Concours de boucherie
Une plus-value « plus que limite »

AG
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Des animaux d’exception se vendent chaque année à la Fête du bœuf de Créancey. L’édition du 22 avril n’a pas dérogé à la règle, sauf sur un point : les plus-values escomptées n’étaient pas souvent au rendez-vous.

Une plus-value « plus que limite »
Bernard Thévenot revient sur son concours et ses négociations commerciales.

C’est un fait marquant de l’année : les bêtes de concours se font « rattraper » par leurs homologues en ferme. D’ordinaire, une sortie à la Fête du bœuf se traduit par une plus-value entre 0,80 et 1 euro/kg selon Bernard Thévenot, rencontré dans les allées du pôle agricole. « Ce n’est visiblement pas le cas cette année », confie l’éleveur en Gaec avec son frère Jean-François, sur la commune de Jouey. L’homme de 58 ans présentait trois vaches de 5, 6 et 7 ans le 22 avril : un premier et deux deuxièmes prix de section ont été remportés. Les négociations commerciales ont débuté sur la base de 6 euros/kg avec Feder : « j’ai vite compris qu’il allait falloir baisser. Au final, le premier prix a été vendu 5,80 euros/kg et les deux autres sont partis à 5,60 euros/kg. Cela représente des plus-values de 50 et 35 centimes/kg. Trente-cinq centimes : oui, cela paraît plus que limite pour des bêtes de qualité présentées en concours, qui plus est engraissées avec un aliment à plus de 500 euros la tonne. Est-ce éphémère ou amené à durer dans le temps ? L’avenir nous le dira ». Malgré cette petite déception, Bernard Thévenot a passé une très bonne journée lors de la Fête du bœuf, un rendez-vous professionnel et convivial à proximité de chez lui : « si nous prenons un peu de recul et regardons en arrière, il est bien plus pratique, facile et sympathique d’emmener des bêtes ici, à Pouilly, plutôt qu’en plein centre-ville de Dijon, lorsqu’il y avait le Bœuf de Pâques ». L’éleveur évoque la conjoncture et l’actualité de sa ferme : « les prix de 5,50 euros/kg en ferme nous donnent de l’oxygène, c’est certain. Nous sommes loin du temps des 3,05 euros/kg, notamment lors de la crise de la vache folle. Il faudrait que ces cours se maintiennent. Restons tout de même vigilants sur les viandes d’importation, qui sont à 1 euro/kg de moins. Sinon, sur mon exploitation, tout va plutôt bien : les vêlages sont terminés et tous les animaux sont lâchés : la période d’hivernage est donc terminée ! ».

 

Ovins Une plaque, ça vaut le coup
Ce lot de trois agneaux a été vendu 12,50 euros/kg.

Ovins Une plaque, ça vaut le coup

Sébastien Jeannin, éleveur à Souhey près de Semur-en-Auxois, participait pour la seconde année consécutive au concours d’agneaux de boucherie de la Fête du bœuf. Son lot de trois charollais né à la mi-janvier a remporté un prix d’honneur. Cette performance lui a permis de vendre ses animaux à un prix encore plus attractif qu’en ferme : « Ces trois agneaux seraient peut-être partis aux alentours de 9 euros/kg sur mon exploitation car les cours sont bien montés avec la fin du ramadan. Quand on vient sur un concours, on espère toujours mieux vendre qu’à la maison, et c’est encore le cas aujourd’hui avec une plus-value de 3,50 euros/kg. L’achat a été réalisé par une boucherie de la Lozère que j’avais préalablement contactée ». Sans ce prix d’honneur, Sébastien Jeannin n’aurait pas vendu ses animaux à 12,50 euros/kg : « je ne les aurais pas vendus tout court, du moins, pas à cet acheteur qui ne recherchait que des agneaux primés. La plaque, gage de qualité, est essentielle pour lui et est mise en avant dans sa boucherie ».