ici sur certains points abordés avec Marc Fesneau et Dorothée Demailly. La possibilité d'apporter de l'azote sur les colzas à l’automne a fait partie des premières discussions : « Cette mesure prise au national nous convient tout à fait, il est important de donner de la vigueur à nos cultures à cette période de l'année, surtout par rapport aux insectes.... Sa mise en oeuvre au niveau régional nous préoccupe toutefois, car de nouveaux critères presque inapplicables ont été ajoutés... C'est plus qu'une impression : tout a été fait pour ne rien pouvoir faire ! Nous demandons que cette dérogation devienne efficace et opérationnelle ». Dans ce même dossier relatif aux zones vulnérables, la délégation côte-d'orienne a demandé que le projet de « reliquat entrée hiver » soit retiré : « en plus d'être compliquée à mettre en œuvre, cette mesure n'est nullement représentative et ne présente aucun intérêt »

Minecto Gold, deuxième

Concernant la culture moutarde, la profession demande la possibilité de pouvoir ré-utiliser le Minecto Gold lors de la prochaine campagne : « nous ne pouvons pas faire autrement car il n'y a plus de solution contre les larves d'altises... Cette année, nous avions encore la possibilité d'utiliser le Phosmet jusqu'à fin octobre, mais son utilisation est désormais interdite. Nous renouvelons donc notre demande de dérogation. Il nous faut également une solution contre les sujets adultes avec la possibilité d'un traitement aérien avec ce même Minecto Gold. Nous sommes également favorables à un traitement de semences »

On enchaîne les demandes

Fabrice Genin, accompagné notamment de Baptiste Colson et Vincent Lavier, présidents des respectifs des JA et de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, a également abordé la gestion de l'eau : « notre région travaille très bien dans ce domaine, depuis au moins dix ans. Ça, nous leur avons bien rappelé. Nous gérons déjà l'eau d'une manière très stricte, nous faisons donc partie des bons élèves en France. Malgré ces efforts, nous sommes logés à la même enseigne que ceux qui n'ont jamais rien fait dans ce dossier, c'est un peu compliqué à admettre... Nous leur demandons ainsi de prendre en compte notre historique avant de nous plomber de restrictions ! ». La tuberculose bovine a ensuite alimenté les discussions : la délégation de Côte-d'Or demande une enveloppe spécifique de 100 000 euros pour indemniser à la juste valeur les éleveurs ayant fait abattre des animaux avant la revalorisation des abattages diagnostiques. « Cela est nécessaire pour garder notre dynamique sur le département », commente Fabrice Genin.

ZDS et formation continue

Les zones défavorisées simples ont également été abordées : la dotation jeune agriculteur est impactée sur les secteurs de la vallée de l'Ouche et des Hautes-Côtes, malgré la réintégration des communes concernées en ZDS : « ce dossier traine et nous ne pouvons plus attendre, le Ministère de l’Agriculture doit transmettre un message clair au nouveau gestionnaire de la DJA qu’est la Région Bourgogne Franche-Comté ». Baptiste Colson est pour sa part intervenu sur les formations agricoles continues, « délaissées par l'État et la Région » : « Le nombre de places dans les appels d'offres du Plan de formation professionnelle du Conseil régional BFC a été divisé par deux entre 2019 et 2023. Cela est totalement incohérent, compte tenu des besoins en installation et en main d'œuvre salariée ».

Mais aussi...

Des responsables syndicaux d’autres départements de la région se sont joints à cette rencontre. Plusieurs thématiques comme celle de la prédation ont été abordées, notamment par Christian Bajard, président de la FDSEA de Saône-et-Loire. Damien Brayotel, président de la FDSEA 89, était lui aussi de la partie et a mis l’accent sur les lacunes du transfert de compétences de l’État vers la Région : « Ce dossier a été très mal anticipé. La Région rencontre aujourd’hui de grandes difficultés dans les missions transmises par l’État, notamment dans les domaines de l’installation et du PCAE. Le retard des versements s’accumule, des agriculteurs ne recevront pas à temps leurs aides relatives à leur installation ou à la construction de leur bâtiment d’élevage… Cela va générer de gros problèmes de trésorerie ». Damien Brayotel redoute également des distorsions de concurrence entre les différentes régions : « avec ce transfert de compétences, les dossiers et les montants pour l’accompagnement ne seront pas les mêmes. Les règles du jeu seront différentes entre les régions. Il y aura des difficultés sur le terrain, notamment chez les agriculteurs qui sont proches d’une région voisine ».