Attractivité
Les Cités des vins sortent de terre

Cédric Michelin
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Avec ses trois Cités des Climats et vins la Bourgogne viticole s’affirme en pointe sur les terroirs et mise sur des bâtiments écoresponsables. Un point était fait récemment sur l’avancée des chantiers des sites de Beaune, Chablis et Mâcon.

Les Cités des vins sortent de terre
A Beaune, la Cité des vins et des climats de Bourgogne devrait être inaugurée ce mois-ci, à l'occasion de la traditionnelle vente des vins. (Crédit Aéropix)

« C’est un dossier passionnant au service de la Bourgogne en tant que grand modèle des vins de terroirs. Il s’agit presque d’un acte politique des professionnels de la vigne et du vin que de réaffirmer cette notion, qui existe depuis longtemps ici. Cette Cité en trois sites sera l’outil de compréhension de ce qu’est la Bourgogne », comme le soulignait Benoît de Charette, le président de l’association de la Cité des vins, qui marie parfaitement les mondes de la viticulture et du vin : issu d’une famille de vignerons à Dracy-lès-Couches, il a été directeur de la Fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne (Fneb), puis a dirigé la maison de vins beaunoise Albert Bichot. Sa mission semble claire : « rappeler que cette notion de terroir est la plus poussée chez nous depuis longtemps », histoire de signifier au monde entier que, bien que copiée, cette « vérité » venant de Bourgogne ne sera jamais égalée. Celui qui fut aussi président de la CCI régionale (CCIR) de 2008 à 2017 a récemment fait un point d’étape sur les constructions des Cités des vins. « Les trois Cités avancent en parallèle. Beaune avance à grands pas. Le bâtiment de Mâcon va être livré prochainement, Chablis ensuite dans la foulée ». Beaune devrait être inaugurée aux alentours de la vente des Hospices, vers le 20 novembre.

Prouesses techniques

Sur ce site, le chantier de la Cité des Climats et vins de Bourgogne bat son plein avec la fin du gros œuvre, la poursuite des corps d’États secondaires et l’installation de la vrille avec son étape clé, celle de la pose du pont suspendu. Cet ouvrage d’art, dessiné par l’architecte Emmanuelle Andreani du Cabinet Siz’Ix, destiné à l’accès à la terrasse panoramique, est une construction de haute précision. Le Groupe Rougeot a réalisé une prouesse technique, en posant une poutre métallique autoportée de 20 tonnes, à 20 mètres de hauteur, et sans aucun support intermédiaire. Dans le même temps, l’agence scénographique Alice dans les Villes et ses équipes affinent les contenus multimédias et l’agencement du parcours de visite immersif et sensoriel de 1 100 m². Il plongera les futurs visiteurs dans l’univers des vins de Bourgogne où une mise en lumière particulière sera donnée aux climats du vignoble de Bourgogne, inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco.

« Langage de vérité »

Le même parcours scénographique sera visible à Beaune, à Chablis et Mâcon. Les touristes pourront découvrir l’histoire des vins de Bourgogne « depuis la formation géologique » des terroirs il y a 200 millions d’années sous la mer, avant d’aborder la poussée des Alpes et le cisaillement des strates géologiques créant la mosaïque de terroirs viticoles. La fin de la visite viendra réaffirmer ces différences à travers une dégustation de vins. « Cette reconstitution de l’histoire s’appuie sur les meilleurs chercheurs, qui avaient déjà travaillé dans le cadre du dossier Climats à l’Unesco », se félicite Benoit de Charette qui ne déviera pas de sa volonté de tenir « un langage de vérité ». Car personne ne peut le nier, la Bourgogne est inimaginablement complexe. Les Cités devront s’adresser au grand public, aux enfants… et en même temps à un public averti de professionnels. Tout ceci de façon pédagogique, ludique et grâce aux technologies modernes. « Les gestes de la vigne, les travaux de l’hiver, du printemps, les appareils viticoles, les vendanges… » mais également, les problèmes - phylloxéra, maladies du bois… - « nous ne les occulterons pas, pour bien montrer les problèmes de la culture de la vigne et redire que la profession ne sait pas tout, cherche et le dit », affirmait Benoit de Charette, qui se veut le chantre d’une pédagogie simple avec un « discours cohérent ».

Vitrines de convivialité

Ces Cités sont également destinées à devenir de « véritables lieux de vie » avec une offre plus large que la partie muséographique. L’école des vins de Bourgogne, formera à la dégustation, à la compréhension des vins, à la découverte des vignobles à travers des modules d’une heure et plus. Les Cités seront également des vitrines de la convivialité bourguignonne, mettant en avant le professionnalisme touristique et son accueil reflétant « l’âme de la Bourgogne ». L’ouverture au public des trois sites est toujours prévue pour mi-avril 2023, à l’aube d’une nouvelle saison touristique. L’opération de mécénat continue pendant ce temps et a déjà permis de récolter près de 4 millions d’euros, venant des professionnels bourguignons, « avec un gros effort de la famille négoce et aussi de la viticulture » mais aussi avec des « collègues » du monde para-agricole (tonnelleries…) des marques de luxe et des donateurs étrangers. Suivez l’évolution de la Cité sur www.cite-vins-bourgogne.fr