3e Climatour
Ressource en eau : des solutions à trouver

Chloé Monget
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Initié par le Conseil départemental de la Nièvre, le Climatour tenait sa troisième réunion. Après les thèmes de la forêt, en juin 2022 et de l'agriculture en novembre 2022, c'était au tour de la ressource en eau d'être abordée.

Ressource en eau : des solutions à trouver
Diverses interventions ont permis à l'Alène de retrouver un cours plus sinueux, comme ici au cœur de Luzy.

La troisième réunion du Climatour, organisée par le Conseil départemental de la Nièvre le 20 mars à Luzy, était axée sur la ressource en eau. Pour rappel, le Climatour s’inscrit dans un dispositif d’animations destiné aux professionnels et élus afin de discuter des enjeux de l’adaptation au changement climatique dans le cadre de la stratégie départementale.

État des lieux

Ainsi, pour cette troisième réunion, le rendez-vous a débuté sur une présentation des relevés des stations hydriques de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), par Erwan Le Barbu. L’adjoint responsable hydrométrie et hydrologie à la DREAL met en évidence « les sécheresses que nous pensions exceptionnelles, au vu des chiffres récoltés depuis les années 1950 environ, ne le sont plus depuis 2015. À partir de cette période, les sécheresses (comme celles de 1976 par exemple) sont devenues normales en se succédant presque tous les ans. Ce changement de norme est à prendre en compte dans nos analyses et les définitions des seuils d’alerte afin de les adapter à la situation qui devient inquiétante dans certains secteurs ». Son intervention a été suivie par celle de Mathieu Dourthe, chef du service eau, forêt et biodiversité de la DDT de la Nièvre. « Tout cela est très préoccupant. Surtout pour l’approvisionnement en eau potable qui est pour nous le cœur de cible de nos actions. Cet état des lieux est d’autant plus préoccupant que certaines communes sont dans des situations fragiles ».

Interrogations

Malgré tout, certains participants au Climatour ont soulevé des questions. Ils ont notamment abordé le fait que certaines communes aient des restrictions et d’autres non, alors qu’elles dépendent du même point d’alimentation en eau potable. Des incohérences aux yeux de certains, que Mathieu Dourthe explique. « Cela dépend de la position de la commune dans les différents bassins-versants. Je conçois que le découpage puisse paraître complexe, mais il est basé sur l’hydrographie. Après, il est certain qu’un travail doit être mené collectivement pour expliquer ces restrictions, mais aussi pour prendre la mesure des enjeux et mettre en place des solutions en amont ». Dans cette optique, il stipule : « il faut aller plus loin dans ce qui est prévu. Et d’ailleurs le ministère de l’Environnement est en train de mettre au point un plan global de l’eau. Ambitieux, ce plan a pour objectif de raisonner les utilisations qu’elles soient professionnelles ou individuelles ».

Visite sur le terrain

Enfin, et comme le prévoit le Climatour, une visite était organisée pour présenter les aménagements réalisés aux abords de l’Alène, le tout coanimé par Fabien Sève, animateur du contrat territorial Aron-Cressonne auprès du Parc Naturel Régional du Morvan, avec notamment des interventions de Corinne Carré-Reveniau, chargée du suivi de la qualité de l’eau au Conseil départemental et d’Ivan Alfier, directeur de la Fédération de pêche de la Nièvre. Ce dernier souligne : « si les cours des rivières sont repensés, cela permettra de faire baisser la température dans l’eau grâce au retour de la végétation sur les berges. Idéal pour la population piscicole et particulièrement pour certaines espèces qui sont très sensibles aux températures élevées (les truites notamment) ». Fabien Sève poursuit : « il est nécessaire de communiquer sur tous ces éléments, car le changement d’un paysage, comme les abords d’une rivière, peuvent être mal perçus par les habitants. Il faut donc, encore une fois, travailler collectivement pour mettre en perspective des projets comme ceux de Luzy ». Si la présentation in situ a été bien accueillie par la majorité des présents, reste maintenant à savoir si ce nouveau Climatour aura une résonance dans d’autres communes et si les mesures mises en place permettront de répondre efficacement et durablement aux enjeux gravitant autour de la ressource en eau.