Le 24 septembre, un comité départemental de suivi du loup avait lieu à la Préfecture de la Nièvre, en présence du Préfet Jean-Paul Celet, référent du Plan national Loup.
Afin de faire le point sur la situation des derniers mois, la Préfecture de la Nièvre organisait à Nevers, le 24 septembre, un comité départemental de suivi du loup. Cette réunion s'est déroulée en présence de Jean-Paul Celet, préfet et référent du Plan national Loup, ainsi que de nombreux représentants du département : la Préfecture de la Nièvre (et sous-préfecture de Clamecy – dont la sous-préfète, Cyrielle Franchi, est référente loup pour le département), le Conseil régional, le Conseil départemental, la Chambre d'agriculture de la Nièvre, l'ONF, l'OFB, Nature Nièvre, la FDSEA 58, les JA BFC, les JA 58, la Confédération Paysanne et la Coordination rurale.
Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, réagit suite à ce comité : « La profession ainsi que les exploitants touchés par la prédation, sont dans le désarroi. L'État et ses services administratifs sont pris dans une réglementation complexe, et nous donnent les clefs dont ils disposent pour nous aider, à l'image des filets de protection. Je rappelle d'ailleurs qu'actuellement, une demande de tir simple peut être formulée si et seulement si les éleveurs prouvent que des moyens de protection sont mis en place ».
Constat et avancements
Il poursuit : « Les éleveurs sont habitués à faire face à de nombreuses problématiques (sanitaires, climatiques, etc.), la différence avec la prédation est que nous avons le sentiment que le bourreau est protégé et non les victimes. Cette situation met en péril notre modèle agricole, qui doit-on le rappeler, est vertueux. Ce point est d'ailleurs très paradoxal puisque nous sommes dans une attente sociétale plébiscitant le modèle agricole que nous avons… Aujourd'hui, nous avons un individu lupin fiché S dans le sud de Nevers qui fait des ravages. Cet animal a un comportement déviant et il nous faut des solutions supplémentaires pour venir en aide aux éleveurs » . Pour lui, un changement radical au plus haut niveau est nécessaire afin de faire perdurer l'élevage : « La prédation poussée à son paroxysme comme avec ce loup déviant cité plus haut, brise le moral des éleveurs et coûte cher à l'État, et donc à nous qui payons des impôts. J'en ai ras la casquette de parler de cette problématique qui pourrait se régler simplement. Et ce, d'autant plus que si cela continue, nous allons perdre des éleveurs qui ont envie de faire leur travail ». Du côté des JA 58, représentés par Clément Blandin, vice-président élevage en charge du dossier de la prédation pour le groupe syndical : « La biodiversité est protégée et c'est très bien. Mais qui protège les éleveurs ? Dans certains secteurs, la protégeabilité des troupeaux n'est pas possible, et il faut que cela soit reconnu afin d'avoir une simplification des mesures de réponse en cas d'attaques ». Cette situation complexe semble avoir été entendue, puisque le 25 septembre, le Coreper (1) a soutenu la proposition de décembre 2023 (2) visant à abaisser le statut de protection des loups en Europe de « strictement protégé » à « protégé ». Une décision adoptée le 26 septembre lors d'une nouvelle commission. Maintenant, le texte doit être soumis à la Convention de Berne courant décembre, lors de son 44e Comité permanent. Si la convention accepte ce changement, il ne sera pas effectif immédiatement car il faudra encore que The Habitats Directive soit ajustée…
(1) Voir aussi
(2) Voir aussi